Enlevant les yeux, jâobserve un ciel de plus en plus menaçant. La pluie fait rapidement son apparition et je dĂ©cide dâattendre le lendemain pour franchir la cuesta del Obispo. Au rĂ©veil, le ciel semble annoncer une belle journĂ©e. Pourtant, au fil des mĂštres gagnĂ©s, une brume Ă©paisse mâenveloppe et camoufle un panorama qui s
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Notre voyage en avion ayant Ă©tĂ© Ă©pique, je laisse la parole Ă Charlotte qui a eu envie de le raconter câest dans son jus, orthographe incluseâŠet je reprends le fil de mon journal de voyage ensuite Day 1 On se lĂšve Ă 6h de Lapenne village an ariĂšge , en gros Ă 9h on prends lâavion de Toulouse vers Paris, donc on arrive Ă Paris Ă 11h30 et notre vol vers ShangaĂŻ est Ă 13h et on doit rĂ©cupĂ©rer nos bagages et rĂ©-enregistrer. Par chance nos bagages Ă©taient les premiers sur le tapis, donc ouf, on a couru , on est passĂ© devant tout le monde par manque de arrive et lâaĂ©oroport nous annonce que notre vol est retardĂ© dâune heure! Donc voilĂ maman regarde son tĂ©lĂ©phone et Justine lui dit quâil y a 3 cyclones en mĂȘme temps sur la zone et quâils ont fermĂ© lâaĂ©roport donc pas sĂ»r de partir. AprĂšs 2 heures Ă attendre ils nous annoncent quâon ne part pas et que notre vol est annulĂ© ! Donc ne venant pas de Paris, on avait nul part oĂč aller, et comme on avait prit un vol âindĂ©pendant â de Toulouse vers Paris ben en gros on avait pas le droit dâavoir un hĂŽtel alors que tous les chinois en avaient, bref, on a parlĂ© pendant prĂšs dâune heure pour en avoir un avec un chinoi parlant Ă peine français , donc aprĂšs 1h dâattente ils nous disent de prendre un bus Ă©tant Ă lâopposĂ© de notre terminal Ă©videmment donc 30 minutes pour trouver et tout on prend la navette et on arrive Ă notre hĂŽtel, Ă peu prĂšs vers 18h, Ă©puisĂ©es aprĂšs plusieurs kilomĂštres parcourus en courant dans lâaĂ©roport ! Notre RDV pour demain est Ă 6h Ă ce terminal. Day 2 6h on devait ĂȘtre au terminal sachant quâon mettait une heure pour y aller avec la navette quoi, donc on se lĂšve Ă 5h, on dĂ©jeune Ă 5h30 et on part, encore une heure Ă aller partout , bref ils nous disent de venir Ă 6h, et eux les agents de lâaĂ©roport se pointent Ă 8h, donc 2h dâattente avec nos bagages et tout. Bref, on arrive une queue sur 200 mĂštres pour enregister, et au bout dâun nombre incalculable dâheures on arrive enfin Ă enregistrer mais toujours pas sĂ»r que notre vol parte et franchement on y croyait pas alors nos places dâorigines Ă©tait maman hublot et moi coincĂ©e entre 3 chinois Ă 30 rangĂ©es dâĂ©cart de maman, mais on arrive Ă changer pour des issues de secours rĂ©sulat au moins 2 mĂštres devant nous pour mettre nos jambes â le rĂȘveâ. Donc voilĂ de bons films donc 12 heures de vol, on arrive enfin Ă ShangaĂŻ sans turbulences ! Day 3 On arrive lĂ bas 7h30 TOUT ĂCRIT EN CHINOI EVIDEMMENT on se dirige vers âtransferâ vu quâon devait repartir vers Taiwan, mais on devait changer notre billet puisque Ă la base notre vol dâorigine Ă©tait la veille, donc ils arrivent pas Ă nous le changer , on attends 30 minutes , 200m finalement nous dire dâaller rĂ©cupĂ©rer nos bagages pour ensuite changer notre billet, on fait 200 m lĂ oĂč il fallait passer Ă la douane des frontiĂšres, on fait la queue 20 minutes, on moment de passer ils nous expliquent en anglais peu comprĂ©hensible quâil faut dâabord changer notre vol, alors encore 200 m Ă parcourir , lĂ bas ils Ă©taient dĂ©bordĂ©s