Enlevant les yeux, j’observe un ciel de plus en plus menaçant. La pluie fait rapidement son apparition et je dĂ©cide d’attendre le lendemain pour franchir la cuesta del Obispo. Au rĂ©veil, le ciel semble annoncer une belle journĂ©e. Pourtant, au fil des mĂštres gagnĂ©s, une brume Ă©paisse m’enveloppe et camoufle un panorama qui s

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Depuisle 13 avril, il a rouvert ses portes. SituĂ© au cƓur de la forĂȘt de Perseigne, d’une hauteur de 30 mĂštres, le BelvĂ©dĂšre est Ă©difiĂ© sur

Notre voyage en avion ayant Ă©tĂ© Ă©pique, je laisse la parole Ă  Charlotte qui a eu envie de le raconter c’est dans son jus, orthographe incluse
et je reprends le fil de mon journal de voyage ensuite Day 1 On se lĂšve Ă  6h de Lapenne village an ariĂšge , en gros Ă  9h on prends l’avion de Toulouse vers Paris, donc on arrive Ă  Paris Ă  11h30 et notre vol vers ShangaĂŻ est Ă  13h et on doit rĂ©cupĂ©rer nos bagages et rĂ©-enregistrer. Par chance nos bagages Ă©taient les premiers sur le tapis, donc ouf, on a couru , on est passĂ© devant tout le monde par manque de arrive et l’aĂ©oroport nous annonce que notre vol est retardĂ© d’une heure! Donc voilĂ  maman regarde son tĂ©lĂ©phone et Justine lui dit qu’il y a 3 cyclones en mĂȘme temps sur la zone et qu’ils ont fermĂ© l’aĂ©roport donc pas sĂ»r de partir. AprĂšs 2 heures Ă  attendre ils nous annoncent qu’on ne part pas et que notre vol est annulĂ© ! Donc ne venant pas de Paris, on avait nul part oĂč aller, et comme on avait prit un vol “indĂ©pendant ” de Toulouse vers Paris ben en gros on avait pas le droit d’avoir un hĂŽtel alors que tous les chinois en avaient, bref, on a parlĂ© pendant prĂšs d’une heure pour en avoir un avec un chinoi parlant Ă  peine français , donc aprĂšs 1h d’attente ils nous disent de prendre un bus Ă©tant Ă  l’opposĂ© de notre terminal Ă©videmment donc 30 minutes pour trouver et tout on prend la navette et on arrive Ă  notre hĂŽtel, Ă  peu prĂšs vers 18h, Ă©puisĂ©es aprĂšs plusieurs kilomĂštres parcourus en courant dans l’aĂ©roport ! Notre RDV pour demain est Ă  6h Ă  ce terminal. Day 2 6h on devait ĂȘtre au terminal sachant qu’on mettait une heure pour y aller avec la navette quoi, donc on se lĂšve Ă  5h, on dĂ©jeune Ă  5h30 et on part, encore une heure Ă  aller partout , bref ils nous disent de venir Ă  6h, et eux les agents de l’aĂ©roport se pointent Ă  8h, donc 2h d’attente avec nos bagages et tout. Bref, on arrive une queue sur 200 mĂštres pour enregister, et au bout d’un nombre incalculable d’heures on arrive enfin Ă  enregistrer mais toujours pas sĂ»r que notre vol parte et franchement on y croyait pas alors nos places d’origines Ă©tait maman hublot et moi coincĂ©e entre 3 chinois Ă  30 rangĂ©es d’écart de maman, mais on arrive Ă  changer pour des issues de secours rĂ©sulat au moins 2 mĂštres devant nous pour mettre nos jambes ” le rĂȘve”. Donc voilĂ  de bons films donc 12 heures de vol, on arrive enfin Ă  ShangaĂŻ sans turbulences ! Day 3 On arrive lĂ  bas 7h30 TOUT ÉCRIT EN CHINOI EVIDEMMENT on se dirige vers “transfer” vu qu’on devait repartir vers Taiwan, mais on devait changer notre billet puisque Ă  la base notre vol d’origine Ă©tait la veille, donc ils arrivent pas Ă  nous le changer , on attends 30 minutes , 200m finalement nous dire d’aller rĂ©cupĂ©rer nos bagages pour ensuite changer notre billet, on fait 200 m lĂ  oĂč il fallait passer Ă  la douane des frontiĂšres, on fait la queue 20 minutes, on moment de passer ils nous expliquent en anglais peu comprĂ©hensible qu’il faut d’abord changer notre vol, alors encore 200 m Ă  parcourir , lĂ  bas ils Ă©taient dĂ©bordĂ©s les pauvres En faite tout l’aĂ©roport de Shangai avait Ă©tĂ© fermĂ© la veille donc c’était des milliers de vol qu’ils avaient annulĂ© et donc c’était rĂ©element la merde quoi pour tout rĂ©organiser donc une femme part pour nous faire nos nouveaux billets donc encore une attente d’une heure. Bref elle revient et nous donne un papier Ă  donner aux agents de douanes, donc rebelotte encore 200 mĂštres Ă  se taper on Ă©tait 5 en tout ,ils regardent ce papier minable et nous disent qu’il y a un seul prĂ©nom dessus, on refait 500 mĂštres j’te jure je voulais mourir avec nos bagages cabine de 500 kilos ordi+ appareil photo + tous mes zooms on refait faire un papier pour chacun d’entre nous, il y avait une grande queue mais on passe devant tout le monde, bref on passe ils nous disent qu’il y a peut-ĂȘtre un vol mais qu’il faut se grouiller ! On passe enfin, donc tampons sur passeport, on court et on rĂ©cupĂšre nos bagages planquĂ©s dans un coin car ils les avaient enlevĂ© du tapis pour un arrivage d’un autre vol, et encore une queue de 5 minutes, ah non on se rend compte que c’est pas par lĂ  la sortie alors on sort, et lĂ  on doit encore faire 800 mĂštres, prendre plusieurs escalators et on arrive enfin Ă  l’étage “dĂ©part” on doit encore changer notre billet puis enregistrer les bagages. On aperçoit une queue de 300 mĂštres de chinois ce moment oĂč tu pries pour que ce ne soit pas ta file eh bien si, on se dit qu’on y arrivera jamais on essaye de le faire Ă  la ” chinoise ” c’est Ă  dire froder et passer devant tout le monde , mais Ă  5 avec un bagage par personnes ça fait pas trop ” discret” quoi , donc on se fait recaler et on nous dit d’aller au compte de l’agence China Eastern , alors lĂ  petite attente donc on fait la queue, au fur et Ă  mesure d’un moment c’est un peu parti en cacahuĂšte , les chinois crillaient, se faufillaient Ă  l’intĂ©rieur des bureaux alors la sĂ©curitĂ©, une fille tout menue d’à peine 1m60, est venue et lĂ  le calme est de suite revenu , donc bref on le refait Ă  la chinoise et on demande Ă  refaire notre billet, on apprends alors que ce n’est pas lĂ  qu’il faut ĂȘtre pour avoir de nouveaux billets, alors on va voir quelqu’un se trouvant prĂšs des comptoirs d’enregistrements et il nous dit alors que le n°16 c’est le “standby” c’est Ă  dire que des centaines de gens attendent que des places se libĂšrent pour aller Ă  Taiwan en plus des vols dĂ©jĂ  remplit et qu’il n’y a plus de places jusqu’au 15 juillet, on Ă©tait le 12 alors lĂ  on Ă©tait dĂ©sespĂ©rĂ©es, dĂ©jĂ  1 jour Ă  Paris de perdu on pouvait pas pire et bien si 
 Mais lĂ  on entends ” Taiwan Taiwan ” et on voit un guichet s’ouvir alors on a couru ,bousculĂ© les gens, on arrive enfin et on donne notre bout de papier minable avec uniquement notre nom dessus c’était censĂ© ĂȘtre un nouveau billet et notre ancienne carte d’embarquement, et lĂ  miracle elle nous demande de poser nos bagages alors lĂ  SOULAGEMENT , on va surement enbarquer CE QUI N’ÉTAIT PAS DU TOUT ENVISAGEABLE CAR TOUS LES VOLS AYANT ÉTÉ SUPPRIMÉS DES CENTAINES DE PERSONNES PASSAIENT PAR TAIWAN POUR ALLER À HONG-KONG PAR EXEMPLE , enfin bref happy happy. Donc lĂ  pas d’attente vu que le vol Ă©tait prĂ©vu Ă  11h mais vu le chao , on est parti Ă  15h. Donc voilĂ  on arrive enfin Ă  Taiwan Ă  17h et lĂ  on prend un bus pour retrouver ma soeur et rentrer Ă  son apart, on Ă©tait tellement fatiguĂ©es en plus il pleuvait sous 32° je te dis pas la chaleur Ă©pouventable. Donc on est enfin arrivĂ© avec je ne sais pas combiens de kilomĂštres dans les jambes et plusieurs jours sans dormir ou trĂšs peu . Je prĂ©cise qu’une femme française qui Ă©tait avec nous parlait parfaitement chinoi ce qui nous a sauvĂ© sinon on aurait rĂ©element Ă©tĂ© bloquĂ©es jusqu’au 15, voilĂ  voilĂ , sinon le soir et on resorti car 2 jours Ă  Taipei c’est court donc on en profite le maximum voilĂ , voilĂ  sinon je ne suis pas morte mais c’était un peu l’enfer quoi surtout que pour notre nuit Ă  Paris, l’aĂ©roport Ă  gardĂ© nos bagages donc en tout trois jours sans se brosser les dents et sans nouveaux vĂȘtements, je te dit pas nos gueules Ă  l’arivĂ©e ! RĂ©sumĂ© entre Lapenne 6h du mat le 10 juillet et Taipei 18h le 12 juillet on a dormi 5 heures Ă  l’hotel . Je reprends le fil 
 Dimanche 12 Juillet ShanghaĂŻ-Taipei Justine nous rejoint alors Ă  la station de mĂ©tro et nous prenons un taxi pour nous rendre Ă  son appartement et prendre une douche oh combien bienvenue ! Puis nous sortons manger, Justine nous montre le trajet de 7 minutes Ă  pied pour rejoindre la station de mĂ©tro la plus proche , oĂč nous achetons une carte illimitĂ©e pour trois jours. Il semble assez facile de se dĂ©placer car il n’y a que 5 lignes de couleurs diffĂ©rentes et Ă  la diffĂ©rence de Bangkok par exemple un seul rĂ©seau . Tout est hyper moderne et immaculĂ© . Charlotte qui avait un chewing-gum en bouche se fait d’ailleurs reprendre par la responsable car il est interdit de manger, boire ou mĂącher du chewing-gum dans le mĂ©tro . Tout est trĂšs fonctionnel 
et directif aussi ! Il y a un traçage au sol des files d’attente devant chaque wagon, des lumiĂšres qui clignotent pour indiquer de quel cĂŽtĂ© on sortira , des siĂšges rĂ©servĂ©s qui, nous dit Justine, peuvent rester vides mĂȘme en cas de grosse affluence 
A Taipei, j’avais envie de tester les restaurants Ă  thĂšme et donc ce soir nous allons au restaurant toilettes » 
Oui, nous mangeons sur des siĂšges de wc et nous sommes Ă©galement servies dans des mini wc .Quant Ă  toute la dĂ©coration, elle est trĂšs suggestive Ă©galement et l’obligatoire glace au chocolat du menu a une belle forme d’étron ! C’ est assez rigolo ! On mange assez tĂŽt Ă  TaĂŻwan, et c’est trĂšs bien, spĂ©cialement pour ce soir . Ne tenant plus debout, nous ne demandons pas notre reste une fois Ă  l’appartement et nous Ă©croulons ! Lundi 13 Juillet Taipei J’ai bien entendu Justine partir, mais nous sommes tellement fatiguĂ©es que nous faisons une grasse matinĂ©e et ne quittons l’appartement qu’à 11 h 30. On prend une espĂšce de petit-dĂ©jeuner dans une boulangerie, cafĂ© au lait et brioche, le cafĂ© est cher, comme en Chine avant de continuer en mĂ©tro vers le mĂ©morial de Tchang un grand bĂątiment de marbre blanc et dans le hall principal trĂŽne une statue de bronze de 25 tonnes du prĂ©sident qui a gouvernĂ© l’üle pendant prĂšs de trente ans. Deux soldats casquĂ©s et gantĂ©s montent la garde sur une estrade de part et d’autre du hall, et les yeux fixĂ©s devant eux ,ils sont si figĂ©s et inexpressifs que nous les prenons pour des statues de cire avant de les voir dĂ©glutir 
Il fait 34° dehors , avec un fort taux d’humiditĂ© , et nous regardons sans comprendre tout de suite un fonctionnaire aller de l’un Ă  l’autre des soldats pour rectifier la position d’une main ou la rectitude de la tĂȘte et surtout essuyer la sueur sur leur visage
Pauvres gardes ! On comprend pourquoi ils ne restent qu’une heure sur place ! On descend ensuite dans le mĂ©morial et avec une climatisation bienvenue visiter une exposition sur le rĂŽle du prĂ©sident et l’occupation japonaise, avant de remonter pour la relĂšve de la garde. C’est une cĂ©rĂ©monie assez curieuse, avec une chorĂ©graphie hyper rigide, un quasi-jonglage avec les fusils et quelques cris gutturaux
Puis nous nous promenons dans le joli parc qui entoure le monument, Ă  la recherche d’un jardin de pierres pointues sur lesquelles on doit marcher pour rĂ© Ă©quilibrer ses Ă©nergies 
Comme nous ne le trouvons pas, je mime notre recherche Ă  un jardinier et il comprend tout de suite ! Effectivement la marche sur les cailloux pointus est douloureuse et nous abandonnons assez vite 
.Puis comme le ciel est assez bleu et que nous ne sommes pas sĂ»res que cela dure, nous dĂ©cidons d’aller Ă  la tour Taipei 101, qui n’est plus avec ses 508 mĂštres et ses 101 Ă©tages le plus haut gratte-ciel du monde mais reste impressionnante . La vue d’en haut est certes grandiose, mais comme depuis d’autres gratte-ciel vus Ă  Bangkok ou Ă  Sydney .En revanche la montĂ©e au 88 Ă©tage en 30 secondes , sans aucun Ă -coup ni aucune sensation spĂ©cifique, est trĂšs Ă©tonnante de rapiditĂ© et de naturel ..Ce qui est spĂ©cial aussi est le fait que le bĂątiment soit conçu pour rĂ©sister Ă  des tremblements de terre de magnitude voyons Ă  l’intĂ©rieur la gigantesque sphĂšre de 8OO tonnes qui permet d’équilibrer les mouvements latĂ©raux du gratte-ciel lors des typhons . En reprenant encore le mĂ©tro, notre troisiĂšme visite sera pour le temple Longshan, grouillant de vie avec ses nombreuses cours remplies de pĂšlerins en priĂšre, de diseuses de bonne aventure
Puis nous retrouvons Justine qui nous emmĂšne dans un petit restaurant connu pour sa cuisine de Hangzhou , oĂč nous nous rĂ©galons de dumplings ou xiaolongbao . Mais je me sers de ce que je pensais ĂȘtre du thĂ© glacĂ© et s’avĂšre ĂȘtre une atroce boisson vinaigrĂ©e ! AprĂšs une telle journĂ©e, nous n’aspirons plus qu’à rentrer Ă  l’appartement mais une enseigne de massage sur le chemin du retour nous donne envie de confier Ă  des mains expertes nos pieds douloureux et Ă©chauffĂ©s .Ce sont des aveugles qui vont s’occuper de nous, dans un massage Ă  la chinoise, donc parfois un peu plus Ă©nergique que je ne l’aurais voulu ! rappel ne pas oublier de changer de page pour voir les photos lorsqu’il y en a plusieurs 
 Mardi 14 Juillet TaĂŻpei FĂȘte nationale aujourd’hui
et surtout derniĂšre matinĂ©e au bureau pour Justine ! Quant Ă  AmĂ©lie et moi, nous quittons la chambre un peu plus tĂŽt qu’hier pour profiter au maximum de la journĂ©e .Direction le mĂ©morial du docteur Sun Yat-Sen oĂč nous n’entrons pas, mais dĂ©ambulons dans le petit parc attenant que le guide annonçait comme le meilleur endroit pour les photos de la tour 101. Effectivement le reflet de la tour dans un petit lac entourĂ© de vĂ©gĂ©tation est assez sympa. Puis nous reprenons le mĂ©tro pour aller visiter deux temples, qui sont intĂ©ressants bien que trĂšs rĂ©cents. Le temple de Confucius a Ă©tĂ© Ă©difiĂ© au 20Ăšme siĂšcle en remplacement d’un temple dĂ©truit par les Japonais et il est trĂšs sobre. Dans les salles, nous trouvons comme hier au mĂ©morial de Tchang Kai Chek plusieurs tampons Ă  la disposition des visiteurs, cela semble ĂȘtre trĂšs commun ici et plusieurs touristes locaux ont leur carnet de tampons. Autant le temple de Confucius est simple, autant celui de Bao An, Ă  deux pas, est richement ornĂ© .Dans les multiples salles, les peintures dans les bleus, rouges et verts, les dorures et les sculptures voisinent avec de bizarres statues noires. C’est vraiment un trĂšs joli temple que nous dĂ©couvrons avec plaisir. Puis nous voyons que nous avons encore le temps de prendre une autre ligne pour aller au musĂ©e national du palais. AprĂšs le mĂ©tro, il faut prendre un bus puisque la bĂątiment est tout en bout de ligne, quasiment dans la montagne, mais les explications sont clairement affichĂ©es en anglais, et nous y arrivons facilement. C’est un immense musĂ©e dont on ne voit qu’une infime partie, la majeure partie de la collection 650 000 piĂšces! Ă©tant conservĂ©e dans des galeries creusĂ©es dans la montagne. On dit d’ailleurs qu’il s’agit de la plus belle collection au monde d’art chinois, puisque c’est au dĂ©but de la dynastie Song, au XiĂšme siĂšcle, qu’elle a vu le jour ! Enrichie en permanence et pendant des siĂšcles de milliers de trĂ©sors , cette prestigieuse collection sera au XXIĂšme siĂšcle empaquetĂ©e dans 20 000 caisses et trimballĂ©e pendant 15 ans et sur 12 000 kilomĂštres pour Ă©viter qu’elle ne tombe aux mains de l’envahisseur japonais
Ayant lu tout cela et ayant dĂ©jĂ  visitĂ© en Chine de magnifiques musĂ©es, j’avais peut-ĂȘtre trop d’attentes .Je ne sais pas s’il s’agit de la plus belle collection au monde, il y a nĂ©anmoins comme Ă  Shanghai ou Ă  Xi’an de magnifiques collections , prĂ©sentĂ©es de façon trĂšs moderne .Impossible de tout voir en profondeur nous dĂ©cidons de nous laisser un peu porter par le hasard et nous admirons en particulier de merveilleux objets en jade, des piĂšces incroyablement raffinĂ©es 
 de la pĂ©riode de bronze , des porcelaines dĂ©licates 
Puis nous repartons retrouver Justine Ă  une sortie de mĂ©tro et nous allons boire un verre dans un quartier branchĂ© et dans un endroit incroyable dont j’avais vu les photos et oĂč je voulais aller. Cela ressemble aux docks rĂ©habilitĂ©s que nous avions visitĂ©s Ă  Shanghai. Il s’agit en l’occurrence d’un grand bĂątiment aux murs de briques, au sol recouvert d’anciens carreaux en ciment comme dans les vieilles maisons françaises, Ă  la charpente apparente, dĂ©corĂ© dans un style campagne-vintage-rĂ©cup que j’aime beaucoup. L’étage se prĂ©sente comme une vieille maison remplie de livres, d’anciennes machines Ă  Ă©crire ou appareils photo, de meubles blanchis ou dĂ©tournĂ©s, et si tout est Ă  vendre, c’est fort discret, car sans prix apparents. Mais en l’espĂšce nous nous contentons de boire deux biĂšres et un thĂ©, ce qui nous coĂ»te quand mĂȘme 814 dollars taĂŻwanais 28 euros . Nous partons ensuite vers le marchĂ© de nuit Huasi oĂč nous aurons trois bols de nouilles chinoises pour 90 dollars 3 euros ! Ce marchĂ© nous tentait car on y trouve encore des serpents dont les TaĂŻwanais Ă©taient autrefois friands .La consommation de leur sang et bile fait moins recette maintenant, mais on peut encore y voir des combats de serpents ou carrĂ©ment en manger dans certains restaurants. Nous voyons effectivement des reptiles gigantesques dans des vivariums Ă  l’entrĂ©e de restaurants mais nous sommes trois Ă  ĂȘtre peu tentĂ©es 
On prend plaisir en revanche Ă  se balader un moment dans les travĂ©es, Ă  retrouver l’ambiance de ces marchĂ©s d’Asie oĂč on trouve un peu de tout .Justine s’achĂšte un petit service Ă  thĂ© et un joli chapeau de paille, je trouve un adaptateur pour 3 euros et un petit chargeur portable. Nous nous couchons assez tard, ce qui me permet un petit skype avec la France 
 Mercredi 15 Juillet Taipei-Hualien Pas de contrainte horaire ce matin, donc on traĂźne un peu avant de refaire les sacs, nettoyer la chambre puisque Justine la quitte dĂ©finitivement et partir. Un taxi nous amĂšne Ă  la gare d’oĂč nous prenons trois billets vers Hualien, qui se trouve Ă  l’Est , Ă  environ trois heures sur la plaine cĂŽtiĂšre , et marquera le dĂ©but de notre pĂ©riple . Nous pourrions prendre le Taroko express, un TGV local, mais c’est assez cher et nous prĂ©fĂ©rons un train local pour 1020 dollars en tout .On a un petit peu d’attente dans la grande gare et les filles choisissent de manger au Mc Do ! Le train est ensuite confortable, mais il fait carrĂ©ment froid, la climatisation Ă©tant poussĂ©e Ă  son maximum. On est vite dans un paysage de montagnes recouvertes de forĂȘts et le train passe dans beaucoup de petites gares .Puis nous trouvons la mer Ă  notre gauche, et toujours la montagne Ă  notre droite, avec une vĂ©gĂ©tation tropicale. A Hualien, le taxi a un peu de mal Ă  trouver la guest-house que j’ai rĂ©servĂ©e hier sur elle est un peu excentrĂ©e mais la chambre est trĂšs confortable , avec une dĂ©coration trĂšs kitch de dizaines de petits nounours et de cƓurs