les pauvres En faite tout lâaĂ©roport de Shangai avait Ă©tĂ© fermĂ© la veille donc câĂ©tait des milliers de vol quâils avaient annulĂ© et donc câĂ©tait rĂ©element la merde quoi pour tout rĂ©organiser donc une femme part pour nous faire nos nouveaux billets donc encore une attente dâune heure. Bref elle revient et nous donne un papier Ă donner aux agents de douanes, donc rebelotte encore 200 mĂštres Ă se taper on Ă©tait 5 en tout ,ils regardent ce papier minable et nous disent quâil y a un seul prĂ©nom dessus, on refait 500 mĂštres jâte jure je voulais mourir avec nos bagages cabine de 500 kilos ordi+ appareil photo + tous mes zooms on refait faire un papier pour chacun dâentre nous, il y avait une grande queue mais on passe devant tout le monde, bref on passe ils nous disent quâil y a peut-ĂȘtre un vol mais quâil faut se grouiller ! On passe enfin, donc tampons sur passeport, on court et on rĂ©cupĂšre nos bagages planquĂ©s dans un coin car ils les avaient enlevĂ© du tapis pour un arrivage dâun autre vol, et encore une queue de 5 minutes, ah non on se rend compte que câest pas par lĂ la sortie alors on sort, et lĂ on doit encore faire 800 mĂštres, prendre plusieurs escalators et on arrive enfin Ă lâĂ©tage âdĂ©partâ on doit encore changer notre billet puis enregistrer les bagages. On aperçoit une queue de 300 mĂštres de chinois ce moment oĂč tu pries pour que ce ne soit pas ta file eh bien si, on se dit quâon y arrivera jamais on essaye de le faire Ă la â chinoise â câest Ă dire froder et passer devant tout le monde , mais Ă 5 avec un bagage par personnes ça fait pas trop â discretâ quoi , donc on se fait recaler et on nous dit dâaller au compte de lâagence China Eastern , alors lĂ petite attente donc on fait la queue, au fur et Ă mesure dâun moment câest un peu parti en cacahuĂšte , les chinois crillaient, se faufillaient Ă lâintĂ©rieur des bureaux alors la sĂ©curitĂ©, une fille tout menue dâĂ peine 1m60, est venue et lĂ le calme est de suite revenu , donc bref on le refait Ă la chinoise et on demande Ă refaire notre billet, on apprends alors que ce nâest pas lĂ quâil faut ĂȘtre pour avoir de nouveaux billets, alors on va voir quelquâun se trouvant prĂšs des comptoirs dâenregistrements et il nous dit alors que le n°16 câest le âstandbyâ câest Ă dire que des centaines de gens attendent que des places se libĂšrent pour aller Ă Taiwan en plus des vols dĂ©jĂ remplit et quâil nây a plus de places jusquâau 15 juillet, on Ă©tait le 12 alors lĂ on Ă©tait dĂ©sespĂ©rĂ©es, dĂ©jĂ 1 jour Ă Paris de perdu on pouvait pas pire et bien si ⊠Mais lĂ on entends â Taiwan Taiwan â et on voit un guichet sâouvir alors on a couru ,bousculĂ© les gens, on arrive enfin et on donne notre bout de papier minable avec uniquement notre nom dessus câĂ©tait censĂ© ĂȘtre un nouveau billet et notre ancienne carte dâembarquement, et lĂ miracle elle nous demande de poser nos bagages alors lĂ SOULAGEMENT , on va surement enbarquer CE QUI NâĂTAIT PAS DU TOUT ENVISAGEABLE CAR TOUS LES VOLS AYANT ĂTĂ SUPPRIMĂS DES CENTAINES DE PERSONNES PASSAIENT PAR TAIWAN POUR ALLER Ă HONG-KONG PAR EXEMPLE , enfin bref happy happy. Donc lĂ pas dâattente vu que le vol Ă©tait prĂ©vu Ă 11h mais vu le chao , on est parti Ă 15h. Donc voilĂ on arrive enfin Ă Taiwan Ă 17h et lĂ on prend un bus pour retrouver ma soeur et rentrer Ă son apart, on Ă©tait tellement fatiguĂ©es en plus il pleuvait sous 32° je te dis pas la chaleur Ă©pouventable. Donc on est enfin arrivĂ© avec