.La famille qui nous reçoit est adorable et prend un grand moment pour nous prĂ©senter les diffĂ©rentes options de notre visite de demain les gorges de Taroko. Le dĂ©part des gorges est Ă  une trentaine de kilomĂštres, et si ces magnifiques gorges de marbre ne font qu’une vingtaine de kilomĂštres de longueur, il y a plusieurs points Ă  voir et l’idĂ©al aurait Ă©videmment Ă©tĂ© d’avoir notre voiture pour pouvoir nous arrĂȘter quand nous le voulions. LĂ , la location d’une voiture avec chauffeur est trop onĂ©reuse, la dĂ©brouille totale en jonglant avec les bus bien compliquĂ©e et finalement je choisis l’option tour de la journĂ©e en minibus pour le prix total de 2100 dollars. On viendra donc nous chercher ici demain matin aprĂšs notre petit-dĂ©jeuner. Le propriĂ©taire a ensuite la gentillesse de nous emmener en ville et de nous indiquer un restaurant oĂč on fait des hot pot, des fondues au bouillon. Nous en choisissons les ingrĂ©dients un peu au hasard car Justine a du mal Ă  lire les caractĂšres taĂŻwanais, qui sont les caractĂšres chinois traditionnels, diffĂ©rents de ceux utilisĂ©s maintenant en Chine, mais le rĂ©sultat est goĂ»teux et sain . On nous amĂšne d’office une boisson granitĂ©e dont le goĂ»t n’est pas dĂ©sagrĂ©able, et qui me laisse sur la langue une saveur que j’ai du mal Ă  analyser, je pense Ă  de la chĂątaigne 
.En fait, il s’agit d’une boisson faite avec des haricots ! Jeudi 16 Juillet gorges de Taroko AprĂšs un petit-dĂ©jeuner vaguement occidental, c’est finalement le propriĂ©taire qui nous amĂšne en ville retrouver notre compagnie, nous sommes bien Ă©videmment les seules Ă©trangĂšres dans un bus d’asiatiques, et le guide ne parle pas anglais mais peu importe. L’entrĂ©e des gorges, qui comptent parmi les sept merveilles d’Asie, se trouve Ă  une trentaine de kilomĂštres de Hualien. Durant toute journĂ©e nous allons d’un point Ă  un autre dĂ©couvrant ces 20 kilomĂštres de route surplombant un canyon fermĂ© sur de hautes falaises de marbre. C’est le seul endroit dans le monde oĂč s’élĂšvent des falaises de marbre d’une telle importance, atteignant des centaines de mĂštres. De nombreux tunnels jalonnent la route qui offre vraiment des perspectives impressionnantes et qui n’a Ă©tĂ© ouverte sous sa forme actuelle qu’en 1960 un mausolĂ©e rend d’ailleurs hommage aux 450 ouvriers morts en la construisant. Le parc national compte, lui, des sommets de 3000 m dominant la riviĂšre Liwu qui serpente, nous Ă©voquant le Yang Tse bien que la couleur bleue soit ici moins soutenue. Le parc est aussi renommĂ© pour la faune qu’il abrite, 34 espĂšces de mammifĂšres comme le macaque de Formose, l’ours noir ou le chat lĂ©opard, 144 espĂšces d’oiseaux comme la fameuse pie bleue de Formose que Justine a vue une fois. Aujourd’hui nous avons la chance de voir un singe le fameux macaque? qui se laisse gentiment prendre en photo avant de s’éloigner 
En fin d’aprĂšs-midi, le bus nous emmĂšne en bord de mer admirer au dĂ©part du circuit panoramique de la cĂŽte Est, une cĂŽte merveilleusement dĂ©coupĂ©e , de trĂšs belles falaises tombant dans la mer .Cela fait penser Ă  la RĂ©union et Ă  la route du littoral, comme l’entrĂ©e dans les gorges de Taroko Ă©voquait aussi le dĂ©part vers Cilaos .Je ne peux qu’aller dans le sens de Justine qui trouvait TaĂŻwan et la RĂ©union semblables par de multiples aspects. Puis nous terminons le circuit par un arrĂȘt Ă  la grande plage de Chihsingtan qui offre un large panorama sur le Pacifique ; il n’y a aucun sable mais de jolies pierres marbrĂ©es et de minuscules gravillons de toutes les couleurs, noirs ou blancs, verts, ocres
.J’en ramasse de qui remplir un petit flacon . MĂȘme s’il est encore tĂŽt, nous mangeons en ville quand le bus nous y redĂ©pose ; cela ne pose pas de problĂšme car les TaĂŻwanais mangent tĂŽt et les restaurants rĂ© -ouvrent gĂ©nĂ©ralement Ă  17 h ! Je me laisse tenter par une autre fondue, Ă  la crĂšme et au fromage, c’est surprenant mais assez bon et le systĂšme des menus, oĂč on a d’office du thĂ© et un dessert , est une bonne idĂ©e .Puis la soirĂ©e peut ĂȘtre assez longue, pas besoin de mettre le rĂ©veil demain ! Vendredi 17 Juillet vers Taitung Effectivement nous ne nous levons que vers 9 heures et traĂźnons avec nos ordinateurs jusqu’au check-out de 11heures. Puis nous partons vers la gare routiĂšre, la route vers l’Est est si belle que le bus longeant la mer nous offrira de plus belles vues que le train, mĂȘme si nous devrons pour cela changer de bus en route. Cette fois-ci nous prenons une petite veste avec nous ! La boite de Justine nous a rĂ©servĂ© un hĂŽtel pour les cinq nuits Ă  venir, en Ă©change d’articles qu’elle Ă©crira sur les visites faites Ă  Taitung et sur Lanyu, l’üle des orchidĂ©es. Nous partons donc en bus vers Taitung, cela nous prend 4 heures au total plus le temps du transfert et de l’attente au milieu, mais le temps passe vite tant le trajet nous offre de merveilleuses vues sur la cĂŽte dĂ©coupĂ©e et la mer turquoise .Avec la vĂ©gĂ©tation de manguiers, frangipaniers, fromagers et autres arbres tropicaux, on se croirait sur une Ăźle tropicale de l’ocĂ©an Indien, et pas du Pacifique
. Je me dis d’ailleurs que je vais enfin arriver Ă  me baigner dans le Pacifique pour la premiĂšre fois de ma vie En Tasmanie et mĂȘme en Australie en Janvier, l’ocĂ©an Ă©tait trĂšs froid et dĂ©chaĂźnĂ©, au PĂ©rou il Ă©tait grisĂątre et Ă©galement dĂ©chaĂźnĂ©, mais ici l’eau turquoise arrivant sur les plages en gentilles vaguelettes est bien plus attirante. NĂ©anmoins je ne vois aucun baigneur pendant tout le trajet. Justine dit qu’il n’y a pas de requins .Une diffĂ©rence de culture alors ? Il est vrai que les femmes ici semblent obsĂ©dĂ©es par la blancheur de leur peau. Hier ma voisine dans le bus avait tirĂ© tous les rideaux latĂ©raux, occultant ainsi toute vue sur les gorges, et lorsque je lui ai fait comprendre que je souhaitais voir le paysage elle s’est emmitouflĂ©e dans un grand gilet qui couvrait ses bras, a mis un chapeau et un masque chirurgical 
Nous avons fini par changer de place et elle ne m’a plus adressĂ© un mot, j’en suis restĂ©e toute Ă©bahie ! A Taitung, nous sommes dans un hĂŽtel trĂšs agrĂ©able et Justine doit donc rendre compte de quatre activitĂ©s .L’une des quatre est Tiehua Music Village, un endroit qui n’est pas signalĂ© dans le guide et sur lequel nous n’avons aucune information. C’ est donc sans enthousiasme et avec l’idĂ©e de nous avancer » que nous dĂ©cidons d ’y aller ce soir, les filles s’étant d’abord un peu ragaillardies au Mac Do pour 10 euros Ă  trois! . En fait c’est une trĂšs agrĂ©able surprise un parc est entiĂšrement Ă©clairĂ© de milliers, oui de milliers, de lanternes -montgolfiĂšres, toutes diffĂ©rentes, et faites visiblement par les enfants des Ă©coles c’est un spectacle absolument ravissant et c’est avec un grand plaisir que nous nous promenons et prenons des photos. Il y a aussi quelques petits Ă©tals de souvenirs, et une partie du parc , payante, est rĂ©servĂ©e Ă  des spectacles de groupes aborigĂšnes. Justine y rentre seule pour prendre quelques photos, mais nous l’attendons car cette musique ethnique, trĂšs agrĂ©able d’ailleurs, est diffusĂ©e dans tout le parc .Puis aprĂšs un dernier tour parmi les lanternes, nous rentrons car demain il nous faut nous lever trĂšs tĂŽt .Il y a en effet Ă  une heure de Taitung un festival de vraies montgolfiĂšres, avec un spectacle tĂŽt le matin, et pour y ĂȘtre Ă  temps il nous faudra quitter l’hĂŽtel Ă  trois heures 
. Samedi 18 Juillet Luye Gaotai C’est dur de se lever mais nous sommes prĂȘtes quand le taxi vient nous chercher et nous partons Ă  4 heures dans un bus Ă  nouveau glacial ! TrĂšs vite nous quittons la cĂŽte et nous voici attaquant la montagne par des rampes » et sur de toutes petites routes. La vĂ©gĂ©tation n’a pour nous rien d’exotique des palmiers, des papayers, de grands champs d’ananas tous ensachĂ©s et mĂȘme des flamboyants fleuris ! AprĂšs 1h 30 et alors que le jour s’est levĂ©, nous arrivons au grand plateau d’oĂč s’envolent les montgolfiĂšres, juste Ă  temps pour voir leur gonflage .Elles sont Ă©talĂ©es Ă  plat sur de grandes piĂšces de tissu, leur partie technique reliĂ©e Ă  un petit camion benne pourvu d’un genre de compresseur qui les gonfle trĂšs rapidement. Il y a Ă©galement de belles flammĂšches de feu 
Puis les montgolfiĂšres s’envolent, certaines vont survoler la vallĂ©e, d’autres bien qu’en hauteur restent amarrĂ©es Ă  leurs cordes. C’est un spectacle magnifique de voir ces ballons de formes et tailles diffĂ©rentes dans le ciel, et nous nous asseyons un moment sur la pelouse en pente. Nous comptons 13 montgolfiĂšres dont un magnifique soleil portant les couleurs de la France 
 Il y a beaucoup de monde mais l’aire d’oĂč les spectateurs peuvent les admirer est trĂšs vaste on ne se gĂȘne pas . Et puis le festival dure trois mois en tout, avec une prestation tĂŽt le matin et une Ă  17 h, donc l’affluence journaliĂšre reste raisonnable. Cerise sur le gĂąteau, tout est gratuit, sauf bien sur si on veut faire un tour dans les nacelles et admirer d’en haut les montagnes verdoyantes et nimbĂ©es de brume 
 C’est enchantĂ©es et aprĂšs avoir pris de belles photos et joui du spectacle que nous reprenons un bus vers Taitung. Mais le programme de la journĂ©e n’est pas fini car Justine s’est engagĂ©e Ă  commenter deux autres activitĂ©s. A partir de lĂ , tout part un peu en sucette, rien de grave mais il y a des jours comme ça ! ArrivĂ©es Ă  Taitung, on voit que personne n’a emportĂ© le programme mais plutĂŽt que de reprendre un taxi et repasser Ă  l’hĂŽtel on dĂ©cide de se dĂ©brouiller directement .Il y avait un parc Ă  visiter en louant les vĂ©los mais on ne nous emmĂšne pas au bon 
Tant pis, on se rappelle qu’il y a le musĂ©e du riz Ă  voir Ă  ChĂ©chang , donc retour vers la gare routiĂšre . AprĂšs nos 3 h de bus du matin, on tort un peu le nez en voyant que le village est Ă  nouveau Ă  1h45 de bus , le prochain bus Ă©tant Ă  midi .On va donc se sustenter un peu et on repart en bus 
.Las, avant que le bus n’oblique on roule toute la premiĂšre heure sur la mĂȘme route ! C’est directement depuis Luye que nous aurions dĂ» partir vers le musĂ©e 
.L’autre ville est dans la vallĂ©e et le paysage s’enrichit de nombreuses riziĂšres . Nous arrivons Ă  ChĂ©chang , une petite ville morte, sous des trombes d’eau et tournons beaucoup car les personnes interrogĂ©es nous donnent des renseignements contradictoires sur le Rice Museum .Finalement on nous oriente vers un bĂątiment il est bien Ă©crit Rice Museum dessus qui ne rouvrira qu’à 13h30, et nous allons attendre une heure au Seven-Eleven du coin . Ces petites supĂ©rettes sont bien pratiques Ă  TaĂŻwan car on peut y retirer de l’argent, aller aux toilettes et boire un coup, en plus d’y faire des achats. Mais quelle dĂ©ception et quelle incomprĂ©hension quand le musĂ©e ouvre, il ne s’agit que d’une seule piĂšce, quelques explications et deux -trois anciennes machines agricoles pour une exposition trĂšs familiale 
A ce stade on se doute bien que quelque chose ne va pas- mais on ne voit pas trop que faire d’autre ! Heureusement le retour sera quand mĂȘme plus court que l’aller car voyant que le train passe dans la ville, cela me donne l’envie d’essayer de rentrer en train et au final ce sera 40 minutes et moins cher que le bus ! Le prix s’explique peut-ĂȘtre par le fait qu’il n’y ait pas de siĂšge mais on trouve deux places quand mĂȘme. Il ne nous reste plus qu’à rentrer Ă  l’hĂŽtel , Ă  15h30 seulement mais Ă©puisĂ©es , et Ă  nous effondrer sur nos lits avec une clim dĂ©licieuse ! Le soir nous ne ressortons qu’à pied pour aller manger et trouvons un petit bouiboui oĂč nous nous rĂ©galons, les filles de riz frit avec du bƓuf et de spaghetti- crĂšme -/lardons, pour moi de spaghetti-crĂšme-fruits de mer .C’est notre meilleur repas depuis que nous sommes lĂ  et le tout, thĂ© inclus, pour moins de 3 euros par personne
 Et bien sĂ»r Justine dĂ©couvrira plus tard qu’ il y avait un autre musĂ©e lui aussi consacrĂ© au riz
eh bien c’est ratĂ©! Dimanche 19 Juillet vers Lanyu Encore un dĂ©part aux aurores, Ă  nouveau sous la pluie, et nous voici Ă  7 heures au port en train de prendre nos billets vers Lanyu, l’üle des orchidĂ©es. C’est une Ăźle volcanique de 44 km2 situĂ©e Ă  une soixantaine de kilomĂštres des cĂŽtes taĂŻwanaises et que l’on vient visiter pour deux raisons principales ses paysages de reliefs coralliens et la culture yami. Les Yamis sont en effet un groupe aborigĂšne trĂšs enracinĂ© dans sa culture, Ă  cause de l’insularitĂ© bien sĂ»r jusqu’en 1950, les habitants vivaient totalement Ă  l’écart de l’üle principale et aussi parce que durant l’occupation japonaise, les autoritĂ©s coloniales ont encore accentuĂ© ce phĂ©nomĂšne en interdisant tout contact entre TaĂŻwan et Lanyu. MĂȘme si les choses ont changĂ©, parfois trop vite et douloureusement, les autochtones restent trĂšs attachĂ©s au maintien de leurs traditions culturelles. Nous rejoignons l’üle en deux heures et demie d’une traversĂ©e trĂšs mouvementĂ©e car le ferry bouge et tape pas mal et autour de nous ça vomit Ă  qui mieux mieux .Nous avons la chance de ne pas souffrir du mal de mer mais sommes nĂ©anmoins soulagĂ©es d’arriver. L’arrivĂ©e est surprenante nous longeons pendant un moment ce qui nous apparaĂźt comme une montagne recouverte de vĂ©gĂ©tation, sans une seule maison, et plongeant directement dans la mer , on dirait vraiment l’arrivĂ©e sur l’üle de Jurassik Park ! Puis nous dĂ©barquons dans un petit port oĂč nous sommes attendues et amenĂ©es Ă  notre hĂŽtel, il s’agit en fait de petits bungalows tout simples ouvrant directement sur la mer et ses falaises dĂ©chiquetĂ©es, avec de grosses vagues et d’énormes bourrasques de vent
Un Pacifique moins attirant que celui entrevu l’autre jour ! Nous nous installons puis allons manger au village le plus proche, au restaurant du patron des bungalows, oĂč nous mangeons du poisson volant, spĂ©cialitĂ© de l’üle .C’est bon mais cher pour TaĂŻwan, 9 euros le plat ! Nous espĂ©rons ensuite louer des scooters comme tout le monde ici, mais alors que je me suis dĂ©cidĂ©e Ă  dĂ©buter en scooter, notre permis français n’est pas acceptĂ© et nous nous retrouvons assez ennuyĂ©es
.Nous nous promenons un peu dans le village et prenons quelques photos. L’air est chaud et poisseux .Les habitants sont un peu plus foncĂ©s qu’ailleurs et souvent de type mĂ©lanĂ©sien. On voit que l’üle , bien que peu touristique se heurte dĂ©jĂ  au problĂšme des dĂ©chets non recyclables et des carcasses de voitures et scooters traĂźnent un peu partout 
En passant devant un petit bar, des jeunes femmes commencent Ă  nous sourire et nous en profitons pour engager la conversation et parler de notre souci de dĂ©placement .Le patron va se renseigner et trouver pour nous une voiture pour demain, sa fille fera le chauffeur si cela nous convient. Soyons clair, c’est trĂšs cher , 100 euros la journĂ©e plus l’essence mais nous n’avons guĂšre le choix ! Nous convenons de nous retrouver demain matin, en espĂ©rant que le temps s’amĂ©liorera, et nous revenons dans notre bungalow, qui ressemble plutĂŽt d’ailleurs Ă  un container amĂ©nagĂ©, pas inconfortable Ă  l’intĂ©rieur mais un peu abĂźmĂ© par la rouille de l’air salin. FatiguĂ©es, nous nous endormons toutes les trois, bercĂ©es par les bourrasques du vent et le bruit des vagues 
Le soir nous sortons Ă  pied trouver un petit restaurant oĂč nous mangeons simplement des nouilles et un bouillon de poisson. Lundi 20 Juillet Lanyu Coup de chance en nous levant ce matin, le ciel est bleu et le soleil est au rendez-vous. AprĂšs le petit-dĂ©jeuner, nous partons retrouver Emily qui s’occupe de nous faire amener la voiture. Elle vient avec nous mais c’est finalement son frĂšre qui va conduire , et nous partons pour faire le tour de l’üle . On longe d’abord le tout petit aĂ©roport avec sa piste d’atterrissage-digue avant d’aller visiter le non moins tout petit musĂ©e de l’üle. Tout est Ă  petite Ă©chelle ! Avec 2000 habitants, l’üle n’a pas d’hĂŽpital, mais quand mĂȘme trois Ă©coles Ă©lĂ©mentaires et un collĂšge-lycĂ©e. Le petit musĂ©e est intĂ©ressant avec quelques photographies anciennes , des sculptures et objets ethniques dont les fameux canoĂ«s peints que les Yami utilisent ou utilisaient ? pour la pĂȘche . Mais ce qui fait surtout l’intĂ©rĂȘt de la petite route bĂ©tonnĂ©e ceinturant l’üle, ce sont les rĂ©cifs coralliens aux formes Ă©tranges qui la parsĂšment tout du long. Ils ont leurs noms Crocodile Rock, Beauty Rock, Tank road
.., et on rencontre aussi une belle arche, quelques grandes grottes. La premiĂšre moitiĂ© de l’üle est le cĂŽtĂ© le plus urbanisĂ© », avec quelques petits villages ; cela me fait un peu penser Ă  Mayotte d’il y a vingt ans, en beaucoup moins habitĂ© .Partout les cabris paissent tranquillement et les points de vue sont magnifiques sur les eaux turquoises et la forĂȘt d’un vert soutenu. Mais dĂšs qu’on s’approche de l’ocĂ©an, il faut ĂȘtre prudent .Non seulement les vagues sont fortes mais Ă  part deux ou trois minuscules criques de sable noir on se heurte Ă  des grattons coupants qui rendent la marche extrĂȘmement difficile. Nous n’avions pas emportĂ© nos maillots , mais aprĂšs le repas nous n’en pouvons plus de chaleur, et demandons Ă  Emily de nous trouver un endroit discret pour nous baigner .Elle nous amĂšne dans une anfractuositĂ© des rochers oĂč nous nous baignons en sous-vĂȘtements avec un plaisir extrĂȘme que mĂȘme la rencontre dans l’eau d’un long serpent rayĂ© de noir et bleu n’arrive pas Ă  ternir . Le premier bain dans le Pacifique pour Charlotte et moi ! La deuxiĂšme moitiĂ© de la balade se fait dans un paysage encore plus sauvage , les voitures sont trĂšs rares, seuls des scooters d’autochtones ou de touristes asiatiques on n’a pas vu un seul occidental sur l’üle empruntent la route bordĂ©e de temps en temps de cultures de taro le songe de la RĂ©union . Nous nous promenons autour de quelques maisons traditionnelles en bois , qui sont semi -enterrĂ©es Ă  flanc de colline afin d’offrir moins de prise au vent .Recouvertes d’un tissu bitumĂ©, certaines sont encore habitĂ©es mais Emily nous dit d’emblĂ©e de ne pas prendre de photos .Alors que l’aprĂšs-midi tire Ă  sa fin et que nous avons fait tout le tour de l’üle, la voiture prend une route transversale et par une trĂšs forte montĂ©e accĂšde tout en haut de la montagne au site d une station de contrĂŽle sismique. Nous avons de lĂ  une vue incroyable sur les deux cĂŽtĂ©s de Lanyu
VoilĂ  pour qui aime la nature une Ăźle oĂč il doit faire bon rester quelque temps Ă  se reposer, pĂȘcher, plonger, voire randonner s’il y a des sentiers Ă  l’intĂ©rieur 
Le soir Justine et moi ressortons Ă  la nuit pour essayer avec un guide aborigĂšne de voir des chouettes, cet animal Ă©tant avec les bateaux rouge et blanc l’emblĂšme de Lanyu. Nous y allons avec la voiture alors tout le monde est en file Ă  scooter, c’est amusant. Un jeune stagiaire de notre petit hĂŽtel nous traduit le plus gros des explications qui sont en chinois bien sĂ»r, et c’est intĂ©ressant. Le guide nous prĂ©sente plusieurs types d’arbres et de plantes dont, ne venant pas d’Europe, nous connaissons la plupart, mais il nous fait aussi dĂ©couvrir l’espĂšce de gomme rouge que les TaĂŻwanais mĂąchent, le bĂ©tel . Nous voyons des petits escargots blancs qui sont protĂ©gĂ©s maintenant mais que, d’aprĂšs le guide, les anciens mangeaient au temps de disettes et lors de la colonisation japonaise .Notre guide imite parfaitement le cri de la chouette , et plusieurs spĂ©cimens lui rĂ©pondent dans la forĂȘt mais au final nous n’en voyons que deux petites, de loin, blotties sur leurs branches .C’était bien nĂ©anmoins et c’était surtout dĂ©licieux d’ĂȘtre dehors Ă  la fraĂźche avec une petite brise 
Demain nous allons faire la grasse matinĂ©e, puisque si nous pensions rĂ©duire notre sĂ©jour Ă  deux nuits au lieu de trois nous avons appris que cela ne sera pas possible 
les conditions mĂ©tĂ©o Ă©taient si mauvaises hier qu’il n’y a eu ni avion ni ferry et les personnes bloquĂ©es ont rĂ©servĂ© tous les billets pour demain ! Mardi 21 Juillet Lanyu Repos ! Grasse matinĂ©e
 Ecrire les comptes -rendus, lire, trier des photos, faire de l’administratif pour moi 
.Ça fait du bien ! Il y a aussi un peu de linge Ă  laver 
En journĂ©e je goĂ»te le bubble tea, le thĂ© dans lequel il y a de grosses perles de tapioca, c’est un peu bizarre comme consistance mais pas dĂ©sagrĂ©able .J’aurais envie d’aller me baigner mais les filles ne sont pas partantes et j’avoue que je renonce car l’idĂ©e de remarcher jusqu’au village le plus proche seul accĂšs Ă  la mer un peu facile et protĂ©gĂ© des vagues sous cette chaleur caniculaire, et d’ĂȘtre la seule en maillot sur cette plage dĂ©serte au milieu du village me fait reconsidĂ©rer la question ! Le soir nous retournons manger dans le mĂȘme petit restaurant pour le troisiĂšme soir, et nous rĂ©galons de viande de cabri ou d’agneau comment savoir c’est le mĂȘme signe en chinois coupĂ©e façon kebab avec des pousses vertes et croquantes, un dĂ©lice ! Au moment de faire les comptes, la trĂšs antipathique patronne de l’hĂŽtel essaie de nous arnaquer en nous demandant 3000 dollars taĂŻwanais de plus, mais nous refusons et comme par magie le problĂšme disparaĂźt la boite de Justine a bien payĂ© les trois nuits pour nous , mais nous ne lui recommanderons pas cet Algeco plutĂŽt sale et Ă  la fenĂȘtre opaque alors que la situation en front de mer est fantastique 
 Mercredi 22 Juillet Lanyu-Kenting Aujourd’hui nous prenons le ferry vers Kanting Ă  dix heures, c’est un plus petit bateau que celui qui nous avait amenĂ©es depuis Taitung et on n’a pas besoin d’acheter les tickets dans un bureau, c’est le capitaine qui vient nous les vendre sur le quai ! Le ferry est peu rempli et la traversĂ©e dure 2h 30 pour 100 euros Ă  nous trois. ArrivĂ©es au port, nous ne perdons pas de temps puisqu’un conducteur s’improvise taxi pour nous dĂ©poser avec sa voiture Ă  notre hĂŽtel. Hier au moment de choisir nous avions hĂ©sitĂ© entre un hĂŽtel trois Ă©toiles avec joli chambre et petit-dĂ©jeuner chinois! inclus, plus dans la ville, et une auberge de jeunesse en dortoir de 4 et sans petit-dĂ©jeuner pour plus cher 4000 dollars au lieu de 3800 ! mais quasiment sur la plage . C’est la situation de l’auberge de jeunesse qui l’a emportĂ© pour ces deux nuits. Certes le confort est drastique, la piĂšce minuscule et sans fenĂȘtre, la clim ne fonctionne que de 17 heures Ă  9 heures, et Ă  60 euros la nuit je trouve TaĂŻwan bien plus chĂšre que je ne l’aurais pensĂ©, et Ă©videmment bien plus que la Chine, mais ici en l’occurrence la situation en vaut la peine. Nous sommes Ă  quelques dizaines de mĂštres du littoral, et dans une artĂšre commerçante avec plein de petites guinguettes fermĂ©es que nous devinons destinĂ©es Ă  un marchĂ© de nuit. La chaleur Ă©tant toujours aussi accablante, nous dĂ©cidons d’aller nous baigner mais la premiĂšre plage, Ta- Wan , arbore des drapeaux rouges dus Ă  de grosses vagues .Personne ne se hasarde Ă  braver l’interdiction, sauf un touriste occidental nous en verrons quelques-uns aujourd’hui pour la premiĂšre fois depuis des jours qui se fait vertement rappeler Ă  l’ordre par le sifflet d’un maĂźtre-nageur . Sur les indications de ce maĂźtre-nageur, nous accĂ©dons un peu plus loin Ă  une autre plage mieux protĂ©gĂ©e des vagues et oĂč nous pouvons enfin nous baigner .Quel bonheur ! La tempĂ©rature de l’eau est absolument parfaite, mĂȘme pour moi 
Nous paressons un moment bien que ce soit une plage de galets 
.Puis nous rentrons nous doucher et ressortons le marchĂ© de nuit bat son plein, les gargotes occupant la rue voisinent avec des bars chics, des dizaines de petits stands vendent des bijoux ou des babioles beaucoup en provenance d’IndonĂ©sie comme partout dans le monde ! et l’ambiance est trĂšs animĂ©e avec des milliers de touristes taĂŻwanais et asiatiques dĂ©ambulant dans la rue principale, de la musique 
Les fruits de mer sont proposĂ©s partout et Charlotte et moi testons d’énormes huĂźtres chaudes qui sont dĂ©licieuses avant de nous laisser tenter toutes les trois par des galettes Ă  l’oignon vert, des brochettes de mouton, des jus de fruits frais que nous mangeons en nous promenant 
.Nous faisons aussi quelques emplettes , deux aimants et des petits flacons Ă  remplir de sable pour moi , de petites figurines des dieux locaux pour Justine 
mais restons raisonnables et d’un les prix sont Ă©levĂ©s, comparables Ă  la France , et puis il faut garder quelques achats pour le reste du voyage !! Jeudi 23 Juillet Kenting C’est l’arrĂȘt de la clim qui nous rĂ©veille Ă  9h30 et vers 11 h nous allons grignoter juste Ă  cĂŽtĂ© de notre auberge, dans un bar-restau chic, avec le mĂȘme type de belle dĂ©coration vintage qu’au restaurant de Taipei . Depuis hier nous rĂ©flĂ©chissons Ă  la maniĂšre de visiter le parc national de Kenting , Ă  la fois parc marin et terrestre sur plus de 33 000 hectares, avec des sommets de grĂšs , des plages de sable blanc, des estuaires, des grottes de calcaire
 et dans cet environnement somptueux des sites prĂ©historiques vieux de 4000 ans 
 Malheureusement mais cela semble trĂšs difficile sans moyen de locomotion nous pourrions probablement louer des scooters Ă©lectriques pour lesquels on ne nous demanderait pas de permis international, mais alors que j’aurais Ă©tĂ© partante pour essayer dans une Lanyu sauvage , autant faire mes premiers pas dans la circulation effrĂ©nĂ©e de Kenting m’inspire peu . Louer un taxi pour la journĂ©e renchĂ©rirait trop le budget qui explose dĂ©jĂ  
La chaleur aidant, les filles rechignent Ă  louer des vĂ©los et puis on ne peut tout faire, bref nous dĂ©cidons d’un commun accord de passer la journĂ©e Ă  nous reposer et Ă  la plage avant de ressortir dans le marchĂ© de nuit ! C’est donc ce que nous faisons, avec un bain absolument dĂ©licieux plage animĂ©e juste ce qu’il faut, vaguelettes agrĂ©ables, tempĂ©rature parfaite
J’en veux encore ! Vendredi 24 Juillet Kenting-Kaohsiung Nous nous levons sans hĂąte, allons petit- dĂ©jeuner au mĂȘme endroit pain Ă  l’ail et bruschetta pesto-lardons-olives
mhmmm avant d’aller Ă  deux pas de l’hĂŽtel attendre le bus vers Kaohsiung, la deuxiĂšme ville du pays . Le guide indiquait que la plupart des taxis rentrant Ă  vide vers Kaohsiung , on est frĂ©quemment sollicitĂ© pour remplir les taxis au prix du bus . C’est ce qui nous arrive et nous faisons donc la route bien plus rapidement et dans un vĂ©hicule normalement climatisĂ© pour le mĂȘme prix, 1200 dollars pour nous plus il nous dĂ©pose Ă  notre hĂŽtel bon plan ! L’hĂŽtel , un trois Ă©toiles local trouvĂ© sur est trĂšs agrĂ©able, mais pour la premiĂšre fois de ma vie, on nous fait attendre jusqu’à l’heure officielle du check-in, 15 heures . Nous dĂ©cidons donc de partir directement dans Kaohsiung , c’est facile, nous sommes au centre et tout prĂšs du mĂ©tro. Nous partons au Pier 2 Art District, et ne le regrettons pas . Dans le port, plusieurs entrepĂŽts ont Ă©tĂ© rĂ©habilitĂ©s et convertis en salles d’exposition, ateliers d’artistes 
les extĂ©rieurs sont un musĂ©e Ă  ciel ouvert, et le coup d’Ɠil est vraiment agrĂ©able .Puis comme le musĂ©e d’histoire est dans le coin, nous allons aussi y faire un tour . Il est surtout composĂ© de panneaux explicatifs qu’il faudrait avoir la patience de lire
Nous ne nous attardons pas et en reprenant le mĂ©tro nous nous arrĂȘtons Ă  la station Formosa Boulevard, qui a Ă©tĂ© Ă©lue par des internautes plus belle station de mĂ©tro au monde . Un artiste italien a créé un magnifique globe de lumiĂšre en verre, supportĂ© par deux gigantesque colonnes rouge et bleue , c’est Ă  voir ! Les filles reviennent ensuite Ă  l’hĂŽtel alors que je me rends chez une avons trouvĂ© 3 salons sur notre chemin, et celui-ci est proche , ne semble pas snobinard, il me plaĂźt bien ! Justine a donc expliquĂ© que je vais faire ma couleur et ensuite je me retrouve au milieu de toutes ces dames qui ne parlent que chinois. Elles sont toutes adorables et aux petits soins pour moi, m’apportant thĂ© et biscuits, me faisant un massage des Ă©paules et du dos ..une fois que la couleur est posĂ©e, on m’enveloppe de cellophane et on me met Ă  chauffer sous le casque .Le shampooing est curieux, l’eau est chaude mais le shampooing a un effet glaçon et j’ai l’impression que toute ma tĂȘte est devenue un Ă©norme bonbon mentholé Puis on me pose une serviette brĂ»lante sur les Ă©paules, on me refait un massage des Ă©paules .Que c’est agrĂ©able ! La couleur est parfaite et je m’abandonne aux mains de la coiffeuse qui a dĂ©cidĂ© de me coiffer Ă  sa façon et qui a une technique bien particuliĂšre,.Elle utilise ses brosses rondes en sanglier comme des bigoudis gĂ©ants et Ă  un moment je me retrouve avec quatre brosses enroulĂ©es sur le crane ! Au final le rĂ©sultat est vraiment joli et je suis bluffĂ©e
J’ai payĂ© 45 euros, il n’y a rien Ă  dire ! Je rejoins les filles et nous avons prĂ©vu de manger une soupe dans un troquet local 
Ce sera pour demain ! LĂ  nous nous laissons tenter par un hot-pot de bƓuf et mouton trĂšs copieux et dĂ©licieux dans un joli petit restaurant ..Il faut prendre des forces- .Demain le petit-dĂ©jeuner compris sera chinois et nous allons continuer Ă  visiter les points d’intĂ©rĂȘt de cette grande ville aĂ©rĂ©e et dynamique que semble ĂȘtre Kaohsiung ! Samedi 25 Juillet Kaohsiung Le petit-dĂ©jeuner composĂ© de riz, viande et lĂ©gumes ne nous tente pas trop mais il y a nĂ©anmoins des toasts . Puis nous reprenons la mĂȘme ligne de mĂ©tro que la veille car les points d’intĂ©rĂȘt majeurs sont situĂ©s dans le quartier du port. Notre premiĂšre visite est pour l’ancienne demeure du consul de Grande- Bretagne, un Ă©lĂ©gant bĂątiment de briques rouges situĂ© sur une colline et d’oĂč l’on dĂ©couvre un beau panorama . Puis nous allons prendre un ferry qui en cinq minutes mais aprĂšs une attente d’une heure! nous emmĂšne sur l’üle de Chichin , une Ă©troite bande de terre formant une jetĂ©e dans le port de Kaohsiung .L’üle est trĂšs touristique et la rue centrale est remplie de boutiques d’artisanat et de petits troquets . L’ayant traversĂ©e de part en part, nous tombons sur une plage de grossier sable noir, sable qui a Ă©tĂ© utilisĂ© pour de magnifiques sculptures de sable .Je n’en avais jamais vu auparavant sinon dans des reportages, et lĂ  certaines font plusieurs mĂštres de haut ! L’ambiance de l’üle est bon enfant, beaucoup de familles se promĂšnent et nous voyons mĂȘme des couples qui promĂšnent de petits chiens pomponnĂ©s dans des poussettes spĂ©ciales ! Nous achetons quelques bricoles, buvons jus de mangue fraĂźche et eau de coco prĂ©parĂ©s sur des Ă©tals ambulants, et je dĂ©couvre quant Ă  moi un mĂ©lange de jus et de glace de canne Ă  sucre, enrichi d’une salade de fruits de la passion, qui est une merveille ! Avant de partir, avec encore une longue attente, nous nous arrĂȘtons au joli temple de la dĂ©esse Matsu, qui date de 1670, c’est le plus ancien temple de Kaohsiung. Nous reprenons le mĂ©tro pour revenir au centre, croisant sur notre chemin un grand terrain oĂč des familles s’exercent et jouent avec leurs cerfs-volants, et nous arrĂȘtant au passage pour manger un plat de mouton et lĂ©gumes dans un tout petit restaurant. AprĂšs une journĂ©e si dense et tant de marche, nous savons que ce soir encore personne ne sera partant pour ressortir au marchĂ© de nuit ! Dimanche 26 Juillet Kaohsiung J’ai du mal Ă  lever les troupes ce matin ! Aujourd’hui nous avons dĂ©cidĂ© d’aller en bus Ă  Meinong, un village dont le guide dĂ©crit les vestiges architecturaux d’une beautĂ© envoĂ»tante » et les riziĂšres, les champs de fleurs et les paysages luxuriants » 
. Il nous faut 90 minutes pour nous y rendre, et nous louons des vĂ©los pour trois fois rien 100 dollars chacune afin de visiter les alentours. Meinong Ă©tant un village dont la quasi-totalitĂ© de la population est de culture hakka, nous partons Ă  quelques kilomĂštres visiter un musĂ©e qui lui est consacrĂ©. C’est assez intĂ©ressant, avec des objets de la vie quotidienne rurale, quelques habits de cĂ©rĂ©monie et des panneaux explicatifs sur ce sous-groupe des Chinois Han qui s’est installĂ© il y a deux cents ans Ă  Taiwan. Surtout, il y fait frais, alors que le soleil est de plomb, la chaleur accablante, et que pĂ©daler est une gageure ! A la fin de la visite, on nous propose du DIY avec la peinture de petites ombrelles, la crĂ©ation d’ombrelles de papier et bambou est en effet un artisanat local importĂ© au dĂ©but du XXĂšme siĂšcle de la province chinoise de Guangdong. Les filles se laissent tenter et nous passons un agrĂ©able moment dans une salle dĂ©diĂ©e, avec peintures et pinceaux. Puis nous partons voir une espĂšce de village » touristique mais sans grand intĂ©rĂȘt avec ses chinoiseries de mauvais goĂ»t. Sur le chemin du retour, nous nous arrĂȘtons voir un temple assez joli et lançons les morceaux de bois utilisĂ©s dans l’art divinatoire et par lesquels les dieux sont censĂ©s rĂ©pondre Ă  nos questions .Ils ont la forme de bananes et symbolisent le sourire des dieux
A ce moment-lĂ , le ciel s’est bien assombri et alors que nous regagnons le centre-ville, il se met Ă  pleuvoir, ce qui est dĂ©licieusement rafraĂźchissant 
Munies du plan touristique, une photocopie peu lisible, nous tournons nĂ©anmoins en ville car si nous avons bien vu quelques riziĂšres un peu sales Ă  l’extĂ©rieur , nous voudrions bien voir dans la ville mĂȘme les vestiges architecturaux envoĂ»tants ! Bon, on a du rater quelque chose car mĂȘme la vieille rue est banale. Entre la pluie et nos recherches infructueuses, cela nous fait penser Ă  Chichung oĂč nous avons cherchĂ© le musĂ©e du riz, et nous prenons cela Ă  la rigolade ! Ici nous avons quand mĂȘme passĂ© quelques bons moments et c’était vraiment agrĂ©able de se promener Ă  vĂ©lo. Nous sautons dans le bus de 17H20, et en arrivant Ă  Kaohsiung nous retournons manger dans le petit restaurant de la veille. Demain matin, dĂ©part vers les Ăźles Pescadores ! Lundi 27 Juillet Kaohsiung- Penghu C’est un chapelet de 64 Ăźles dans le dĂ©troit de Taiwan, nommĂ©es ainsi par les Portugais. Pas aussi proches de la Chine que les autres archipels Mazu et Kinmen, qui sont restĂ©s jusqu’en 1992 des bases militaires soumises Ă  la loi martiale, l’archipel Penghu , tampon entre la Chine et Taiwan, a nĂ©anmoins une histoire tumultueuse puisqu’il a Ă©tĂ© successivement conquis par les pirates, les Hakkas, les Hollandais, les troupes de Koxinga, les Mandchoues, les Français et les Japonais ! Nous allons passer trois jours Ă  Penghu, une Ăźle qui vit principalement de la pĂȘche et du tourisme, et nous prenons Ă  8 h 30 un Ă©norme ferry, semblable Ă  ceux qui traversent la Manche pour 4h30 de navigation. Ce sera 5 h d’ailleurs mais le trajet se passe bien, la mer est calme et nous pouvons nous occuper pour passer le temps. A l’arrivĂ©e nous rejoignons directement et Ă  pied l’hĂŽtel que la boite de Justine nous a rĂ©servĂ© pour ces trois nuits, c’est un grand hĂŽtel trĂšs confortable oĂč les rĂ©ceptionnistes parlent un peu anglais, ça fait du bien ! Nous avons faim et allons manger dans un restaurant qui fait partie d’une chaĂźne de burgers locale, je sens d’emblĂ©e que leur burger ne passe pas bien et effectivement je suis malade dans la foulĂ©e. On part Ă  pied Ă  une plage mais je ne me baigne pas , pas en forme .Heureusement ça passe vite. La capitale de Penghu , Makung, , semble ĂȘtre une ville moyenne, aĂ©rĂ©e et touristique tout en Ă©tant tranquille . Nous dĂ©couvrirons mieux Penghu demain avec le tour en bateau qui nous est aussi offert. Mardi 28 Juillet Penghu Ce matin Ă  8 h un taxi vient donc nous prendre Ă  l’hĂŽtel pour nous amener au port. La compagnie de Justine prend vraiment soin de nous, mais le gag est qu’ayant tout rĂ©servĂ© par internet sans jamais ĂȘtre venu ici, ils ne savaient pas que le port est Ă  500 m au plus de l’hĂŽtel qu’ils nous ont rĂ©servĂ© ! Le chauffeur de taxi doit nous percevoir comme VIP ou invalides, au choix ! Nous partons donc pour un tour chinois je simplifie rempli de Chinois et avec des commentaires chinois , que nous allons dĂ©couvrir au fur et Ă  mesure. AprĂšs 45 mn de navigation, nous dĂ©barquons sur l’üle de Cimen oĂč un bus attend le groupe, sauf ceux qui ont prĂ©fĂ©rĂ© avoir un scooter. On nous promĂšne pendant une heure, de rochers qui ont la forme de 
 » en points de vue. Cela n’a pas grand intĂ©rĂȘt mais c’est sympathique. L’üle est plate, toute verte mais sans vĂ©gĂ©tation haute, le guide parle de climat plus rude et de beaucoup de vent. Tout est propre, neuf, la route est goudronnĂ©e, longĂ©e par des poteaux Ă©lectriques, et les panoramas sur l’ocĂ©an turquoise sont de toute beautĂ©. Nous reprenons ensuite le bateau pour au bout de 45 minutes nous arrĂȘter dans l’üle de Wangan , plus au Sud. Elle n’est guĂšre diffĂ©rente mais plus petite, 3OO personnes seulement y vivent, me dit un vieux TaĂŻwanais qui parle français et m’explique qu’il a vĂ©cu plusieurs annĂ©es en Cote d Ivoire, Centrafrique et SĂ©nĂ©gal .Affaires ou armĂ©e, je ne le saurai pas. Sur Wangan, nous mangeons un brin puis on nous promĂšne Ă  nouveau 
Il y a lĂ  de trĂšs belles plages de sable blanc, et l’üle est apparemment un lieu de des tortues vertes .On nous emmĂšne voir deux cƓurs formant une espĂšce de jetĂ©e artificielle, c’est un lieu trĂšs romantique pour les Chinois et un panneau indique que 99 couples se sont mariĂ©s Ă  cet endroit en 2005 ! Aujourd’hui en tout cas un jeune homme vient de faire sa demande Ă  sa fiancĂ©e, et tout le groupe applaudit depuis le promontoire dominant la scĂšne. Je dis bien depuis le promontoire car aucun autochtone c’est Ă  dire tous les cars sauf nous trois ne fait l’effort de descendre sur la plage ni de s’écarter un tant soit peu des 50 m goudronnĂ©s sĂ©parant chaque fois le bus de l’ »attraction ». De la mĂȘme façon nous sommes les seules Ă  Ă©carter le rideau du bus climatisĂ© pour apercevoir le paysage, tous nos voisins ayant hermĂ©tiquement fermĂ© les leurs pour Ă©chapper au soleil. Nous finissons la journĂ©e par une mini promenade dans un des plus anciens lieux de peuplement des Han, avec quelques maisons noires basalte et coraux et basses en bord de mer, avant de regagner en bateau l’üle de Penghu. Un autre taxi nous attend pour nous ramener Ă  l’hĂŽtel ! Et la fin de la journĂ©e se passe Ă  l’hĂŽtel d’oĂč nous ne sortons plus, et oĂč nous profitons de la clim avec un grand plaisir.. .Mercredi 29 Juillet Penghu- GibeĂŻ Nous nous levons tard, et avons l’heureuse surprise de dĂ©couvrir un petit Ă©tablissement occidentalisĂ© » , qui propose dans un dĂ©cor agrĂ©able des brunchs, et des jus dĂ©licieux ainsi que des plats plus locaux, et ce pour un prix trĂšs bas . Cela me console d’avant-hier soir oĂč dans un troquet nous nous sommes fait arnaquer en beautĂ© avec une soupe de poisson qui n’était pas sur la carte mais cela arrive frĂ©quemment ici, vous choisissez ce qui est exposĂ© et on vous fait ce que vous voulez , soupe qui m’a Ă©tĂ© facturĂ©e pour 550 dollars , le prix de trois repas normaux alors qu’il s’agissait d’un infĂąme brouet, poisson plein d’arĂȘtes cuit Ă  l’eau avec trois lamelles de gingembre