je ne sais pas combiens de kilomĂštres dans les jambes et plusieurs jours sans dormir ou trĂšs peu . Je prĂ©cise quâune femme française qui Ă©tait avec nous parlait parfaitement chinoi ce qui nous a sauvĂ© sinon on aurait rĂ©element Ă©tĂ© bloquĂ©es jusquâau 15, voilĂ voilĂ , sinon le soir et on resorti car 2 jours Ă Taipei câest court donc on en profite le maximum voilĂ , voilĂ sinon je ne suis pas morte mais câĂ©tait un peu lâenfer quoi surtout que pour notre nuit Ă Paris, lâaĂ©roport Ă gardĂ© nos bagages donc en tout trois jours sans se brosser les dents et sans nouveaux vĂȘtements, je te dit pas nos gueules Ă lâarivĂ©e ! RĂ©sumĂ© entre Lapenne 6h du mat le 10 juillet et Taipei 18h le 12 juillet on a dormi 5 heures Ă lâhotel . Je reprends le fil ⊠Dimanche 12 Juillet ShanghaĂŻ-Taipei Justine nous rejoint alors Ă la station de mĂ©tro et nous prenons un taxi pour nous rendre Ă son appartement et prendre une douche oh combien bienvenue ! Puis nous sortons manger, Justine nous montre le trajet de 7 minutes Ă pied pour rejoindre la station de mĂ©tro la plus proche , oĂč nous achetons une carte illimitĂ©e pour trois jours. Il semble assez facile de se dĂ©placer car il nây a que 5 lignes de couleurs diffĂ©rentes et Ă la diffĂ©rence de Bangkok par exemple un seul rĂ©seau . Tout est hyper moderne et immaculĂ© . Charlotte qui avait un chewing-gum en bouche se fait dâailleurs reprendre par la responsable car il est interdit de manger, boire ou mĂącher du chewing-gum dans le mĂ©tro . Tout est trĂšs fonctionnel âŠet directif aussi ! Il y a un traçage au sol des files dâattente devant chaque wagon, des lumiĂšres qui clignotent pour indiquer de quel cĂŽtĂ© on sortira , des siĂšges rĂ©servĂ©s qui, nous dit Justine, peuvent rester vides mĂȘme en cas de grosse affluence âŠA Taipei, jâavais envie de tester les restaurants Ă thĂšme et donc ce soir nous allons au restaurant toilettes » âŠOui, nous mangeons sur des siĂšges de wc et nous sommes Ă©galement servies dans des mini wc .Quant Ă toute la dĂ©coration, elle est trĂšs suggestive Ă©galement et lâobligatoire glace au chocolat du menu a une belle forme dâĂ©tron ! Câ est assez rigolo ! On mange assez tĂŽt Ă TaĂŻwan, et câest trĂšs bien, spĂ©cialement pour ce soir . Ne tenant plus debout, nous ne demandons pas notre reste une fois Ă lâappartement et nous Ă©croulons ! Lundi 13 Juillet Taipei Jâai bien entendu Justine partir, mais nous sommes tellement fatiguĂ©es que nous faisons une grasse matinĂ©e et ne quittons lâappartement quâĂ 11 h 30. On prend une espĂšce de petit-dĂ©jeuner dans une boulangerie, cafĂ© au lait et brioche, le cafĂ© est cher, comme en Chine avant de continuer en mĂ©tro vers le mĂ©morial de Tchang un grand bĂątiment de marbre blanc et dans le hall principal trĂŽne une statue de bronze de 25 tonnes du prĂ©sident qui a gouvernĂ© lâĂźle pendant prĂšs de trente ans. Deux soldats casquĂ©s et gantĂ©s montent la garde sur une estrade de part et dâautre du hall, et les yeux fixĂ©s devant eux ,ils sont si figĂ©s et inexpressifs que nous les prenons pour des statues de cire avant de les voir dĂ©glutir âŠIl fait 34° dehors , avec un fort taux dâhumiditĂ© , et nous regardons sans comprendre tout de suite un fonctionnaire aller de lâun Ă lâautre des soldats pour rectifier la position dâune main ou la rectitude de la tĂȘte et surtout essuyer la sueur sur leur visageâŠPauvres gardes ! On comprend pourquoi ils ne restent quâune heure sur place ! On descend ensuite