PremiĂšre fois que l’on nous vole il n’y a pas d’autre mot dans ce pays oĂč les gens sont si aimables, et cela laisse une impression trĂšs dĂ©sagrĂ©able 
Mais aujourd’hui commence bien, et nous avons dĂ©cidĂ© de traverser l’üle principale pour rejoindre en bateau une autre petite Ăźle, GibeĂŻ qui a une plage magnifique. Un taxi nous amĂšne donc Ă  l’embarcadĂšre en une demi-heure , je remarque encore une fois comme tout est neuf, propre, bien agencĂ©, et disons-le, riche .Penghu est un archipel dont tous les bĂątiments sont rĂ©cents, les routes sont surdimensionnĂ©es et il y a partout beaucoup d’espace comme si un dĂ©veloppement futur avait Ă©tĂ© pensĂ© d’emblĂ©e .Les structures de la gare maritime , que ce soit pour aller Ă  GimeĂŻ, Ăźle de 2 ou 3 kilomĂštres, ou en revenir, sont elles aussi neuves et importantes. Nous rejoignons l’üle en un petit quart d’heure, c’est un plaisir car l’eau est turquoise et nous avons vraiment envie de faire trempette. Sur GimeĂŻ, on peut aussi louer des scooters, et faire des activitĂ©s nautiques jet-ski
 mais nous avons juste envie de nous rafraĂźchir ! Nous marchons une vingtaine de minutes pour rejoindre la plus belle plage, une grosse langue de sable blond .A part un petit groupe qui effectivement sur un cĂŽtĂ© pratique du jet-ski , la plage est dĂ©serte 
.Les Chinois ou TaĂŻwanais ne sont pas encore tournĂ©s vers la mer , peu se baignent et les rares femmes qui le font sont pudiquement en une piĂšce , short , voire tee-shirt 
Quant Ă  nous, nous passons deux ou trois heures dĂ©licieuses, l’eau est d’une couleur et d’une tempĂ©rature idĂ©ales, le dĂ©cor est idyllique 
Nous consacrons un moment Ă  essayer de prendre des photos de nous trois en train de sauter, avec l’aide du retardateur, mais aprĂšs beaucoup d’échecs et de fous-rires, il nous faut demander l’aide de jeunes gens pour prendre une photo correcte. Le petit groupe veut ensuite prendre des photos avec nous, c’est quelque chose qu’on nous demande ici moins frĂ©quemment qu’en Chine mais rĂ©guliĂšrement tout de mĂȘme. Nous revenons Ă  temps pour le dernier ferry de 17 h et rentrons Ă  Makung en bus. Comme je n’ai pas de monnaie sous la main pour rĂ©gler le bus, une dame paie spontanĂ©ment pour nous trois, et ne veut pas ĂȘtre remboursĂ©e une fois que j’ai rassemblĂ© mes piĂšces ! Nous trouvons vraiment les TaĂŻwanais trĂšs aimables et accueillants, dĂ©sireux de communiquer dĂšs qu’ils connaissent un peu d’anglais. Le soir Ă  Makung je m’arrĂȘte prĂšs d’un petit stand de rue oĂč on mange d’énormes oursins, 10 Ă  12 cm au moins je les ai vus hier et veux tenter l’expĂ©rience ! En fait, si le goĂ»t est bien le mĂȘme, je trouve la bĂȘte un peu grosse pour moi, et vaguement dĂ©goĂ»tĂ©e je me dĂ©pĂȘche de manger les lamelles de chair 
 Jeudi 30 Juillet plage de Shanshui Quelle belle journĂ©e encore ! Nous avons fait une vraie grasse matinĂ©e et ne quittons l’hĂŽtel qu’à l’heure du check-out, 11 heures. AprĂšs avoir mangĂ© au mĂȘme endroit qu’hier matin, nous prenons un taxi pour rejoindre une autre plage, celle de Shanshui .Nous serons poisseuses ce soir en prenant le ferry mais tant pis, c’est notre dernier bain ici. En effet, nous entamons notre derniĂšre semaine et nous quittons ensuite le littoral pour aller dans la montagne, avant de rejoindre Taipei 
La plage de Shanshui est parfaite, absolument parfaite 
.Une grande baie de sable blond, quasiment dĂ©serte, une eau cristalline, turquoise, et devenant peu Ă  peu d’un profond bleu roi, un fond sablonneux oĂč on a pied sur des dizaines de mĂštres 
.Un beau point de vue s’offre Ă  nos yeux un peu plus loin depuis une colline verdoyante. Sanshui est une petite bourgade aĂ©rĂ©e, qui certainement va se dĂ©velopper car de nombreuses constructions sont en cours .Que sera Penghu dans 20 ans ? Je ne le sais, mais l’archipel a de nombreux atouts et pourrait dĂšs maintenant ĂȘtre une belle alternative aux plages surchargĂ©es de ThaĂŻlande. Notre chauffeuse de taxi revient nous chercher Ă  15 heures et nous amĂšne Ă  l’hĂŽtel rĂ©cupĂ©rer nos bagages puis dans la foulĂ©e au ferry. MĂȘme elle qui doit passer ses journĂ©es dans son taxi avec une clim poussĂ©e au maximum est habillĂ©e comme les femmes d’ici pantalon long, petit haut avec de longues manches amovibles ne laissant libre que le bout des doigts, casquette couvrant le cou et comportant sur le visage une bavette amovible style tchador , lunettes de soleil
L’ensemble me laisse une impression mitigĂ©e car si bronzer de longues heures au soleil est extrĂȘme, et tout Ă  fait nocif , autant Ă©viter tout rayon en portant un tel accoutrement par 35° me semble inconcevable 
Et on ne voit strictement rien de leurs visages
 AprĂšs 5 heures de ferry, nous voici Ă  nouveau Ă  Kaohsiung pour une Ă©tape. L’hĂŽtel que j’ai rĂ©servĂ© sur Agoda n’est pas mal pour le prix et en allant acheter trois bricoles au Seven Eleven, nous dĂ©couvrons que la gare est Ă  100 mĂštres, mĂȘme pas besoin de prendre un taxi demain matin ! Vendredi 31 Juillet Kaohsiung-TaĂŻnan C’est notre derniĂšre semaine qui commence ! Une heure de train le matin nous amĂšne Ă  TaĂŻnan, ancienne capitale et quatriĂšme ville du pays. Nous laissons nos bagages dans la chambre et partons illico visiter la ville, dans laquelle Justine a dĂ©jĂ  eu l’occasion de venir. Le temple de Confucius, construit en 1665, est notre premiĂšre visite, il est trĂšs sobre, car le confucianisme n’est pas une religion et c’est historiquement la premiĂšre Ă©cole publique de TaĂŻwan .De nos jours encore, les temples dĂ©diĂ©s au sage ont une fonction pĂ©dagogique. Justine y laisse sur le grand panneau habituel un vƓu dĂ©diĂ© Ă  la fin de ses Ă©tudes. Puis nous allons voir le fort Provincia , construit en 1653 par les Hollandais pour se prĂ©munir des attaques venant du dĂ©troit ..Sans succĂšs donc puisque Xoninga a perçé leurs dĂ©fenses. Les deux visites sont agrĂ©ables sans plus. Mais c’est ensuite le temple de l’ImpĂ©ratrice du Ciel, situĂ© Ă  quelques pas du fort, qui va ĂȘtre la plus belle surprise. D’abord ses multiples salles sont trĂšs dĂ©corĂ©es. De grandes statues de Matsu sont flanquĂ©es de ses gardes du corps aux traits menaçants .Une des salles adjacentes doit ĂȘtre consacrĂ©e Ă  Laoyue, le dieu de l’amour car tous les vƓux sont Ă©crits sur des papiers en forme de cƓur, et des centaines de photos de couples ornent les murs, c’est Ă  la fois kitsch et Ă©mouvant 
Nous avons surtout la grande chance d’assister Ă  une cĂ©rĂ©monie taoĂŻste alors que nous allions partir , un important groupe, tout de jaune vĂȘtu, arrive, accompagnant un homme portant un costume de dĂ©mon, et deux hommes figurant des gĂ©ants noirs 
Il y a aussi des musiciens , et les personnages dansent Ă  l’entrĂ©e du temple pendant un moment avant d’y entrer .A l’entrĂ©e et Ă  la sortie, il y a d’un coup un bruit assourdissant censĂ© attirer l’attention des dieux .Lorsque nous allons prendre des photos des costumes que les hommes ont enlevĂ©s, le dĂ©mon » le remet gentiment sur sa tĂȘte et nous invite par gestes Ă  prendre des photos avec lui . Ensuite nous nous promenons dans une ancienne rue , faisons un peu de shopping , Justine et moi achetons en particulier une valise , et puis nous repartons en taxi vers un faubourg car je voudrais aller dans un restaurant dĂ©corĂ© en bois flottĂ© par une artiste taĂŻwanaise 
.HĂ©las , nous tournons un moment sans trouver, le numĂ©ro ne rĂ©pond pas et nous finissons par revenir au centre et manger des sushis , ce qui nous convient aussi trĂšs bien ! Samedi 1er Aout TaĂŻnan- Chiayi Nous n’avons pas fini notre visite de TaĂŻnan, une ville agrĂ©able et animĂ©e , donc ce matin nous allons visiter un autre fort construit par les Hollandais en 1634, le vieux fort d’Amping .Il a Ă©tĂ© bĂąti Ă  l’époque avec des pierres venues de Java et une mixture faite de riz gluant, de sirop de sucre de canne et de coquillages Ă©crasĂ©s, mais ceci expliquant cela? seul reste un mur d’origine ! Le bĂątiment central, bien plus rĂ©cent, abrite un petit musĂ©e .LĂ  aussi c’est intĂ©ressant sans plus. Mais Justine nous amĂšne Ă  quelques pas voir une curiositĂ© impressionnante, un gigantesque banian a pris en quelques dĂ©cennies Ă  peine possession d’un entrepĂŽt de stockage .C’est impressionnant et l’on a peine Ă  croire qu’il s’agit lĂ  d’un seul arbre ! Le banian Ă©tant un arbre sacrĂ©, il semble que les habitants ne s’approchaient plus du bĂątiment depuis 70 ans, avant sa mise en valeur et ouverture du site au public. Au retour nous filons directement Ă  la gare qui est bondĂ©e, Ă  tel point que nous n’avons pas d’autre choix que de prendre un train trĂšs rapide, qui est assez cher .Il est vrai que c’est samedi et si nous avions encore un peu d’espoir de pouvoir prendre demain le petit train qui relie Chiayi Ă  Alishan dans la montagne, traversant 77 ponts et 53 tunnels en 3h30 pour 72 kilomĂštres, nous devons d’emblĂ©e ĂȘtre plus rĂ©alistes ! Alishan est prise d’assaut presque en permanence, mais nous l’avons rĂ©alisĂ© trop tard et le site entiĂšrement en chinois ne nous a pas aidĂ©es Ă  rĂ©server ! Aujourd’hui nous nous contentons donc d’aller en moins d’une heure Ă  Chiayi, qui est surtout une porte d’entrĂ©e vers Alishan car le guide la dĂ©crit comme dĂ©nuĂ©e de charme. Le paysage est plat, des riziĂšres alternent avec plusieurs petites villes comportant pas mal d’usines et de bĂątiments industriels. A part la vĂ©gĂ©tation tropicale, nous pourrions ĂȘtre en Europe, si ce n’est qu’il y a moins d’efforts d’intĂ©gration de pylĂŽnes ou lignes Ă©lectriques par exemple .Une fois installĂ©es Ă  l’hĂŽtel nous profitons de notre moitiĂ© d’aprĂšs-midi pour nous reposer au frais 
Nous ne ressortons que le soir, et cĂ©dons alors un petit peu Ă  la fiĂšvre acheteuse dans le marchĂ© de nuit du quartier 
nous avons le droit, ce sont presque les derniers jours et nous avons Ă©tĂ© trĂšs raisonnables jusque-lĂ  ! Dimanche 2 Aout Alishan Je me rĂ©veille alors que le rĂ©veil devait dĂ©jĂ  sonner depuis un quart d’heure, et nous sautons dans nos vĂȘtements, il faut dire que c’est tĂŽt puisque nous prenons le bus de 6h10 qui part vers Alishan .Nous voilĂ  , de justesse, parties pour deux heures et demie de voyage , et aprĂšs un petit trajet en plaine et parmi les riziĂšres , nous montons directement dans la montagne. Le paysage s’élargit et les virages se succĂšdent , on dirait la montĂ©e vers Cilaos .A 8 heures, nous arrivons Ă  l’entrĂ©e du parc national , bardĂ© de dizaines de bus, et prenons nos tickets, Le soleil est au rendez-vous et nous avons droit Ă  quelques photos de la mer de nuages avant qu’il ne se voile . Les vrais courageux qui se sont levĂ©s bien plus tĂŽt afin de voir le lever de soleil sur le mont Chuschan, Ă  2490 mĂštres, ont eu de la chance aujourd’hui .Nous avons Ă©tĂ© trop paresseuses pour cela, mĂȘme si la scĂšne telle que le Petit FutĂ© la dĂ©crit Les touristes par centaines, emmitouflĂ©s
, Ă©coutent les commentaires bruyants de l’animateur pourvu d’un porte -voix
Puis 
ils enfilent sur le bout de leur nez des lunettes Ă  infrarouge
 », Cette scĂšne donc doit avoir une grande saveur et permettre des photos cocasses ! Nous commençons par nous rĂ©chauffer, car il fait froid Ă  cette altitude, avec un thĂ© au gingembre pour moi et au chrysanthĂšme pour Justine qui a pris goĂ»t au thĂ© en Chine. Le thĂ© d’Alishan est d’ailleurs trĂšs cĂŽtĂ© mais il est donc trĂšs cher, et je ne suis pas assez connaisseuse pour que cela en vaille la peine .Puis munies d’une carte, nous allons nous promener plusieurs heures dans le parc forestier. Nous ne sommes pas seules, loin de lĂ  ! C’est dimanche et lĂ  aussi des centaines de touristes arpentent, la plupart sous la houlette de guides au petit drapeau , les sentiers bĂ©tonnĂ©s et tout amĂ©nagĂ©s de ce parc de 1400 hectares. Le climat varie du tout au tout dans le parc , puisqu’il s’étage de 800 Ă  3200 mĂštres, et j’imagine que les vĂ©ritables randonnĂ©es, en particulier l’hiver avec les sommets enneigĂ©s, peuvent ĂȘtre magnifiques .Pour la journĂ©e, nous nous contenterons d’aller d’un point d’intĂ©rĂȘt Ă  un autre les arbres millĂ©naires sacrĂ©s, un temple taoĂŻste, un temple bouddhiste, des arbres siamois, une piĂšce d’eau
 dans la partie amĂ©nagĂ©e et en compagnie de nos amis chinois car j’imagine que les TaĂŻwanais visitent quand mĂȘme de façon plus autonome ? . Comme nous sommes dans la partie basse du parc, le paysage n’est pas trĂšs ouvert et nous sommes en permanence dans une forĂȘt que je dirais tropicale ou subtropicale – mais le parc offre aussi un climat tempĂ©rĂ© et alpin selon l’altitude! -, avec des espĂšces de cyprĂšs gigantesques, dans une vĂ©gĂ©tation trĂšs dense. Beaucoup d’individus ont 800 ans au moins, certains plus de 1200 ans ! D’ailleurs le chemin de fer a Ă©tĂ© conçu Ă  l’origine pour transporter le bois. Il est vraiment dommage que nous n’ayons pu monter avec ces wagons encore tirĂ©s par les vieilles locomotives rouges, et pour qui aime randonner le site mĂ©riterait que l’on quitte ces chemins hyper balisĂ©s en restant plus longtemps , mais cette journĂ©e dans la magnifique forĂȘt 
et dans la fraĂźcheur est nĂ©anmoins trĂšs agrĂ©able . Au retour, c’est dĂ©jĂ  le soir et nous allons manger directement avant de revenir Ă  la chambre et prĂ©parer les derniers jours. Nous avions prĂ©vu d’aller au Sun Moon Lake, mais y aller depuis Chiayi est un peu difficile et aprĂšs rĂ©flexion nous dĂ©cidons de consacrer plus de temps aux alentours de Taipei, puisque nous en sommes parties directement. Lundi 3 Aout Chiayi-Taipei AprĂšs un lever sans hĂąte ça fait du bien! , nous allons Ă  la gare et prenons nos billets de train vers Taipei .Le train normal Ă  461 dollars par personne pour cinq heures de trajet est bien suffisant aujourd’hui puisque nous n’avons rien d’autre de prĂ©vu . En attendant notre train, Charlotte et moi essayons d’aller voir Ă  quelques pas une partie de la gare transformĂ©e en exposition artistique , avec des anciennes locomotives peintes , et de plus il y a une cache de Geocaching dans cet endroit, mais c’est hĂ©las fermĂ© le lundi .Au final nous n’aurons donc rien visitĂ© des rares points d’intĂ©rĂȘt de Chiayi il y avait aussi d’anciennes maisons japonaises restaurĂ©es mais nous y avons flĂąnĂ©, fait de emplettes et nous ne l’avons pas trouvĂ©e si moche que ça . Nous retrouvons Taipei et son animation avec plaisir , d’autant que la chambre que j’ai rĂ©servĂ©e au dernier moment est vraiment bien .Et nous ressortons le soir car je voudrais absolument voir le restaurant de l’artiste taĂŻwanaise Hsieh Li-Shian , celui qui se trouve Ă  Taipei, puisque nous n’avons pas pu y aller Ă  Tainan il a fermĂ©, en fait . C’est un peu loin et nous en avons pour 40 minutes de mĂ©tro mais nous n’allons pas le regretter. Ce restaurant, Five dime drifwood house , est une merveille d’architecture .. et un vĂ©ritable dĂ©lire crĂ©atif .L’extĂ©rieur reprĂ©sente deux immenses femmes dont les plis des robes forment les piliers de l’entrĂ©e, et on accĂšde Ă  l’intĂ©rieur par une rampe douce qui serpente d’emblĂ©e dans un dĂ©cor extravagant, sorte de palais du facteur Cheval. L’intĂ©rieur s’apparente sur trois Ă©tages Ă  une immense grotte aux formes totalement biscornues, dĂ©corĂ©e de peintures aborigĂšnes, d’immenses arbres, de bĂ©tons travaillĂ©s et une grande piĂšce d’eau avec des bateaux agrĂ©mente le premier niveau. Tout est tortueux, fantastique, crĂ©atif, on pense aussi Ă  Gaudi et le regard subjuguĂ© va d’un dĂ©tail Ă  un autre sans se lasser 
Les prix sont assez Ă©levĂ©s pour Taiwan environ 50 euros au total mais l’endroit en vaut la peine, et nous prenons un menu dĂ©gustation de plusieurs plats qui va se rĂ©vĂ©ler fort bon . Ce qui est amusant c’est que comme partout Ă  TaĂŻwan, les gens mangent trĂšs tĂŽt et que les codes ne sont pas les mĂȘmes. Nous Ă©tions au milieu du repas quand on est venu nous apporter la note, et Ă  21 h nous Ă©tions la derniĂšres et on nous a averties que le restaurant fermait ses portes ! Mais c’était une excellente soirĂ©e et j’ai adorĂ© cet endroit ! Mercredi 4 Aout MarchĂ© de Wafenpu Pas de rĂ©veil ce matin, mais nous devons nĂ©anmoins reprendre nos sacs pour aller les poser dans ce qui sera notre hĂŽtel pour les deux derniĂšres nuits. C’est un peu moins bien, mais trĂšs bien placĂ© Ă  cinq minutes du mĂ©tro Ximen. AprĂšs un petit-dĂ©jeuner trĂšs tardif au Starbucks, nous reprenons le mĂ©tro pour dĂ©couvrir le marchĂ© de Wufenpu, qui est le marchĂ© de vente en gros pour les vĂȘtements. Il ressemble un peu au marchĂ© de Chakucack avec ses centaines de petites boutiques, dont la plupart ici sont remplies de gros ballots et cartons prĂȘts Ă  partir pour d’autres boutiques .A part quelques boutiques , la qualitĂ© semble moyenne , mais les prix sont vraiment bas, en particulier sur les portants mis Ă  l’extĂ©rieur pour attirer le chaland et qui exposent des articles Ă  100 ou 200 dollars . C’est vraiment trĂšs tentant, mais il faut ĂȘtre avisĂ© car gros inconvĂ©nient, il n’est pas possible d’essayer les articles ! Mais bon, trois filles 
et avec des prix si bas
 nous passons un grand moment Ă  Wafenpu , entrecoupĂ© de quelques pauses pour nous rafraĂźchir et nous avons bientĂŽt les bras chargĂ©s de paquets ! Il nous faudra d’ailleurs y repasser demain car Justine a craquĂ© pour une trĂšs belle robe chinoise brodĂ©e de paillettes figurant un phƓnix. LĂ  on n’est plus dans la mĂȘme gamme de prix, elle peut essayer et la robe parfaitement retouchĂ©e sera prĂȘte demain..AprĂšs avoir dĂ©ambulĂ© comme ça, nous sommes tellement Ă©puisĂ©es que nous ne ressortons mĂȘme pas manger et nous contentons de trois bricoles prises au Seven Eleven ! Avec essayages dans la chambre de tous nos articles, apprĂ©ciations et commentaires, fous-rires ! Globalement nous sommes satisfaites ! Jeudi 5 Aout WulaĂŻ MĂȘme si le shopping est bien agrĂ©able, je veux quand mĂȘme profiter de nos derniers jours Ă  Taipei pour visiter les environs. Deux villes sont agrĂ©ables et valent la visite dans les alentours proches, mais Justine est allĂ©e dĂ©jĂ  4 fois Ă  Chiufen, nous irons donc Ă  WulaĂŻ. C’est une ville oĂč il y a des sources chaudes, et comme cela fait vraiment partie du patrimoine de TaĂŻwan, je ne voudrais pas partir sans vivre cette expĂ©rience. Nous prenons donc jusqu’au bout la ligne verte du mĂ©tro, puis tout de suite un bus qui en 30 minutes et de multiples arrĂȘts nous amĂšne Ă  Wulai. Il est remarquable de se retrouver en si peu de temps dans un monde totalement diffĂ©rent de la capitale. En effet nous quittons tout de suite l’agitation urbaine pour suivre une vallĂ©e, oĂč une riviĂšre de montagne serpente entre des montagnes verdoyantes quasi dĂ©sertes, pour finalement arriver dans une toute petite ville de montagne. La rue principale est piĂ©tonne et assez touristique avec quelques boutiques de souvenirs et de petits restaurants locaux .Nous y faisons quelques achats pour des petits cadeaux Ă  rapporter. Puis nous nous renseignons sur les bains chauds publics, car s’il y a partout des publicitĂ©s pour des spas et des hĂŽtels chics, la plupart ayant mĂȘme un bain d’eau chaude naturelle dans chaque chambre, nous prĂ©fĂ©rons vivre une expĂ©rience plus authentique .Et lĂ , on nous envoie Ă  la riviĂšre ! Nous y descendons donc, un peu dubitatives, cherchant une structure 
Nous finissons par toucher l’eau de la riviĂšre, et surprise alors que celle-ci est assez large, environ 6 mĂštres, l’eau est chaude, brĂ»lante mĂȘme au bord ! Des espĂšces de vasques ont Ă©tĂ© faites dans les galets du rivage, afin de mĂ©nager des espaces oĂč les quelques visiteurs s’étendent pour profiter des sources d’eau chaude du bord, la riviĂšre elle-mĂȘme Ă©tant froide dĂšs qu’on s’en Ă©loigne. Nous faisons donc comme les quelques personnes prĂ©sentes, nous nous allongeons dans l’eau sous le soleil brĂ»lant et la sensation est vraiment dĂ©licieuse
 Le paysage alentour est magnifique , forĂȘts et montagnes, torrent Ă  nos pieds, et c’est un pur bonheur de se prĂ©lasser dans son eau chaude , en bougeant paresseusement vers des courants plus frais lorsque la chaleur devient trop forte 
Nous avons beaucoup de chance, et d’autant plus que sans prĂ©venir alors que nous venons juste de nous rhabiller et remonter dans le village, Ă©clate une intense averse tropicale 
Nous rentrons donc dans un petit troquet pour y manger , et au bout de cinq minutes je remarque qu’un caniveau d’eau coule au milieu de la salle et sous les tables, et que les gens mangent en y trempant leurs pieds. LĂ  aussi nous faisons pareil et c’est bien agrĂ©able .Eh oui le sources d’eau chaude sont exploitĂ©es au maximum dans le village, il n’est qu’à voir d’ailleurs l’enchevĂȘtrement de tuyaux qui partent de la riviĂšre, et j’imagine que chaque maison doit avoir bricolĂ© son petit systĂšme ! Nous avons donc passĂ© un excellent moment et repartons vers Taipei ravies de notre escapade. Mais la journĂ©e n’est pas finie puisque nous devons repasser Ă  Wafenpu. La robe de Justine est parfaite et Justine qui doit retrouver un copain nous quitte ensuite
Puisque nous sommes lĂ , , Charlotte et moi en profitons Ă©videmment pour refaire un tour, deux tours, trois tours
bref nous n’aurons pas visitĂ© tout le marchĂ© parce qu’il est gigantesque mais nous nous sommes laissĂ©es tenter un certain nombre de fois encore ! Il nous faut donc une fois revenues Ă  l’hĂŽtel et aprĂšs les nouveaux essayages refaire les valises, trier les affaires des unes et des autres partants vers des destinations diffĂ©rentes, rĂ© agencer les sacs 
Bref nous nous couchons trĂšs trĂšs tard, ou tĂŽt ! [nggallery id=221] Vendredi 6 Aout DĂ©part LĂ  c’est vraiment le dernier jour mais nous allons faire le maximum de notre aprĂšs-midi .Nous quittons l’hĂŽtel Ă  l’heure limite de midi en y laissant nos bagages et nous allons manger au restaurant Ă  thĂšme Hello Kitty . Tout dans la dĂ©coration, couleurs, costumes y rappelle la cĂ©lĂšbre petite chatte et mĂȘme tous les plats et gĂąteaux sont en forme de Kitty ! On y vient d’ailleurs plus pour l’ambiance que pour la cuisine, car celle-ci, chĂšre et quelconque, sera une dĂ©ception, mais le dĂ©cor est amusant et rĂ©gressif Ă  souhait. Les filles s’amusent d’un couple qui dĂ©passe les bornes cĂŽtĂ© selfie , et pourtant on sait bien que les Asiatiques en sont les rois . L’homme a un compact, deux smartphones, une go pro qui filme en continu, et un instantanĂ©, tandis que la femme n’a que » son smartphone. Ce couple aura passĂ© le repas Ă  prendre sĂ©parĂ©ment des photos d’eux-mĂȘmes, des photos de chaque plat, au moins une trentaine, pour ensuite pianoter sur son tĂ©lĂ©phone moi chez Hello Kitty mangeant ma soupe » , moi chez Hello Kitty mangeant mon dessert » 
 sans se parler 
.Triste vraiment ! Notre derniĂšre visite sera pour le marchĂ© informatique de Guongshang oĂč Justine et moi achetons un disque dur et des bricoles. Il serait tentant lĂ  aussi d’y rester des heures, mais nous sommes raisonnables 
et le taxi commandĂ© nous attend, il est temps de prendre le chemin de l’aĂ©roport 
. photos de Justine Ainsi se termine donc ce voyage de quatre semaines Ă  TaĂŻwan, Ăźle extrĂȘmement riche et pleine de contrastes, offrant tant de belles dĂ©couvertes sur un si petit territoire. La ville trĂ©pidante et en mĂȘme temps facile Ă  vivre et Ă  taille humaine de Taipei nous a plu les montagnes que nous n’avons pas assez vues , les gorges et riviĂšres, les Ăźles sauvages, les plages paradisiaques , la culture taoĂŻste ou aborigĂšne, la gentillesse des habitants , tout cet ensemble me fait dire qu’il doit ĂȘtre trĂšs agrĂ©able de vivre quelque temps Ă  Taipei 
. C’était encore un beau voyage ! Alire sur millenium : La rubrique hebdomadaire qui sĂ©lectionne les 5 offres VR qui nous semblent les plus intĂ©ressantes : semaine du 28/05/18. - page 3

PS5 C'est le moment idĂ©al pour jouer Ă  cette exclu PlayStation ! Horizon Forbidden West de Guerrilla Games s'offre une mise Ă  jour technique salvatrice embarquant un tout nouveau mode graphique baptisĂ© mode "Ă©quilibrĂ©" proposant du 40hz et une intĂ©gration de la technologie VRR, mais aussi la prise en charge des hautes frĂ©quences d'image. fyng Horizon Call of the Mountain Le titre VR qui nous a bluffĂ© lors du State of Play ! Un trailer de gameplay plus que satisfaisant pour la version PSVR2, Call of the Mountain, de la sĂ©rie Horizon. Voici toutes les informations disponibles sur le jeu de Guerrilla Games. playstation God of War, Horizon... Du lourd Ă  l'horizon chez Sony cĂŽtĂ© sĂ©ries L'univers de Kratos, ou encore celui de Aloy seront bientĂŽt adaptĂ©s en sĂ©rie ! C'est une grande nouvelle que Sony a rĂ©cemment annoncĂ©e, dĂ©voilant que trois de ses licences seraient prochainement disponibles sous la forme de sĂ©ries sur des plateformes de streaming comme Netflix ou Amazon Prime. Nintendo Switch Sports toujours au top mais bientĂŽt rattrapĂ© par un jeu de karting ! Le top des ventes physiques est de retour pour la semaine 18. Au programme, un Nintendo Switch Sports au top pour prĂ©parer l'Ă©tĂ©, mais il pourrait bien se faire dĂ©passer par un Mario Kart 8 Deluxe qui carbure. DĂ©couvrez tous les dĂ©tails du classement fournis par le SELL. nintendo Nintendo Switch Sports au sommet des ventes mais Horizon Forbidden West rĂ©siste Le top des ventes physiques est de retour pour la semaine 17. Au programme, Elden Ring sur Xbox Series, Horizon Forbidden West sur PS5 et Nintendo Switch Sports qui arrive en fanfare dans ce classement dĂ©voilĂ© par le SELL. playstation PS5 Une exclu Sony remonte Ă  la tĂȘte des charts ? Alors que le mois d'avril s'est terminĂ©, le SELL a dĂ©voilĂ© les charts des meilleures ventes de jeux vidĂ©o en France pour la fin du mois. Grande surprise, une exclusivitĂ© PlayStation que tous croyaient disparue a refait surface et prend la tĂȘte du classement ! playstation Horizon Forbidden West Un troisiĂšme opus Ă  venir ? Alors que Horizon Forbidden West, le dernier opus de la licence de Sony et Guerrilla Games, est sorti le 18 fĂ©vrier dernier, il se pourrait bien que les deux entreprises travaillent dĂ©jĂ  sur un troisiĂšme jeu. Revenons sur cette dĂ©couverte surprenante ! Elden Ring, Horizon Forbidden West Le Yin et le Yang des open-world Disponibles Ă  une petite semaine d'Ă©cart, Horizon 2 et Elden Ring sont 2 open-world s'adressant Ă  2 audiences distinctes. DiamĂ©tralement opposĂ©s, que ce soit dans leur structure ou leur direction, ils font d'excellents points de comparaison entre les OW "grand public" et les plus exigeants. Elden Ring, PokĂ©mon Arceus et Horizon Forbidden West en bataille dans le top des ventes Le SELL vient de dĂ©voiler le top 5 des ventes physiques pour la semaine du 21 au 28 fĂ©vrier dernier. Un top qui accueille le titre de FromSoftware Elden Ring pour tenir compagnie aux monstres d'Arceus et Ă  Aloy d'Horizon Forbidden West. Panorama Horizon Forbidden West, Les Hauteurs NimbĂ©es de Brume OĂč le trouver ? Nouvelle soluce de panorama et cette fois au bout de la carte de Horizon 2, avec une image dont l'emplacement est assez facile Ă  trouver, mais pour laquelle l'angle Ă  trouver pour afficher l'image est un peu plus coton. playstation Horizon Forbidden West au top des ventes de la semaine mais Arceus rĂ©siste ! Le SELL vient de dĂ©voiler le top 5 des ventes physiques pour la semaine du 14 au 20 fĂ©vrier dernier. Un top qui se retrouve presque monopolisĂ© par le titre de PlayStation sorti le 18 fĂ©vrier dans lequel vous retrouvez Aloy. Un seul jeu sur Switch rĂ©siste comme les irrĂ©sistibles Gaulois. Horizon Forbidden West dans la rĂ©alitĂ©, ça donne quoi ? L'Ouest ProhibĂ© est la rĂ©gion dans laquelle le joueur Ă©volue dans Horizon 2. Mais saviez-vous que Guerrilla Games s'est fortement inspirĂ© de la vie rĂ©elle pour crĂ©er certains panoramas du jeu ? Horizon Forbidden West s'offre une expo dans le mĂ©tro parisien Les artistes du monde entier sont d'or et dĂ©jĂ  inspirĂ©s par l'univers si singulier du dernier jeu de Guerrilla Games. Partons Ă  la dĂ©couverte de la nouvelle exposition Horizon 2 Ă  la gare St-Lazare de Paris. Emerveillement garanti ! Mise Ă  jour Horizon Forbidden West Liste complĂšte des correctifs AprĂšs la sortie rĂ©cente du jeu, Guerrilla Games vient d'annoncer le dĂ©ploiement d'un patch pour Horizon 2 visant Ă  corriger quelques dĂ©tails et bugs remarquĂ©s par les joueurs. Faisons ensemble le tour du patch ! TrophĂ©es Horizon Forbidden West Liste complĂšte, comment les dĂ©bloquer Voici la liste complĂšte des trophĂ©es de Horizon 2 si vous comptez avoir le platine, vous risquez de passer un bon moment dans son open world. Toutefois, mĂȘme s'ils sont nombreux, la plupart des achievments sont assez simples Ă  accomplir Horizon Forbidden West Guide complet MGG, lancement du portail L'ouest prohibĂ© vous appelle dans Horizon Forbidden West et on compte bien faire un petit bout de chemin avec vous. DĂ©couvrez notre portail dĂ©diĂ© Ă  la derniĂšre exclusivitĂ© Playstation, avec une soluce complĂšte et de nombreux guides thĂ©matiques. On sait pourquoi Horizon Forbidden West a Ă©tĂ© repoussĂ© de plusieurs mois ! Horizon Forbidden West est sorti depuis le 18 fĂ©vrier. GrĂące Ă  une interview du PDG de Guerrilla Games, nous avons appris la raison pour laquelle la sortie du jeu, initialement prĂ©vue pour fin 2021, a Ă©tĂ© repoussĂ©e ! Horizon Forbidden West se dote de son patch day one Vous l'attendiez. Horizon Forbidden West est enfin disponible ! Et avec le jeu, le nouveau patch corrigeant quelques derniers dĂ©tails afin de rendre son gameplay le plus optimal possible. playstation Sortie Horizon Forbidden West Avis, gameplay, contenu... Toutes les infos On revient sur tout ce que vous devez savoir sur Horizon Forbidden West, avant son lancement officiel le 18 fĂ©vrier prochain sur consoles Playstation notre avis, ce Ă  quoi il faut s'attendre niveau gameplay et contenu... Y a pas mal de choses Ă  dire. Horizon Forbidden West La ForĂȘt d'Aloy pour faire un geste pour la nature A l'approche de la sortie de Horizon Forbidden West, PlayStation a lancĂ© une initiative qui vous permettra de planter des arbres tout en restant tranquillement dans votre canapĂ©. 1738 PS5 C'est le moment idĂ©al pour jouer Ă  cette exclu PlayStation ! 1012 Horizon Call of the Mountain Le titre VR qui nous a bluffĂ© lors du State of Play ! 1655 God of War, Horizon... Du lourd Ă  l'horizon chez Sony cĂŽtĂ© sĂ©ries 1844 Nintendo Switch Sports toujours au top mais bientĂŽt rattrapĂ© par un jeu de karting ! 1051 Nintendo Switch Sports au sommet des ventes mais Horizon Forbidden West rĂ©siste 2000 PS5 Une exclu Sony remonte Ă  la tĂȘte des charts ? 1800 Horizon Forbidden West Un troisiĂšme opus Ă  venir ? 1339 Zone de chasse Horizon Forbidden West Comment ça marche, rĂ©compenses 1308 Elden Ring, Horizon Forbidden West Le Yin et le Yang des open-world 1925 Elden Ring, PokĂ©mon Arceus et Horizon Forbidden West en bataille dans le top des ventes Meilleure arme pour dĂ©buter Horizon Forbidden West OĂč la trouver ? 19 fĂ©v 2022 Carte Horizon Forbidden West QuĂȘtes, chemins bloquĂ©s, voyage rapide 18 fĂ©v 2022 Chemins bloquĂ©s Horizon Forbidden West Comment les ouvrir, rĂ©compenses 18 fĂ©v 2022 Creusets Horizon Forbidden West Position, walkthrough et piratage 20 fĂ©v 2022 Monture volante Horizon Forbidden West Comment la dĂ©bloquer et l'utiliser ? 19 fĂ©v 2022 Carte Horizon Forbidden West QuĂȘtes, chemins bloquĂ©s, voyage rapide 18 fĂ©v 2022

Source SuperSoluce – Soluce Horizon Forbidden West – Panorama: Les hauteurs nimbĂ©es de brume. Share it! Twitter Facebook Google + Pinterest Linkedin. Vista Point - Dunehollow Vista Point - Scalding Spear . driehuur. Search. Search for: Last games. Xenoblade Chronicles 3 Guide & August 2, 2022. Stray Guide & Walkthrough. July 19, 2022. Live A Live 299 452 000 banque de photos, images 360° panoramiques, vecteurs et vidĂ©osEntrepriseSĂ©lectionsPanierRechercher des imagesRechercher des banques d’images, vecteurs et vidĂ©osLes lĂ©gendes sont fournies par nos de l'imageContributeur42pix / Alamy Banque D'ImagesTaille du fichier50,2 MB 1,9 MB TĂ©lĂ©chargement compressĂ©Dimensions5120 x 3427 px 43,3 x 29 cm 17,1 x 11,4 inches 300dpiDate de la prise de vue7 avril 2007LieuLake wakatipu, queenstown, otago, south island, new zealandRecherche dans la banque de photos par tags
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PardelĂ  les hauteurs, L’hiver s’étire en longueur, Sur les plateaux Ă©levĂ©s du Ladakh, les campements dĂ©sertĂ©s Laissent des stigmates d’enclos pleins Ă  craquer en Ă©tĂ©, Des campements enneigĂ©s, de leurs troupeaux vidĂ©s, RetournĂ©s dans les vallĂ©es, Jusqu’à

Resumo Índice Mapa Texto Bibliografia Nota de fim Citação Autor Resumo Suite Ă  un travail de terrain entre 1995 et 2015, dans un village de riziculteurs du Sud-Ouest de la Chine, en tant qu’artiste-chercheuse, j’examine dans ce texte les profondes mutations qui traversent les territoires frontaliers ruraux habitĂ©s par les minoritĂ©s nationales non-Han et en particulier ceux des Hani de la vallĂ©e du fleuve Rouge au Yunnan. Quel devenir pour leur modĂšle ancestral de riziculture irriguĂ©e en terrasse et quels sont les enjeux auxquels ils font face ? Mon travail croise une approche sensible par la photographie, le paysage peint, jusqu’aux Ɠuvres des artistes chinois de l’art contemporain, et examine les politiques patrimoniales d’amĂ©nagement du paysage. Les enjeux de la prĂ©servation ne sont pas seulement environnementaux - biodiversitĂ©, dĂ©veloppement durable, ils sont identitaires - cultures vernaculaires et minoritaires. J’en pointerai les limites et esquisserai le da pĂĄgina Entradas no Ă­ndice Topo da pĂĄgina Texto integral PrĂ©ambule 1 L'appropriation culturelle se manifeste lorsqu’un groupe dominant emprunte ou consomme des Ă©lĂ©ments ... 2 Enwezor dĂ©finit l’exposition Documenta 11 comme “a constellation of disciplinary models that seek t ... 3 Dans le cadre de cet article, il s'agit d'ethnies minoritaires d'une Province appartenant Ă  la RĂ©pu ... 1Le concept de paysage culturel » appliquĂ© Ă  des terres cultivĂ©es soulĂšve des questions – objectivation, patrimonialisation, marchandisation des territoires, du mĂȘme ordre que celles qui agitent le milieu de l’art en rapport avec l’altĂ©ritĂ© et Ă  certains de ses corolaires exotisation et appropriation culturelle1. Dans le contexte chinois, des paysages sont fabriquĂ©s ou maintenus », des corps sont formatĂ©s Yu, 2018 des fictions sont construites, et constituent de nouveaux imaginaires AugĂ©, 1997. L’art contemporain en particulier, depuis l’évĂ©nement artistique Documenta 11 dont le commissariat Ă©tait assurĂ© en 2002 par Okwui Enwezor, est traversĂ© par des questions inhĂ©rentes aux frictions global/local, et questionne les reprĂ©sentations qui en sont faites, dans une perspective postcoloniale2. L’artiste ne met pas seulement le monde en images, il questionne, bouscule les imaginaires, et son travail est source de rĂ©flexion. VoilĂ  pourquoi il m’a paru nĂ©cessaire, aprĂšs avoir dĂ©crit l’environnement culturel dont il est question – un village hani, de me pencher sur la consommation - au sens d’une anthropophagie scopique - de paysage et d’ethnicitĂ©, en Chine, et sur l’interprĂ©tation que fait l’art contemporain de ces phĂ©nomĂšnes3. 4 Sur l’emploi du je, Fabiana Ex-Souza 2020 5 Le titre Riken no ken, une expression du théùtre japonais, signifie le regard Ă©loignĂ© » m’a Ă©tĂ© i ... 6 “MinoritĂ© visible” signifie que, bien que française de naissance, j’ai Ă©tĂ© assignĂ©e Ă  une identitĂ© ... 7 Dans ethno-graphies, une conversation avec Martine Bouchier, publiĂ©e dans Afrikadaa, je cite George ... 2Toute crĂ©ation artistique porte sa subjectivitĂ© qui devient en quelque sorte le manifeste de l’artiste4. Le mien serait mon triptyque Riken no ken, portrait de trois femmes – je suis l’une d’entre elles, vĂȘtues du costume hani5. Il synthĂ©tise les questions qui sous-tendent mon travail d’artiste, d’architecte et de chercheuse, mon point de vue rendant compte Ă©galement de mon expĂ©rience de femme en position de minoritĂ© visible6 » en France, partageant un statut pĂ©riphĂ©rique, comparable, toutes proportions gardĂ©es, avec celui des Hani en Chine, Comme l’ethnologue Georges Condominas qui questionnait son dĂ©sir de s’intĂ©grer Ă  la culture des montagnards du Centre-Vietnam Ă  la lumiĂšre de ses propres origines française et portugo-sinovietnamienne, je cultive l’empathie7. 8 Je rends compte en dĂ©tail de ce processus et de la fonction du dessin, mĂ©dia qui permet une interac ... 