dans le mĂ©morial et avec une climatisation bienvenue visiter une exposition sur le rĂŽle du prĂ©sident et lâoccupation japonaise, avant de remonter pour la relĂšve de la garde. Câest une cĂ©rĂ©monie assez curieuse, avec une chorĂ©graphie hyper rigide, un quasi-jonglage avec les fusils et quelques cris gutturauxâŠPuis nous nous promenons dans le joli parc qui entoure le monument, Ă la recherche dâun jardin de pierres pointues sur lesquelles on doit marcher pour rĂ© Ă©quilibrer ses Ă©nergies âŠComme nous ne le trouvons pas, je mime notre recherche Ă un jardinier et il comprend tout de suite ! Effectivement la marche sur les cailloux pointus est douloureuse et nous abandonnons assez vite âŠ.Puis comme le ciel est assez bleu et que nous ne sommes pas sĂ»res que cela dure, nous dĂ©cidons dâaller Ă la tour Taipei 101, qui nâest plus avec ses 508 mĂštres et ses 101 Ă©tages le plus haut gratte-ciel du monde mais reste impressionnante . La vue dâen haut est certes grandiose, mais comme depuis dâautres gratte-ciel vus Ă Bangkok ou Ă Sydney .En revanche la montĂ©e au 88 Ă©tage en 30 secondes , sans aucun Ă -coup ni aucune sensation spĂ©cifique, est trĂšs Ă©tonnante de rapiditĂ© et de naturel ..Ce qui est spĂ©cial aussi est le fait que le bĂątiment soit conçu pour rĂ©sister Ă des tremblements de terre de magnitude voyons Ă lâintĂ©rieur la gigantesque sphĂšre de 8OO tonnes qui permet dâĂ©quilibrer les mouvements latĂ©raux du gratte-ciel lors des typhons . En reprenant encore le mĂ©tro, notre troisiĂšme visite sera pour le temple Longshan, grouillant de vie avec ses nombreuses cours remplies de pĂšlerins en priĂšre, de diseuses de bonne aventureâŠPuis nous retrouvons Justine qui nous emmĂšne dans un petit restaurant connu pour sa cuisine de Hangzhou , oĂč nous nous rĂ©galons de dumplings ou xiaolongbao . Mais je me sers de ce que je pensais ĂȘtre du thĂ© glacĂ© et sâavĂšre ĂȘtre une atroce boisson vinaigrĂ©e ! AprĂšs une telle journĂ©e, nous nâaspirons plus quâĂ rentrer Ă lâappartement mais une enseigne de massage sur le chemin du retour nous donne envie de confier Ă des mains expertes nos pieds douloureux et Ă©chauffĂ©s .Ce sont des aveugles qui vont sâoccuper de nous, dans un massage Ă la chinoise, donc parfois un peu plus Ă©nergique que je ne lâaurais voulu ! rappel ne pas oublier de changer de page pour voir les photos lorsquâil y en a plusieurs ⊠Mardi 14 Juillet TaĂŻpei FĂȘte nationale aujourdâhuiâŠet surtout derniĂšre matinĂ©e au bureau pour Justine ! Quant Ă AmĂ©lie et moi, nous quittons la chambre un peu plus tĂŽt quâhier pour profiter au maximum de la journĂ©e .Direction le mĂ©morial du docteur Sun Yat-Sen oĂč nous nâentrons pas, mais dĂ©ambulons dans le petit parc attenant que le guide annonçait comme le meilleur endroit pour les photos de la tour 101. Effectivement le reflet de la tour dans un petit lac entourĂ© de vĂ©gĂ©tation est assez sympa. Puis nous reprenons le mĂ©tro pour aller visiter deux temples, qui sont intĂ©ressants bien que trĂšs rĂ©cents. Le temple de Confucius a Ă©tĂ© Ă©difiĂ© au 20Ăšme siĂšcle en remplacement dâun temple dĂ©truit par les Japonais et il est trĂšs sobre. Dans les salles, nous trouvons comme hier au mĂ©morial de Tchang Kai Chek plusieurs tampons Ă la disposition des visiteurs, cela semble ĂȘtre trĂšs commun ici et plusieurs touristes locaux ont leur carnet de tampons. Autant le temple de Confucius est simple, autant celui de Bao An, Ă deux pas, est richement ornĂ© .Dans