3Comment apprĂ©hender les espaces cultivĂ©s des Hani, avec quels outils d’analyse ? Si, en 2020, le dĂ©centrement est de rigueur, en 1995 quand ma recherche a commencĂ© ce n’était pas d’actualitĂ©. Depuis, Philippe Descola a rĂ©flĂ©chi Par-delĂ  Nature et Culture Descola, 2005. Augustin Berque est revenu sur sa notion de sociĂ©tĂ© proto-paysagĂšre qui induisait une hiĂ©rarchie entre les civilisations Ă©voluĂ©es » qui produisent des reprĂ©sentations du paysage, et d’autres qui n’en ont pas Berque, 1998 ; 1994. Cependant, lorsque je partais en Chine pour une rĂ©sidence d’artiste Villa Medicis Hors les Murs » de six mois, en 1995, les principaux thĂ©oriciens français dĂ©crĂ©taient l’apparition du paysage Ă  la Renaissance, sur le fondement qu’il n’y a pas de paysage sans reprĂ©sentation, picturale, ou littĂ©raire », et ce, en Ă©tudiant essentiellement deux sociĂ©tĂ©s la sociĂ©tĂ© occidentale et celle de la Chine ancienne Berque, 1994. Ces grilles de lecture n’étaient pas opĂ©rantes chez les Hani du fleuve Rouge, sociĂ©tĂ© sans Ă©criture qui transmet une culture orale, de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. Ceci m’a conduite Ă  m’écarter du cadre universitaire et de l’autoritĂ© scientifique pour adopter la subjectivitĂ© de la vision artistique, abandonnant ma thĂšse sur La culture du paysage, riziĂšres des Hani », pour mener ces recherches en suivant d’autres itinĂ©raires. Dans mon approche mĂ©thodologique, il n’y a pas d’entretiens dans le sens ethnographique du terme ; je suis hĂ©bergĂ©e comme le serait une lointaine parente chez la famille hani avec laquelle j’ai tissĂ© des liens affectifs. L’imitation, l’application d’une mĂ©thode sont l’antithĂšse de la dĂ©marche artistique. Cependant, si l’artiste ou l’architecte inventent une rĂ©ponse pour chaque contexte donnĂ©, produisent archives et matĂ©riaux visuels in situ dessin, photographie, relevĂ©, vidĂ©o, il serait rĂ©ducteur de rapprocher la vision de l’artiste de celle du bricoleur. Car si je procĂšde bien par assemblage, collage et analogie, je peux tout autant rĂ©pertorier des objets, esquisser une typologie de la maison hani, faire un inventaire des ouvrages de dĂ©rivation dans les riziĂšres, ou encore, retracer le catalogue des broderies du vĂȘtement fĂ©minin8. En rĂ©alisant ces motifs, les femmes hani ont attirĂ© mon attention lors de mes derniers sĂ©jours en 2005 et 2015, et cette rencontre avec leurs corps, leurs mains, leur mode d’expression visuelle a donnĂ© une autre orientation Ă  ma recherche, selon ce que RanciĂšre nomme play and encounter 2004. Hal Foster a qualifiĂ© de tournant ethnographique », dans un article paru en 1996, cette nouvelle fonction de l’art. A l’issue du premier sĂ©jour de 1995-1996, je prĂ©sentais la sĂ©rie de photographies en noir et blanc ÉlĂ©vation qui renverse le point de vue plongeant sur les riziĂšres en terrasses qui restent littĂ©ralement Ă  la surface » de ces Ă©tendues inondĂ©es. Je changeais alors de focale, proposant d’autres perspectives. Document n° 1 Document n° 1 Myriam Dao, Gravir I, sĂ©rie ElĂ©vation, 2003. Tirage numĂ©rique sur toile. Myriam Dao / ADAGP. Document n° 2 La rĂ©gion du Yunnan en Chine, 2019 RĂ©alisation de l’auteur. I. Le modĂšle Hani, Ă©cosystĂšme et paysage symbolique A. L’écosystĂšme des Hani du fleuve Rouge 4La province chinoise du Yunnan est traversĂ©e par trois grands fleuves qui se dĂ©versent ensuite via le continent asiatique, le MĂ©kong Lancang, le fleuve Bleu Yangzi Jiang, et le fleuve Rouge Hong He Document n° 2. Les riziculteurs hani de la vallĂ©e du fleuve Rouge pratiquent la riziculture sur terrasses irriguĂ©es, construites Ă  flanc de montagne, entre 800 m et 1800 m d’altitude dans la PrĂ©fecture Autonome Hani et Yi du Honghe, ceci sur prĂšs de hectares. Les Hani bĂątissent leurs villages Ă  proximitĂ© immĂ©diate de sources situĂ©es en amont, dans la forĂȘt. De ces sources, lieux sacralisĂ©s, partent des canaux, qui, en se ramifiant, irriguent l’ensemble des riziĂšres en terrasses bĂąties en aval du village. Document n° 3. Document n° 3 Myriam Dao, Le canal principal en amont du village, Yunnan, Chine, 1995, photographie argentique, Myriam Dao / ADAGP. 5Le rĂ©seau d’irrigation parcourt d’abord le village, se remplit au passage des dĂ©jections humaines et animales, et dĂ©pose cet engrais organique dans les canaux avant que ceux-ci acheminent l’eau dans les parcelles cultivĂ©es. Des systĂšmes de dĂ©rivations composĂ©s de pierres placĂ©es dans le canal secondaire d’irrigation, permettent de rĂ©partir l’eau dans toutes les ramifications du rĂ©seau. ParallĂšlement Ă  ce systĂšme d’approvisionnement en eau, des orifices de vidange permettent de rĂ©guler le volume d’eau dans chaque parcelle, ainsi que de les assĂ©cher temporairement Document n° 4. Document n° 4 RiziĂšres, 1995. Photographie argentique de l’auteur. Document n° 5 Coupe sur le village hani, Yunnan, Chine, 2015. Dessin Ă  l’encre de l’auteur. 6L’environnement des Hani ne repose pas uniquement sur la riziculture. La culture du riz partage l’espace avec d’autres productions agricoles qui apportent un complĂ©ment pour l’alimentation et contribuent Ă©galement Ă  un Ă©quilibre agraire Bouchery, 1999. Les parcelles cultivĂ©es Ă  la sortie basse du village fonctionnent comme des pĂ©piniĂšres, rĂ©coltent les dĂ©chets organiques vĂ©gĂ©taux, animaux et humains transformĂ©s en compost – fixateur d’azote – qui fertilisent les plants avant qu’ils ne soient repiquĂ©s en aval. C’est le principe de la permaculture. Les parcelles mises en eau sont le refuge des canards qui s’y alimentent tout en dĂ©barrassant la terre des insectes et autres animaux nuisibles. Dans les parcelles en aval, les Hani pratiquent la pisciculture et pĂȘchent Document n° 5. Cette forme de permaculture rassemble ainsi des espĂšces variĂ©es et se dĂ©veloppe en relation avec tout organisme vivant. L’homme, la nature, les animaux Ă©changent dans le mĂȘme monde Jiao Y., 2011 et 2014. B. Paysage symbolique du monde Hani 7Dans la mythologie hani, l’eau est Ă  l’origine de toutes choses, et d’aprĂšs Li Zi Xian, elle mentionne une vaste Ă©tendue d’eau rĂ©pandue sur terre. » De lĂ  vient l’origine du monde. Les animaux aquatiques qui peuplaient cet ocĂ©an créÚrent toutes les espĂšces humaines ». C’est probablement entre le VIIe et le Xe siĂšcle, sous la dynastie Tang que ce mythe a commencĂ© Ă  prendre forme dans l’imaginaire hani Bouchery, 1995. Un gigantesque poisson rouge femelle a créé les cieux, la terre, toute chose, dieux, hommes, graines. » Document n° 6. Document n° 6 Myriam Dao, Bararama, bijou cĂ©rĂ©moniel hani, Yunnan, Chine, 1995, photographie argentique Myriam Dao / ADAGP. 8L’eau est un bien partagĂ©. A travers une gestion de l’eau collective de la responsabilitĂ© de chacun, c’est une organisation sociale et, pour ainsi dire, vertueuse, qui s’exprime ici. Une terrasse irriguĂ©e en amont possĂšde un trop plein qui dĂ©bouche sur la riziĂšre situĂ©e en contrebas, et ainsi de suite. Chaque parcelle est une propriĂ©tĂ© individuelle appartenant Ă  une famille, mais l’eau qui y circule est partagĂ©e entre tous. Les parcelles ne sont pas seulement mitoyennes, elles partagent la mĂȘme eau suivant un rapport du haut vers le bas, de l’amont Ă  l’aval, de ce fait, hiĂ©rarchisĂ© dans l’espace. L’expression d’une relation communautaire forte est donc inscrite dans chaque parcelle suivant une imbrication complexe Bouchery, 2012. On peut affirmer que chez les Hani, la montagne cultivĂ©e est le lieu d’une sociabilitĂ© – il s’y dĂ©roule des fĂȘtes – et mĂȘme d’une socialitĂ©. 9Les Hani, une sociĂ©tĂ© idĂ©ale, ont-ils une cosmogonie des montagnes et eaux » ? 9 Traduction de Pascal Bouchery. 10 Bouchery, 2012, au sujet de la cosmogonie hani sa structure narrative prĂ©sente des affinitĂ©s av ... 11 Pour le lien entre la cosmogonie de la Chine antique et celle des Hani, cf. Bouchery 2010 et 2012. 10Le concept de beau paysage » ou paysage idĂ©al est dĂ©crit de la sorte par les Hani Xaota-xaotae xu-sa, uphu tsaodzae xu-sa », littĂ©ralement un environnement de montagnes oĂč l’eau s’écoule rapidement » Bouchery, 19959. La montagne et le cours d’eau, voilĂ  ce qui constitue pour les Hani un paysage idĂ©al. L’importance de ces deux Ă©lĂ©ments, la montagne et l’eau – prĂ©sents dans la pensĂ©e de la Chine taoĂŻste – ne doit pas minimiser celle d’un autre facteur l’écoulement rapide de l’eau, autrement dit, le mouvement. S’ils possĂšdent une culture propre Ă  leur territoire spĂ©cifique, les Hani du fleuve Rouge appartiennent cependant, gĂ©ographiquement, au monde chinois10. La vallĂ©e du Fleuve Rouge est une partie de la province du Yunnan. De ce fait, il me parait pertinent d’esquisser un parallĂšle entre le monde hani et le paysage taoĂŻste11. Document n° 7 Shi Tao, Cascade Mingxianquan et Mont Hutouyan, Qing Dynasty, 17e siĂšcle, encre et couleurs sur papier, Sen-oku Hakuko Kan Sumitomo Collection, Kyoto. C. Paysage taoĂŻste 12 Citation du peintre Zong Bing, IVe siĂšcle, Hurvitz L. 1970, "Tsung Ping's Comments on Landscape Pai ... 13 Citation de Mircea Eliade dans Le sacrĂ© et le profane, 1965. 11Les monts et les eaux sont les deux principaux motifs du paysage chinois, au point que ce qui les dĂ©signe en chinois shan shui, est devenu synonyme du genre pictural chinois paysage ». L’objet que se donne la peinture chinoise est de crĂ©er un microcosme, plus vrai que la Nature elle-mĂȘme »12. Si l’homme n’est pas figurativement reprĂ©sentĂ©, il n’est pas pour autant absent ; sa prĂ©sence au monde sous les traits de la nature, laquelle, vĂ©cue ou rĂȘvĂ©e par lui, n’est autre que la projection de sa propre nature profonde tout habitĂ©e d’une vision intĂ©rieure. Ainsi, peindre la Montagne et l’Eau, c’est faire le portrait de l’homme, et plus prĂ©cisĂ©ment, de la dynamique mĂȘme du corps humain Cheng, 1979. Ainsi les peintres taoĂŻstes Ă©tablissent une correspondance entre microcosme et macrocosme par le biais de la conception taoĂŻste du monde et des processus vitaux qui l’animent – les mĂ©ridiens. L’Homme est en symbiose avec le paysage, et c’est prĂ©cisĂ©ment cette harmonie qui doit ĂȘtre montrĂ©e par le peintre. Document n° 7 La Chine taoĂŻste ne connait pas la sĂ©paration entre monde physique et monde phĂ©nomĂ©nal, contrairement Ă  ce qui est apparu avec la ModernitĂ© en Occident. Toutefois, le mot shan shui dĂ©signe plutĂŽt la reprĂ©sentation, et non le rĂ©el. Il s’agit d’un paysage apprĂ©hendĂ© visuellement donc, voire un paysage mental, celui qui est parcouru par les poĂštes qui visitent en esprit ». L’Ɠuvre d’art nous entraĂźne dans un pĂ©riple visuel. Qu’en est-il aujourd’hui ? Loin, trĂšs loin de la conception taoĂŻste du paysage, l’amĂ©nagement du territoire en Chine rĂ©pond plus Ă  un mouvement de théùtralisation du paysage – dans l’esprit de la sociĂ©tĂ© du spectacle », qu’à un souci de placer l’homme en harmonie avec le cosmos. Mircea Eliade notait dĂ©jĂ  en 1965 ...Le Cosmos est devenu opaque, inerte, muet il ne transmet aucun message, n’est porteur d’aucun chiffre »13. II. Une famille de riziculteurs Hani / 1995-2015 14 Le nom de famille a Ă©tĂ© changĂ©. Mes hĂŽtes ne sont pas mes "informateurs" au sens de l'enquĂȘte ethno ... 12En 1995, c’est M. Ma14 nĂ© vers 1930, aujourd’hui arriĂšre-grand-pĂšre, qui m’a accueillie dans le village hani, oĂč je suis restĂ©e deux fois trois mois. Bien que je ne restitue aucun tĂ©moignage de villageois sur le sujet de l’amĂ©nagement touristique, j’ai choisi de ne pas citer le nom du village. M. Ma habitait la maison de briques cuites, rebĂątie avec l’aide des voisins, pour remplacer celle de ses parents en terre crue. BĂątie sur pilotis, l’espace au niveau au sol est dĂ©volu au buffle, seul l’étage est habitĂ© assorti d’un minuscule grenier au second niveau. Sans eau courante, elle est partiellement couverte de chaume, l’autre partie en terrasse est dĂ©diĂ©e au sĂ©chage des rĂ©coltes. 13En 1995, le fils de M. Ma, nĂ© vers 1950, la 2e gĂ©nĂ©ration - aujourd’hui le grand-pĂšre », travaille en ville Ă  l’usine. Parmi ses 4 enfants – la 3e gĂ©nĂ©ration nĂ©e dans les annĂ©es 1980, aujourd’hui les parents », les deux ainĂ©s sont scolarisĂ©s dans la capitale de la prĂ©fecture du Hong He fleuve Rouge, et les deux derniers, inscrits Ă  l’école du village, vivent avec leurs grands-parents qu’ils aident pour de menus travaux agricoles. Lors de ce premier sĂ©jour, mon travail se focalise sur les riziĂšres en terrasses, leur systĂšme d’irrigation, le lien Ă©troit entre le village bĂąti et son milieu. 14Lorsque je reviens en 2005 durant deux semaines pour me focaliser sur les motifs des vĂȘtements fĂ©minins, le fils de M. Ma a repris la maison familiale avec son Ă©pouse et exploite Ă  son tour les riziĂšres. M. Ma, retraitĂ©, s’est installĂ© dans la capitale de la prĂ©fecture, entourĂ©s de ses deux petites filles 3e gĂ©nĂ©ration que j’avais connues Ă©coliĂšres, Ă  leur tour mĂšres chacune d’un garçon appartenant Ă  la 4e gĂ©nĂ©ration les arriĂšre-petits-enfants. C’est au cours de ce second sĂ©jour que je peux Ă©tablir un lien entre les broderies du vĂȘtement fĂ©minin et les tracĂ©s des riziĂšres. Des volutes, courbes et contrecourbes brodĂ©es sur les vĂȘtements ancestraux, sont aujourd’hui encore portĂ©s par les jeunes filles et les femmes hani, mais dans une version manufacturĂ©e. A noter que les voyagistes ont compris l’argument commercial et proposent des formules de sĂ©jour dans les vallĂ©es du fleuve Rouge, illustrĂ©es dans les brochures pour moitiĂ© par des portraits de femmes en costume ethnique colorĂ©, et pour l’autre moitiĂ© par les riziĂšres en terrasses cf. infra, IndigĂ©nisation du paysage. Ils dĂ©crivent les nationalitĂ©s minoritaires ć°‘æ•°æ°‘æ—, shǎoshĂč mĂ­nzĂș comme une mosaĂŻque humaine », et les riziĂšres comme un patchwork miroitant ». La mĂ©taphore paysagĂšre et textile est Ă  son apogĂ©e dans la vallĂ©e du fleuve Rouge ! 15En 2015 je retourne au village pour une durĂ©e de trois semaines. Les deux sƓurs de la 3e gĂ©nĂ©ration travaillent en ville dans le commerce. Les migrations rural-urbain en Chine se sont gĂ©nĂ©ralisĂ©es dans les derniĂšres dĂ©cennies, dues aux disparitĂ©s Ă©conomiques ville/campagne, et leurs effets sociologiques ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s Kleinwechter, 2012. C’est le cas prĂ©cis de leurs deux frĂšres qui ont dĂ» migrer dans un pĂ©rimĂštre plus lointain, Ă  Kunming, dans la capitale de la province du Yunnan, Ă  une journĂ©e de route, pour travailler dans l’industrie, laissant leurs enfants au soin de leurs grands-parents. Ces derniers exploitent toujours les riziĂšres, bien qu’ils me disent avoir atteint l’ñge lĂ©gal de la retraite 60 ans pour un homme, 50 ans pour l’épouse d’un agriculteur, toujours selon eux. GrĂące Ă  l’argent gagnĂ© en ville par leurs enfants, les grands-parents ont pu reconstruire entiĂšrement leur maison. Document n° 8 Toitures et panneaux solaires du village hani, Yunnan, Chine, 2015. Photographie numĂ©rique de l’auteur. 15 Ces savoirs, en particulier la trĂšs riche pharmacopĂ©e relevĂ©e par Bouchery 1999, subissent une fo ... 16La nouvelle structure poteau-poutre en bĂ©ton avec des murs de briques, permet d’augmenter largement la surface bĂątie sur la parcelle, et de doubler la hauteur totale. L’eau courante, chauffĂ©e par un panneau photovoltaĂŻque en toiture, est installĂ©e comme dans la plupart des nouvelles maisons hani. Le changement de mode de vie est manifeste. Ce qui me frappe lors de ce sĂ©jour de 2015, c’est la transformation du village. Toutes les maisons agrandies rĂ©cemment ont empiĂ©tĂ© sur l’espace public, rĂ©duit Ă  sa plus simple expression. Le progrĂšs est arrivĂ©, mais le systĂšme hani est inchangĂ©. De ce fait, les eaux usĂ©es de vaisselle, et des lave-linges, qui circulent toujours d’amont en aval, alimentent en eau polluĂ©e de dĂ©tergent, les riziĂšres en aval. Le mĂ©decin vient au village, Ă  domicile, administrer une injection intraveineuse d’antibiotique Ă  la grand-mĂšre pour soigner un rhume. Cette mĂȘme personne m’avait prodiguĂ© des soins vingt ans plus tĂŽt, frottant des herbes et le dos d’une cuillĂšre sur mon cou et ma nuque pour me guĂ©rir d’une fiĂšvre15. 17Je me demande si les arriĂšre-petits-enfants reprendront la riziculture. Je crains qu’à mon prochain voyage, en 2025, la riziculture du village hani ne soit plus qu’un beau tapis de couleurs changeantes au rythme des saisons, entretenues par les habitants les plus dĂ©munis pour le plaisir des touristes. Ceux qui auront su prendre le tournant, et les arriĂšre-petits-enfants de M. Ma seront sans doute de ceux-lĂ , auront ouvert des chambres d’hĂŽtes dans leur maison agrandie, et le rooftop qui servait jusqu’à prĂ©sent au sĂ©chage des rĂ©coltes accueillera des bagpackers attablĂ©s devant leurs sodas. Document n° 9 Myriam Dao, Village hani dans un monde global, Yunnan, Chine, 2015, photographie numĂ©rique. Myriam Dao / ADAGP. III. Mutations A. Nouveaux flux Ă  travers le territoire 18Les territoires de la vallĂ©e du fleuve Rouge Ă©taient restĂ©s, jusqu’à la fin des annĂ©es 1990, difficiles d’accĂšs, pĂ©riphĂ©riques et non peuplĂ©s par l’ethnie majoritaire Han. Auparavant situĂ©es aux confins, ces rĂ©gions appartiennent aujourd’hui Ă  un espace gĂ©opolitique de premiĂšre importance au contact de quatre pays – la Birmanie, le Laos, le Vietnam, et la ThaĂŻlande, dont les trois premiers directement depuis l’ouverture des frontiĂšres communes. La Chine a normalisĂ© progressivement ses relations avec l’ASEAN et depuis 2010 s’instaure entre eux la plus vaste zone de libre-Ă©change du monde. Ce phĂ©nomĂšne se dĂ©veloppera dans les prochaines annĂ©es avec la construction des nouvelles routes de la Soie du 21e siĂšcle ». La province du Yunnan y sera Ă  la convergence du corridor Chine-Birmanie-Bangladesh et du corridor Chine-PĂ©ninsule indochinoise-Malaisie-IndonĂ©sie. 16 La politique de Beijing dont les deux premiĂšres phases – la construction d’un cadre institutionnel ... 19L’amĂ©lioration des rĂ©seaux de transports dans la vallĂ©e dans le cadre de la politique centrale16 – depuis 2005 le village hani est accessible depuis une autoroute, a prĂ©cipitĂ© une rupture symbolique en coupant le village de son entitĂ© complĂ©mentaire montagne-forĂȘt-source ». Cette autoroute facilite le commerce – les paysans vont vendre leurs denrĂ©es et acheter des marchandises industrialisĂ©es, mais le cercle vertueux » de l’écosystĂšme hani est rompu dĂšs lors que les habitants modifient leurs habitudes de consommation, modes de vie et standards. ImmĂ©diatement perceptible dans les changements architecturaux, vestimentaires et alimentaires, l’impact est tout aussi important au niveau de l’écologie Document n° 9. Cette ouverture vers un monde globalisĂ© se rĂ©percute sur le paysage, et aussi sur les structures de la culture immatĂ©rielle qui le sous-tendent Xin, 2000 du fait d’une forte sinisation » les langues minoritaires se perdent, jusqu’aux noms hani qui ne sont plus transmis, dans la famille Ma comme dans d’autres familles du village. L’épopĂ©e hani Ă©tait pourtant basĂ©e sur un rĂ©cit gĂ©nĂ©alogique. B. Le Théùtre de gĂ©ographie 17 Les seules reprĂ©sentations de riziĂšres sont issues du TraitĂ© de 1637 Tiangong Kaiwu 怩淄開物, L’Exp ... 18 20ConsĂ©quence directe de la nouvelle voie de circulation, les riziĂšres en terrasses intĂšgrent les circuits touristiques massivement. Des photographes viennent dans un premier temps de toute la Chine, puis, du monde entier. Ils s’attachent Ă  donner une image trĂšs picturale » ou pittoresque » du paysage des Hani du fleuve Rouge, vision aussitĂŽt vĂ©hiculĂ©e par les opĂ©rateurs touristiques. Les photographes chinois ont artialisĂ© les riziĂšres en terrasses – pour emprunter cette expression Ă  Alain Roger 1997 – c’est-Ă -dire qu’ils ont fait de ces champs cultivĂ©s en terrasses un objet digne de la reprĂ©sentation artistique – car il faut noter l’absence de ce motif dans la peinture classique chinoise17. Empruntant les codes de ce genre pictural, les photographes ont mis l’accent sur une esthĂ©tique nimbĂ©es de nuages18. PostĂ©s des heures durant au sommet des vallĂ©es, ils attendent le moment oĂč la brume enveloppe les parcelles inondĂ©es. Un nouveau motif pictural est fabriquĂ© celui qui met en scĂšne des riziĂšres inondĂ©es, Ă©tincelantes sous la lumiĂšre, avec des variations colorĂ©es suivant la position du soleil, des saisons, mais avec une constante une reprĂ©sentation en vue plongeante. Les riziĂšres deviennent iconiques. Seules les parcelles inondĂ©es ont la faveur des photographes. Mais ce n’est pas le concept de flux nourricier ou cosmique qui les attire. La prĂ©sence de l’eau ne vaut, pour leurs images, que parce qu’elle permet un jeu de miroir avec le ciel. 19 Op. citĂ© 20 La famille Ma s’est sĂ©parĂ©e de ce bijou de cĂ©rĂ©monie, et j’en ai retrouvĂ© une photographie dans un ... 21Pourtant, la peinture chinoise des montagnes et des eaux, selon Philippe Descola19 n’est aucunement une mise en art ou une artificialisation d’un environnement naturel, mais la mise en image d’une correspondance entre l’homme et le cosmos qui donne Ă  voir ce qui, dans le monde, entre en consonance avec les dispositions humaines. 
, il s’agit toujours d’un “monde en petit”, pour reprendre l’expression de Rolf Stein, 
 qui reproduit le grand monde au sein duquel l’homme peut Ă  la fois tisser des affinitĂ©s et trouver un refuge ». Cette citation fait Ă©cho Ă  la miniaturisation cosmogonique hani, existant au travers du bararama20, bijou de cĂ©rĂ©monie qui synthĂ©tise les correspondances Ă©tablies par les Hani cf. supra Document n° 6, Bararama, bijou cĂ©rĂ©moniel hani. 22Les photographes font abstraction du milieu, de l’écoumĂšne, tout comme le regard moderne s’est distanciĂ© du monde. 23Le tourisme de masse nĂ©cessite des amĂ©nagements panoramiques sur le paysage, et des observation deck, sont amĂ©nagĂ©s. Comme François Jullien je pose la question Est-ce seulement par la vue que l’on peut accĂ©der au paysage ? » Pour lui en effet, le paysage est non seulement affaire de vue, mais aussi de vivre » Jullien, 2014. En rĂ©ponse au besoin de contemplation, le paysage hani est mis en scĂšne. Des paysages dignes de scĂšne de théùtre » ou dĂ©cor. John Brinckerhoff Jackson, dans son article Landscape as Theater », notait le rapprochement entre scĂšne de théùtre et paysage, qui opĂ©rait dĂšs le 16e siĂšcle Brinckerhoff, 1979. L’anglais rend mieux la comparaison avec le mot scenery. Ainsi au Yunnan, on visite les terraced fields scenery et non seulement les riziĂšres, mais les habitants eux-mĂȘmes ! C. IndigĂ©nisation du paysage 21 ć°‘æ•°æ°‘æ—, shǎoshĂč mĂ­nzĂș, nationalitĂ©s minoritaires, le nombre 56 fut contestĂ© en 1953 avant d’ĂȘtre offi ... 24Les rĂ©gions situĂ©es aux marges sud et ouest de la Chine, sont celles qui abritent la plus forte population n’appartenant pas Ă  la nationalitĂ© majoritaire Han. Ainsi, la province du Yunnan, concentre Ă  elle-seule 25 ethnies – sur les 56 minoritĂ©s nationales ou ethnies minoritaires officiellement rĂ©pertoriĂ©es par la RĂ©publique populaire de Chine, dont les populations Hani, Tai, Miao, Yi, qui vivent imbriquĂ©es les unes avec les autres21. Ces ethnies qui vivent au-delĂ  des frontiĂšres chinoises en Birmanie, au Laos, au Vietnam, et en ThaĂŻlande, dĂ©finissent elles-mĂȘmes leur appartenance avec un certain flou, tant par rapport Ă  un territoire physique, qu’à une identitĂ© nationale. 22 Yu L., “Packaging Craftwork, Sharing Heritage Collaborative Brand Promotion in Multiethnic Southwe ... 25Source d’inspiration dans les toutes les sphĂšres de la sociĂ©tĂ© chinoise, le retour Ă  la tradition est happĂ© par le marketing qui en fait un argument de poids, jusqu’à la caricature Liu, 2019. Le tourisme culturel et patrimonial chinois joue donc sur plusieurs facteurs la mise en scĂšne du paysage, et celle des cultures ethniques Milan, 2012, et propose donc un pĂ©riple dans les villages de la vallĂ©e du fleuve Rouge, packaging » combinant ethnies minoritaires aux tenues colorĂ©es et riziĂšres en terrasses22. Document n° 10 Myriam Dao, Maison Mogu » du village hani, Yunnan, Chine, 1995. Photographie argentique. Myriam Dao / ADAGP. 26A la propagande historique sur les ethnies minoritaires hĂ©ritĂ©e des Ă©coles de sciences sociales marxistes chinoises Wu, 2015 et Guo, 2019, vient s’ajouter l’appĂ©tence de l’industrie touristique pour le storytelling. C’est ainsi que la lĂ©gende entourant les maisons champignons » hani a Ă©tĂ© idĂ©alisĂ©e le mont Re Luo est rouge et vert, les champignons poussent partout. Le petit champignon ne craint ni le vent ni la pluie, d’une belle apparence inoubliable. » Rongxing, 2018 Document n° 10. Le mythe d’une maison bioclimatique hani chaude en hiver et fraiche durant l’étĂ©, ventilĂ©e et sĂšche » Gao, 2013, conforte ainsi le choix des promoteurs immobiliers qui n’hĂ©sitent pas Ă  faire du style maison champignon » un argument de ventes des maisons sur pilotis de leurs villages de vacances Document n° 11. Document n° 11 Village de vacances de style hani, Yunnan, Chine, 2015. Photographie numĂ©rique de l’auteur. 23 InvitĂ© au Symposium qui s’est tenu le 12 mars 2016 en marge de l’exposition Bentu, par Philip Tinar ... 27A travers cette stratĂ©gie marketing de l’industrie touristique, on frĂŽle ce que dĂ©nonçait l’artiste chinois Qiu Zhijie, invitĂ© Ă  s’exprimer Ă  la fondation Louis Vuitton en 2016, Ă  savoir, l’exploitation superficielle des stĂ©rĂ©otypes de la tradition »23. Il explique un usage qui exploite l’apparence de la tradition sans chercher, ni Ă  la comprendre ou Ă  l’approfondir, ni Ă  la dĂ©construire ou la faire Ă©voluer. D. Patrimonialisation du paysage culturel » 24 Paysage culturel des riziĂšres en terrasse des Hani de Honghe 28L’annĂ©e 2013 marque plus encore le tournant patrimonial pour la vallĂ©e du fleuve Rouge le paysage des Hani devient un objet » inscrit sur les listes du Patrimoine Mondial de l’Unesco24, au titre de paysage culturel, c’est-Ă -dire que l’ensemble de son Ă©coumĂšne est reconnu comme devant ĂȘtre prĂ©servĂ©, avec toute l’organisation sociale, religieuse et Ă©cologique dont il dĂ©coule. D’aprĂšs l’Unesco, les paysages culturels sont des ƒuvres mĂȘlant la nature et l’empreinte qu’y a laissĂ©e l’ĂȘtre humain, les paysages culturels expriment la longue et intime relation des peuples avec leur environnement ». Le gouvernement chinois est tenu de mettre en Ɠuvre des mesures de protection et de mises en valeur. A premiĂšre vue, ces mesures devraient bĂ©nĂ©ficier aux villages et Ă  leurs populations, Ă  moins que le vernaculaire ne soit instrumentalisĂ©, Ă©tant entendu qu’en Chine, il ne peut ĂȘtre question d’enjeu identitaire. L’indigĂ©nĂ©itĂ©, si elle est reconnue comme culturelle, n’est en aucun cas une indigĂ©nĂ©itĂ© politique, il n’y a pas de peuples autochtones » en Chine. IV. Vers de nouveaux paradigmes 25 Site de l’Agence française de dĂ©veloppement ... 29La civilisation Ă©cologique » du gouvernement chinois les enjeux du programme L’écologie, la lutte contre la pollution et le dĂ©rĂšglement climatique, la prĂ©servation de la biodiversitĂ©, sont aujourd’hui des sujets de prĂ©occupation centraux pour les autoritĂ©s chinoises », selon le Guide mĂ©thodologique de l’agence française de dĂ©veloppement, AFD de PĂ©kin25. CrĂ©er les conditions d’une civilisation Ă©cologique » est un mot d’ordre du prĂ©sident Xi Jinping. La Chine est ainsi devenue en 2016 le premier producteur mondial d’énergie renouvelable selon l’Agence internationale de l’énergie. Par ailleurs, son gouvernement veut combler les inĂ©galitĂ©s Ville/Campagne en prĂŽnant le dĂ©veloppement Ă©conomique du monde rural. C’est ici que le tourisme, en particulier l’éco-tourisme, joue un rĂŽle de premier plan. 30Ces trois facteurs – transition Ă©cologique, dĂ©veloppement Ă©conomique, inscription patrimoniale du paysage culturel, dans le contexte des paysages de riziĂšres de la vallĂ©e du fleuve Rouge, convergent tout naturellement vers la crĂ©ation d’espaces protĂ©gĂ©s. Afin d’éviter l’arbitraire d’une politique verticale, plusieurs Ă©tapes devront ĂȘtre regardĂ©es avec attention la concordance des caractĂšres locaux avec les critĂšres listĂ©s par les experts et la labellisation qui en dĂ©coule. A. Parcs Naturels paysage sauvage vs paysage cultivĂ© Document n° 12 Myriam Dao, DegrĂ©s I et II, sĂ©rie ElĂ©vation, 2003, tirage numĂ©rique sur toile. Myriam Dao / ADAGP. 26 Wang Q., Parcs naturels, valorisation des paysages, reconversion des territoires », confĂ©rence du ... 31SacrĂ© versus profane ? Mon travail photographique DegrĂ©s I et II » par juxtaposition d’image, pointait ce dualisme Document n° 12. Aujourd’hui, la Chine se trouve face Ă  cette dualitĂ© dans la rĂ©flexion que mĂšnent ses institutions sur la crĂ©ation de parcs naturels »,26 Ă©tudiant avec intĂ©rĂȘt deux modĂšles celui des Parcs Nationaux amĂ©ricains, qui concernent les espaces sauvages », et le modĂšle français, appliquĂ© aux espaces ruraux et peuplĂ©s. 27 Les effets sociopolitiques des migrations forcĂ©es en Chine. liĂ©es aux grands travaux hydrauliques 32- Les Parcs Nationaux amĂ©ricains, pourraient inspirer l’amĂ©nagement d’espaces sauvages inhabitĂ©s » de l’Ouest chinois. Le modĂšle amĂ©ricain porte avec lui la menace de relocalisation des quelques populations dissĂ©minĂ©es sur le territoire Ă  amĂ©nager, afin de conforter le mythe de l’espace sauvage. La crĂ©ation des Parcs nationaux amĂ©ricains furent lourds de consĂ©quence pour les populations autochtones, en particulier celle de Yellowstone, sur des Ă©tendues prĂ©tendument qualifiĂ©es de uninhabited wilderness », terres sacrĂ©es appartenant aux Cheyennes, entre autres tribus Burnham, 2000. Mais en cela, la Chine n’a nul besoin de modĂšle, ayant dĂ©jĂ  montrĂ© que les dĂ©placements de population ne sont pas un obstacle Ă  sa politique d’amĂ©nagement du territoire cf. barrage des Trois-Gorges27. 28 Site de l’Agence française de dĂ©veloppement ... 33- Le modĂšle français des PNR Parcs Naturels rĂ©gionaux est dĂ©jĂ  mis en Ɠuvre, avec l’aide de l’Agence française de dĂ©veloppement28, dans la province du Zhejiang, trĂšs dense, oĂč le Parc National de Xianju PNX est en cours d’achĂšvement, sur le modĂšle du Parc Naturel RĂ©gional des Ballons des Vosges avec lequel il a un partenariat. Créés Ă  la fin des annĂ©es soixante, les parcs français ont vocation Ă  prĂ©server tant les Ă©cosystĂšmes que des Ă©conomies locales, artisanales ou rurales Wang, 2019. Le projet PNX promet des effets pĂ©rennes Ă  travers la mise en place de processus consultatifs et participatifs au niveau du territoire et des actions de renforcement de capacitĂ©s sur les aspects de gouvernance du parc », avec pour ambition de rĂ©pliquer ce modĂšle Ă  plus large Ă©chelle. 34MĂȘme stratĂ©gie pour l’agence WHITRAP basĂ©e Ă  Shanghai et constituĂ©e d’experts internationaux et chinois patrimoine, architecture, anthropologie, droit, urbanisme, Ă©cotourisme, agronomie, sociologie, etc., qui se positionne sur les petites localitĂ©s, et affirme s’appuyer sur la connaissance du local. Dans leurs textes, tout semble bien maitrisĂ© et extrĂȘmement vertueux. 35 Aucune stratĂ©gie territoriale ne devrait ĂȘtre Ă©laborĂ©e sans la comprĂ©hension des systĂšmes territoriaux complexes en jeu et sans identification des valeurs culturelles et naturelles, tangibles et intangibles dont ces paysages sont porteurs » Pola, 2019. 36Cependant, la mise en Ɠuvre de ces principes atteste une autre rĂ©alitĂ©. V. Les compagnons pervers du dĂ©veloppement local29 A. L’écotourisme consomme plus d’électricitĂ© 37C’est un des paradoxes du dĂ©veloppement durable. Car si le tourisme de masse offre un potentiel de dĂ©veloppement en Chine, il s’accompagne d’un revers une demande en Ă©nergie exponentielle. Les investissements de l’Agence française de dĂ©veloppement pour le Parc National de Xianju, par exemple, ne seront rentabilisĂ©s que si le tourisme y affiche complet. Or, c’est bien ce modĂšle qui pourrait s’appliquer au Yunnan, dans la vallĂ©e du fleuve Rouge. Les sites ne seront prĂ©servĂ©s qu’en Ă©change d’une augmentation de la capacitĂ© d’accueil des touristes. 30 Article du Monde 2005, Les barrages hydroĂ©lectriques, flĂ©au moderne des minoritĂ©s du Yunnan chino ... 38Comme nous l’indiquions en introduction, cette province est situĂ©e presque Ă  la source de trois fleuves au dĂ©bit important. De ce fait, de nombreux barrages produisent l’hydroĂ©lectricitĂ© en abondance, Ă  tel point que Kunming, la capitale provinciale de cinq millions d’habitants, roule au tout Ă©lectrique automobiles et deux-roues. Depuis la construction de barrages hydroĂ©lectriques en amont du fleuve Rouge, on note des perturbations dans sa partie aval, comme celles que le Vietnam dĂ©plore dĂ©jĂ . Mais on peut craindre sur tout le cours du fleuve une pĂ©nurie d’eau pour irriguer les terrasses, ainsi qu’un risque d’érosion en augmentation30. 31 Minhua L. Consumption of Packaged Convenience Food among Left-behind Children in Rural China, Inte ... 39Écologie Ă  deux vitesses Les experts de la National Cultural Heritage Administration rĂ©habilitent les villages faisant partie de la Liste du Patrimoine mondial. Que va-t-il advenir des villages qui ne rĂ©pondent pas Ă  tous les critĂšres patrimoniaux et qui, Ă©chappant aux grilles d’analyse des experts, sont non Ă©ligibles Ă  une politique de dĂ©veloppement ? Le village hani dĂ©crit plus haut est un cas typique de ceux-lĂ  situĂ© Ă  moins de 10 km d’un village identifiĂ©, lui, comme de haute valeur patrimoniale », et prĂ©servĂ© comme tel, panneaux explicatifs en anglais-mandarin devant des reconstitution de lavoir, de moulin Ă  riz, d’autel du sacrifice du buffle, gestion des dĂ©chets policĂ©e il Ă©chappe Ă  la stratĂ©gie de prĂ©servation culturelle et environnementale. La prĂ©servation ne concerne ni le village ni les riziĂšres qui le nourrissent. InchangĂ©es au premier regard, les riziĂšres sont aujourd’hui polluĂ©es par l’eau qui les alimente, chargĂ©e de produits rĂ©sultant des changements de consommation des habitants. Dans les rues du village, les caniveaux, charrient les emballages de papier bonbons et autres produits packagĂ©s31 remplaçant dĂ©sormais les brochettes de tofu des marchandes locales Document n° 13. Le village est dĂ©naturĂ© par un dĂ©veloppement sauvage des nouvelles constructions, une gestion des dĂ©chets et des eaux usĂ©es dĂ©sastreuse, et tous ces points deviendraient problĂ©matiques si le village accueillait des touristes. Sans parler du dĂ©boisement problĂ©matique de la forĂȘt et l’altĂ©ration de son Ă©cosystĂšme. Document n° 13 Pollution des canaux du village hani, Yunnan, Chine, 2015. Photographie numĂ©rique de l’auteur. B. Cultiver le paysage pour le tourisme rural 32 Le travail agricole est particuliĂšrement pĂ©nible en raison de la forte dĂ©clivitĂ© du terrain, qui en ... 40La patrimonialisation des riziĂšres en terrasses de la vallĂ©e du fleuve Rouge appelle une question Chan et al., 2016. Les riziculteurs hani seront-ils condamnĂ©s, par le biais du label Patrimoine mondial de l’Unesco » Ă  cultiver le paysage, et bientĂŽt subventionnĂ©s pour entretenir un lieu touristique32 ? 41L’inscription sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco a Ă©tĂ© immĂ©diatement suivie de mesures. Ainsi, en 2013, dans le cadre de la politique de relance des villages ruraux Chinese Traditional Villages », le gouvernement chinois lance une vaste propagande, s’appuyant sur la tĂ©lĂ©vision. Le patrimoine rural est prĂ©sentĂ© ici comme un levier important de dĂ©veloppement Ă©conomique pour les gouvernements locaux et les industries du tourisme. La sĂ©rie-documentaire tĂ©lĂ©visĂ©e Nostalgia, produite par le DĂ©partement de propagande Centrale de l’administration d’état pour la presse », pour CCTV, la chaine nationale, met en scĂšne le village de Huanglingcun, dans la province du Jiangxi, entourĂ© de forĂȘts et de champs Ă©tagĂ©s en terrasses. Les reconstructions d’habitations traditionnelles font pendant Ă  la mise scĂšne paysagĂšre, et les champs cultivĂ©s en terrasses sont plantĂ©s de diffĂ©rentes semences variant suivant les saisons et l’attente esthĂ©tique des visiteurs qui peuvent les admirer depuis une passerelle surplombante. VI. Des alternatives 33 comme l’atteste le cas de l’anthropologue Yu Xiaogang devenu fervent dĂ©fenseur de l’environnement d ... 42La description du village de Huanglingcun n’est pas issue d’une dystopie, mais de l’un des effets pervers du systĂšme trĂšs vertical de dĂ©veloppement rural. Des voix critiques se font entendre Ă©manant de diffĂ©rentes sphĂšres, tant dans le milieu des sciences sociales - les anthropologues sont attentifs aux changements Ă  l’Ɠuvre dans la chine des ethnies minoritaires33, que dans celui des arts contemporains et du cinĂ©ma, tous inspirĂ©s par un retour aux sources. Elles disent l’importance du point de vue local et pĂ©riphĂ©rique, et de l’activisme dont font preuve les acteurs locaux McLaren, 2011. A. Écologie native » 43A la fin des annĂ©es 1990, un concept Ă©merge dans la littĂ©rature, puis dans le monde universitaire, celui de yuanshengtai ćŽŸç”Ÿæ€, qui peut se traduire par Ă©cologie native » ou primitive Yu L., 2018. Cette notion se trouve Ă  l’intersection des prĂ©occupations sur l’harmonie entre la nature et l’homme, la coexistence et la prĂ©servation du patrimoine, des savoirs et des arts autochtones. La notion d’écologie native » a pu ĂȘtre largement dĂ©voyĂ©e par le marketing, les mĂ©dias, aprĂšs avoir Ă©tĂ© l’apanage des Ă©lites culturelles, le risque Ă©tant une vision figĂ©e du primitif » et de l’authentique », notamment dans les politiques d’amĂ©nagement du paysage. B. Le retour Ă  la terre des artistes contemporains chinois 34 Catalogue de l’exposition, Sous la direction de PagĂ© S., BossĂ© L. et Tinari P., 2016, Bentu des a ... 