les multiples salles, les peintures dans les bleus, rouges et verts, les dorures et les sculptures voisinent avec de bizarres statues noires. Câest vraiment un trĂšs joli temple que nous dĂ©couvrons avec plaisir. Puis nous voyons que nous avons encore le temps de prendre une autre ligne pour aller au musĂ©e national du palais. AprĂšs le mĂ©tro, il faut prendre un bus puisque la bĂątiment est tout en bout de ligne, quasiment dans la montagne, mais les explications sont clairement affichĂ©es en anglais, et nous y arrivons facilement. Câest un immense musĂ©e dont on ne voit quâune infime partie, la majeure partie de la collection 650 000 piĂšces! Ă©tant conservĂ©e dans des galeries creusĂ©es dans la montagne. On dit dâailleurs quâil sâagit de la plus belle collection au monde dâart chinois, puisque câest au dĂ©but de la dynastie Song, au XiĂšme siĂšcle, quâelle a vu le jour ! Enrichie en permanence et pendant des siĂšcles de milliers de trĂ©sors , cette prestigieuse collection sera au XXIĂšme siĂšcle empaquetĂ©e dans 20 000 caisses et trimballĂ©e pendant 15 ans et sur 12 000 kilomĂštres pour Ă©viter quâelle ne tombe aux mains de lâenvahisseur japonaisâŠAyant lu tout cela et ayant dĂ©jĂ visitĂ© en Chine de magnifiques musĂ©es, jâavais peut-ĂȘtre trop dâattentes .Je ne sais pas sâil sâagit de la plus belle collection au monde, il y a nĂ©anmoins comme Ă Shanghai ou Ă Xiâan de magnifiques collections , prĂ©sentĂ©es de façon trĂšs moderne .Impossible de tout voir en profondeur nous dĂ©cidons de nous laisser un peu porter par le hasard et nous admirons en particulier de merveilleux objets en jade, des piĂšces incroyablement raffinĂ©es ⊠de la pĂ©riode de bronze , des porcelaines dĂ©licates âŠPuis nous repartons retrouver Justine Ă une sortie de mĂ©tro et nous allons boire un verre dans un quartier branchĂ© et dans un endroit incroyable dont jâavais vu les photos et oĂč je voulais aller. Cela ressemble aux docks rĂ©habilitĂ©s que nous avions visitĂ©s Ă Shanghai. Il sâagit en lâoccurrence dâun grand bĂątiment aux murs de briques, au sol recouvert dâanciens carreaux en ciment comme dans les vieilles maisons françaises, Ă la charpente apparente, dĂ©corĂ© dans un style campagne-vintage-rĂ©cup que jâaime beaucoup. LâĂ©tage se prĂ©sente comme une vieille maison remplie de livres, dâanciennes machines Ă Ă©crire ou appareils photo, de meubles blanchis ou dĂ©tournĂ©s, et si tout est Ă vendre, câest fort discret, car sans prix apparents. Mais en lâespĂšce nous nous contentons de boire deux biĂšres et un thĂ©, ce qui nous coĂ»te quand mĂȘme 814 dollars taĂŻwanais 28 euros . Nous partons ensuite vers le marchĂ© de nuit Huasi oĂč nous aurons trois bols de nouilles chinoises pour 90 dollars 3 euros ! Ce marchĂ© nous tentait car on y trouve encore des serpents dont les TaĂŻwanais Ă©taient autrefois friands .La consommation de leur sang et bile fait moins recette maintenant, mais on peut encore y voir des combats de serpents ou carrĂ©ment en manger dans certains restaurants. Nous voyons effectivement des reptiles gigantesques dans des vivariums Ă lâentrĂ©e de restaurants mais nous sommes trois Ă ĂȘtre peu tentĂ©es âŠOn prend plaisir en revanche Ă se balader un moment dans les travĂ©es, Ă retrouver lâambiance de ces marchĂ©s dâAsie oĂč on trouve un peu de tout .Justine sâachĂšte un petit service Ă thĂ© et un joli chapeau de paille, je trouve un adaptateur pour 3 euros et un petit chargeur portable. Nous nous couchons assez tard, ce