35 Dao M., 2016 Retour Ă  la campagne artistes chinois Ă  la Fondation Louis Vuitton» http//vernacu ... 44En 2016, la fondation Louis Vuitton prĂ©sente l’exposition Bentu, des artistes chinois dans la turbulence des mutations »34. Bentu, æœŹćœŸběn tǔ, littĂ©ralement, ce sont les racines, au sens du retour aux origines, un terme qui a pu ĂȘtre perçu comme profondĂ©ment pĂ©joratif il y a une vingtaine d’annĂ©es, avec mĂȘme une connotation chauviniste, mais qui connaĂźt un renouveau particulier en Chine, notamment dans le champ de l’art contemporain chinois. Ce concept qui peut faire Ă©cho Ă  celui de yuanshengtai, est aujourd’hui au centre des rĂ©flexions des artistes, des critiques et des chercheurs. Les artistes revendiquent une hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© culturelle, Ă  l’inverse d’une culture imposĂ©e Ă  partir d’un centre, et tendent Ă  abolir la distance entre centre et pĂ©riphĂ©rie35. 45L’artiste Liu Xiaodong, originaire d’un village de la province du Liaoning, revient sur les lieux trente ans aprĂšs. Ses portraits Ă  l’huile sur toile s’apparentent au courant de la photographie vernaculaire, dans la forme, comme dans la dĂ©marche, par exemple lorsqu’il documente le quotidien de ses amis ouvriers et paysans dans un espace dont il a notĂ© les profondes transformations, sociales, urbaines, Ă©cologiques Document n° 14. Document n° 14 Liu Xiaodong, Bent Rib, 2010, Oil on canvas, 150 x 140 cm Liu Xiaodong ; Courtesy Lisson Gallery. 46S’inspirant de la peinture classique, Qiu Zhijie propose From Huaxia to China, un panorama composĂ© de paysages de montagnes et de riviĂšres qui traduit les mutations qui ont transformĂ© la Chine ces derniĂšres annĂ©es, sur le plan culturel, Ă©conomique, politique et spirituel cf. supra, le discours critique de Qiu Zhijie au sujet de l’exploitation de la tradition, lors d’une confĂ©rence Ă  la Fondation Louis Vuitton Document n° 15. Document n° 15 Qiu Zhijie From Huaxia to China, dĂ©tail, 2015, Courtesy the Artist and GALLERY CONTINUA. 36 “We should seek for the source of the problem, and then try to find the solution”. Translation by H ... 47Les Ɠuvres de ces artistes de gĂ©nĂ©rations diffĂ©rentes rĂ©percutent les nouvelles donnes de l’économie et de l’écologie et parmi elles, notable, la transformation des rapports ville/campagne. L’artiste Hu Xiangqian va encore plus loin dans une critique de la gouvernance centralisĂ©e, en 2013, avec son Ɠuvre vidĂ©o Speech at the Edge of the World ». On y voit l’artiste performant un discours devant une assemblĂ©e d’élĂšves alignĂ©s en rang. Venant d’une ville qu’il situe comme Ă©tant un coin de terre perdu au bout du monde, Ă  l’extrĂȘme sud de la province du Guangdong, il s’adresse aux Ă©lĂšves comme le ferait un coach pour les motiver, suivant les mĂ©thodes en management du monde des affaires, les exhortant d’un Et alors, nous trouverons les solutions Ă  ces problĂšmes36 », Ă©tant entendu que ce nous, c’est celui des personnes directement concernĂ©es, un NOUS local, et non pas le NOUS d’une centralitĂ© ou d’un monde global. Conclusion 37 Toutefois il est Ă  noter que le statut de rĂ©gion autonome » du Guangxi » offre plus d’autonomie a ... 48Pour Ă  la fois satisfaire les intĂ©rĂȘts locaux – rĂ©duction de la pauvretĂ©, maintien de la culture ancestrale et rĂ©pondre aux enjeux Ă  l’échelle d’un monde globalisĂ© – Ă©conomie touristique, l’expĂ©rience d’autres paysages ruraux amĂ©nagĂ© pour le tourisme en Chine peut ĂȘtre riche d’enseignements. Dans la rĂ©gion autonome du Guangxi, le village de Ping An prĂ©sente une problĂ©matique similaire, avec une communautĂ© de riziculteurs en terrasses irriguĂ©es de la nationalitĂ© zhuang37. En 1993 Ă  l’occasion d’une mission ethnographique avec l’AcadĂ©mie des Sciences Sociales de Nanning, j’ai pu noter les tensions existantes entre riziculteurs et acteurs d’une Ă©conomie touristique naissante. Pendant que celle-ci prenait son essor au dĂ©triment de celle de l’agriculture, la question majeure Ă©tait dĂ©jĂ  celle du maintien des terrasses cultivĂ©es comme objet touristique, avec le souci de trouver de la main d’Ɠuvre. Depuis lors, la gouvernance locale a créé des subventions pour les familles qui tirent leur seul moyen de subsistance de la terre. On peut dĂ©jĂ  tirer un bilan des premiĂšres Ă©tudes menĂ©es Kimmel, 2015. Je livre ici quelques pistes de rĂ©flexion sur le devenir des paysages et des cultures minoritaires. 49La premiĂšre piste concerne en premier lieu les habitants, premiers concernĂ©s. 50Elles viseraient Ă  assurer l’autosuffisance ou au moins la sĂ©curitĂ© alimentaire, Ă  les faire bĂ©nĂ©ficier Ă©quitablement et consĂ©quemment des retombĂ©es de l’économie touristique et des secteurs connexes comme celui de l’immobilier de loisir, en Ă©vitant la spĂ©culation sur les terres cultivables Yuen, 2014, Ă  assurer la reprĂ©sentativitĂ© des Hani dans les instances locales provinciales, municipales et villageoises, ceci pour contrebalancer l’influence idĂ©ologique du gouvernement central, Ă  inciter les acteurs du tourisme Ă  consommer local et Ă©quitable, ceci en limitant le branding » du territoire et en impliquant fortement les acteurs locaux. 51Le second volet concerne l’environnement dans son entiĂšretĂ©, montagne, forĂȘt, source, village, riziĂšres et fleuve. Il anticiperait les risques pour l’écosystĂšme en reboisant, traitant l’érosion des sols et les glissements de terrain, maitrisant la pollution de l’eau et des sols. Ensuite, il conviendrait de limiter la consommation eau, Ă©lectricitĂ©, en Ă©duquant et encourageant des pratiques moins dommageables en limitant la circulation motorisĂ©e, et encourager la diversification des cultures, en aidant au maintien des cultures vivriĂšres locales. Mais la question de fond est celle des ressources en eau, qui ne pourra ĂȘtre traitĂ©e qu’en mĂȘme temps que celle de l’énergie barrages, retenues d’eau, qui, elle, est une question d’ordre national. Le tourisme peut contribuer Ă  la protection des paysages cultivĂ©s comme cela est le cas au Japon, aux Philippines et en IndonĂ©sie. Clifford Geertz 1972, p. 84 a Ă©tudiĂ© le systĂšme d’irrigation ancestral Ă  Bali, et selon lui Une sociĂ©tĂ© Ă©tablie est le produit final d’une si longue histoire d’adaptation Ă  son environnement qu’elle a fait de cet environnement, en quelque sorte, une dimension d’elle-mĂȘme ». 52Ce que je souhaite rappeler par cette citation, c’est que, si importantes soient les mutations que les Hani traversent depuis le dĂ©but des annĂ©es 2000, le fondement de leur culture demeurera en partie parce qu’elle est dĂ©jĂ  inscrite au Patrimoine mondial et qu’artistes et chercheurs continuent de la documenter. Bien qu’en 2015 les riziculteurs hani se soucient prioritairement de quitter des conditions de vie prĂ©caires, il se pourrait que dans quelques annĂ©es des jeunes gens hani trouvent un intĂ©rĂȘt Ă  l’existence d’un fonds d’archives visuelles auxquelles, modestement, j’aurais participĂ©. Chacune de mes visites Ă  la famille Ma m’a amenĂ©e Ă  voir des pans de leur culture disparaitre. Ce constat a motivĂ© mon travail d’artiste consistant majoritairement Ă  inventorier, Ă  fixer des traces, des empreintes de ce qui a existĂ©, Ă  crĂ©er de l’archive visuelle. Mon objectif premier a Ă©tĂ© de leur donner ces recueils de dessins et photographies. 53Les objets sur lesquels je travaille ne sont pas neutres, politiquement parlant. En les approfondissant, me sont apparues distinctement leurs connections avec le monde global, le partage de ressources, les enjeux d’amĂ©nagement de l’espace, ainsi que le rapport culture minoritaire / culture dominante. M’inscrivant dans une tradition française d’intellectuels et artistes engagĂ©s, j’ai choisi, en tant qu’artiste travaillant sur la colonialitĂ©, de me positionner du cĂŽtĂ© de la culture dominĂ©e et effacĂ©e, celle de la culture hani Quiroz, 2019. 54Je souhaitais donc Ă©galement pointer le risque de voir une culture minoritaire disparaitre, remplacĂ©e par les standards de vie de la culture dominante Han, que ce soit dans la langue, l’éducation, l’architecture, l’environnement et le paysage. Il reste, selon moi, un autre modĂšle de dĂ©veloppement Ă  inventer dans les dĂ©cennies Ă  venir. 55L’artiste est un lanceur d’alerte, rĂŽle dont les artistes chinois que j’ai citĂ©s se sont saisi pour pointer les piĂšges du branding, ou folklorisation de la tradition, tant pour la culture matĂ©rielle qu’immatĂ©rielle. Ce papier se veut donc une illustration des questions que les artistes contemporains – dans la mouvance de l’artiste en ethnographe » identifiĂ©e par Hal Foster, peuvent soulever et rendre visibles, et, Ă  partir de lĂ , ce papier tente de faire bouger les lignes entre acadĂ©mie et sphĂšre artistique, confĂ©rant un statut autre Ă  l’image, celui d’un manifeste. Topo da pĂĄgina Bibliografia AugĂ©, M. 1997, La Guerre des rĂȘves. Exercices d’ethno-fiction, Le Seuil, Paris. BĂĄi, Y. 2013, ć“ˆć°Œæ—æœé„°æ–‡ćŒ–äž­çš„ćŽ†ćČèź°ćż† 仄äș‘ć—çœç»żæ˜„掿"çȘæ‹–ćžƒçŽ›"äžș䟋, äș‘ć—äșș民ć‡ș版瀟. Berque, A. 1994, DirigĂ© par, Cinq propositions pour une thĂ©orie du paysage. Pays Paysage, Champ Vallon, Paris. Berque, A. 1995, rĂ©ed. 1998, Les Raisons du paysage. De la Chine antique aux environnements de synthĂšse, Hazan, Paris. Bouchery, P. 1995, Les Hani, introduction Ă  l’étude d’une population tibĂ©to-birmane du Yunnan en relation avec la Chine. ThĂšse de doctorat, UniversitĂ© Paris X, Nanterre. 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Cuthbert, 1998. 2 Enwezor dĂ©finit l’exposition Documenta 11 comme “a constellation of disciplinary models that seek to explain and interrogate ongoing historical processes and radical change, spatial and temporal dynamics, as well as fields of actions and ideas, and systems of interpretation and production” Enwezor, 2002, p. 49 Platforms Five Constellations, Domains of Knowledge and Artistic Productions, Circuits of Research. 3 Dans le cadre de cet article, il s'agit d'ethnies minoritaires d'une Province appartenant Ă  la RĂ©publique populaire de Chine qui ne reconnait pas de peuples autochtones, mais la prééminence de la doctrine du centre sur celle de la pĂ©riphĂ©rie y est Ă©tablie. 4 Sur l’emploi du je, Fabiana Ex-Souza 2020 5 Le titre Riken no ken, une expression du théùtre japonais, signifie le regard Ă©loignĂ© » m’a Ă©tĂ© inspirĂ© par Claude LĂ©vi Strauss qui questionne la position de l'ethnologue LĂ©vi Strauss, 2011. Il Ă©voque la technique du dĂ©paysement comme un moyen de se placer en dedans et qui permet Ă  l’ethnologue de s’identifier au groupe dont il partage l’existence, en mĂȘme temps qu’il prend la distance lui permettant de se voir lui-mĂȘme depuis l’extĂ©rieur. Les femmes hani tenaient Ă  ce que je revĂȘte leur costume, le portrait Riken no ken est issu d’une collaboration. Le commissaire d’exposition Okwui Enwezor se rĂ©clamait de cet Ă©loignement tout en dĂ©fendant le concept d’Intense ProximitĂ© » pour la Triennale 2012 au Palais de Tokyo. Enwezor, 2012 6 “MinoritĂ© visible” signifie que, bien que française de naissance, j’ai Ă©tĂ© assignĂ©e Ă  une identitĂ© de part mon apparence supposĂ©e d’origine ethnique ». 7 Dans ethno-graphies, une conversation avec Martine Bouchier, publiĂ©e dans Afrikadaa, je cite Georges Condominas Comment peut-on ĂȘtre mĂ©tis ? Ă©crit-il, projetant de consacrer une Ă©tude ethnologique aux mĂ©tis, dont chacun est en quelque sorte une petite minoritĂ© ethnique ». Afrikadaa n°9 paru en 2015, pp. 120-127, accessible en ligne en juin 2020 8 Je rends compte en dĂ©tail de ce processus et de la fonction du dessin, mĂ©dia qui permet une interaction, dans une conversation avec Martine Bouchier ibid. 9 Traduction de Pascal Bouchery. 10 Bouchery, 2012, au sujet de la cosmogonie hani sa structure narrative prĂ©sente des affinitĂ©s avec le rĂ©cit de nature cosmogonique contenu dans le cĂ©lĂšbre Almanach de Chu de la pĂ©riode des Royaumes Combattants. » 11 Pour le lien entre la cosmogonie de la Chine antique et celle des Hani, cf. Bouchery 2010 et 2012. 12 Citation du peintre Zong Bing, IVe siĂšcle, Hurvitz L. 1970, "Tsung Ping's Comments on Landscape Painting", Artibus Asiae, Vol. 32, No. 2-3, pp. 146–156. 13 Citation de Mircea Eliade dans Le sacrĂ© et le profane, 1965. 14 Le nom de famille a Ă©tĂ© changĂ©. Mes hĂŽtes ne sont pas mes "informateurs" au sens de l'enquĂȘte ethnologique. Aussi, je ne souhaite exploiter ni leur image, ni les opinions livrĂ©es dans une sphĂšre privĂ©e. Cela aurait Ă©tĂ© fort diffĂ©rent s'ils avaient Ă©mis le souhait de participer et Ă  ce moment-lĂ , j'aurais souhaitĂ© qu'ils soient L'abandon de ma thĂšse en gĂ©ographie, ma sortie de l'universitĂ©, et le choix du statut d'artiste ont Ă©tĂ© pour moi des actes de dĂ©construction de la posture universitaire. Je suis tout Ă  fait consciente du fait que l'artiste est parfois dans une position surplombante similaire Ă  celle de l'anthropologue. Mais selon moi, ce surplomb est Ă©troitement imbriquĂ© au devenir des "matĂ©riaux" recueillis, transformĂ©s ou créés vont-ils ĂȘtre exposĂ©s, vendus, autrement dit, la culture de "l'Autre" est-elle soumise Ă  une sorte d'appropriation culturelle ? Je continue Ă  m’interroger sur ces questions complexes. 15 Ces savoirs, en particulier la trĂšs riche pharmacopĂ©e relevĂ©e par Bouchery 1999, subissent une forme d’oppression Ă©pistĂ©mique. 16 La politique de Beijing dont les deux premiĂšres phases – la construction d’un cadre institutionnel et de gouvernance pour revitaliser les zones rurales d’ici 2020, la modernisation des zones rurales et de l’agriculture d’ici 2030. 17 Les seules reprĂ©sentations de riziĂšres sont issues du TraitĂ© de 1637 Tiangong Kaiwu 怩淄開物, L’Exploitation des Ɠuvres de la nature », comportant des illustrations sous l’angle de l'agriculture et de l'artisanat. 18 19 Op. citĂ© 20 La famille Ma s’est sĂ©parĂ©e de ce bijou de cĂ©rĂ©monie, et j’en ai retrouvĂ© une photographie dans un ouvrage Ă©ditĂ© au Yunnan BĂĄi, 2013, p. 91. 21 ć°‘æ•°æ°‘æ—, shǎoshĂč mĂ­nzĂș, nationalitĂ©s minoritaires, le nombre 56 fut contestĂ© en 1953 avant d’ĂȘtre officiellement adoptĂ© en 1954, en particulier dans la Province du Yunnan oĂč 200 diffĂ©rents groupes ethniques avaient clamĂ© leur existence Mullaney, 2011. 22 Yu L., “Packaging Craftwork, Sharing Heritage Collaborative Brand Promotion in Multiethnic Southwest China”, International Conference of Asian Scolars, ICAS 11, 2019, Leiden. 23 InvitĂ© au Symposium qui s’est tenu le 12 mars 2016 en marge de l’exposition Bentu, par Philip Tinari, co-commissaire et directeur du centre d’art UCCA Ă  PĂ©kin. 24 Paysage culturel des riziĂšres en terrasse des Hani de Honghe 25 Site de l’Agence française de dĂ©veloppement 26 Wang Q., Parcs naturels, valorisation des paysages, reconversion des territoires », confĂ©rence du 15 octobre 2019, en ligne sur le site de la CitĂ© de l'architecture et du Patrimoine 27 Les effets sociopolitiques des migrations forcĂ©es en Chine. liĂ©es aux grands travaux hydrauliques L'exemple du barrage des Trois-Gorges 28 Site de l’Agence française de dĂ©veloppement 29 J’emprunte cette expression Ă  Michael Cernea, citĂ© ici 30 Article du Monde 2005, Les barrages hydroĂ©lectriques, flĂ©au moderne des minoritĂ©s du Yunnan chinois » 31 Minhua L. Consumption of Packaged Convenience Food among Left-behind Children in Rural China, International Conference of Asian Scolars, ICAS 11, 2019, Leiden. 32 Le travail agricole est particuliĂšrement pĂ©nible en raison de la forte dĂ©clivitĂ© du terrain, qui engendre des parcelles Ă©troites dont la surface est impropre Ă  la mĂ©canisation. 33 comme l’atteste le cas de l’anthropologue Yu Xiaogang devenu fervent dĂ©fenseur de l’environnement des ethnies minoritaires au sein de l’ONG Green Watershed, 34 Catalogue de l’exposition, Sous la direction de PagĂ© S., BossĂ© L. et Tinari P., 2016, Bentu des artistes chinois dans la turbulence des mutations, Les expositions, Paris, Fondation Louis Vuitton 35 Dao M., 2016 Retour Ă  la campagne artistes chinois Ă  la Fondation Louis Vuitton»

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