qui me permet un petit skype avec la France ⊠Mercredi 15 Juillet Taipei-Hualien Pas de contrainte horaire ce matin, donc on traĂźne un peu avant de refaire les sacs, nettoyer la chambre puisque Justine la quitte dĂ©finitivement et partir. Un taxi nous amĂšne Ă la gare dâoĂč nous prenons trois billets vers Hualien, qui se trouve Ă lâEst , Ă environ trois heures sur la plaine cĂŽtiĂšre , et marquera le dĂ©but de notre pĂ©riple . Nous pourrions prendre le Taroko express, un TGV local, mais câest assez cher et nous prĂ©fĂ©rons un train local pour 1020 dollars en tout .On a un petit peu dâattente dans la grande gare et les filles choisissent de manger au Mc Do ! Le train est ensuite confortable, mais il fait carrĂ©ment froid, la climatisation Ă©tant poussĂ©e Ă son maximum. On est vite dans un paysage de montagnes recouvertes de forĂȘts et le train passe dans beaucoup de petites gares .Puis nous trouvons la mer Ă notre gauche, et toujours la montagne Ă notre droite, avec une vĂ©gĂ©tation tropicale. A Hualien, le taxi a un peu de mal Ă trouver la guest-house que jâai rĂ©servĂ©e hier sur elle est un peu excentrĂ©e mais la chambre est trĂšs confortable , avec une dĂ©coration trĂšs kitch de dizaines de petits nounours et de cĆursâŠ.La famille qui nous reçoit est adorable et prend un grand moment pour nous prĂ©senter les diffĂ©rentes options de notre visite de demain les gorges de Taroko. Le dĂ©part des gorges est Ă une trentaine de kilomĂštres, et si ces magnifiques gorges de marbre ne font quâune vingtaine de kilomĂštres de longueur, il y a plusieurs points Ă voir et lâidĂ©al aurait Ă©videmment Ă©tĂ© dâavoir notre voiture pour pouvoir nous arrĂȘter quand nous le voulions. LĂ , la location dâune voiture avec chauffeur est trop onĂ©reuse, la dĂ©brouille totale en jonglant avec les bus bien compliquĂ©e et finalement je choisis lâoption tour de la journĂ©e en minibus pour le prix total de 2100 dollars. On viendra donc nous chercher ici demain matin aprĂšs notre petit-dĂ©jeuner. Le propriĂ©taire a ensuite la gentillesse de nous emmener en ville et de nous indiquer un restaurant oĂč on fait des hot pot, des fondues au bouillon. Nous en choisissons les ingrĂ©dients un peu au hasard car Justine a du mal Ă lire les caractĂšres taĂŻwanais, qui sont les caractĂšres chinois traditionnels, diffĂ©rents de ceux utilisĂ©s maintenant en Chine, mais le rĂ©sultat est goĂ»teux et sain . On nous amĂšne dâoffice une boisson granitĂ©e dont le goĂ»t nâest pas dĂ©sagrĂ©able, et qui me laisse sur la langue une saveur que jâai du mal Ă analyser, je pense Ă de la chĂątaigne âŠ.En fait, il sâagit dâune boisson faite avec des haricots ! Jeudi 16 Juillet gorges de Taroko AprĂšs un petit-dĂ©jeuner vaguement occidental, câest finalement le propriĂ©taire qui nous amĂšne en ville retrouver notre compagnie, nous sommes bien Ă©videmment les seules Ă©trangĂšres dans un bus dâasiatiques, et le guide ne parle pas anglais mais peu importe. LâentrĂ©e des gorges, qui comptent parmi les sept merveilles dâAsie, se trouve Ă une trentaine de kilomĂštres de Hualien. Durant toute journĂ©e nous allons dâun point Ă un autre dĂ©couvrant ces 20 kilomĂštres de route surplombant un canyon fermĂ© sur de hautes falaises de marbre. Câest le seul endroit dans le monde oĂč sâĂ©lĂšvent des falaises de marbre dâune telle importance, atteignant des centaines de mĂštres. De nombreux tunnels jalonnent la route qui offre vraiment des perspectives impressionnantes et qui nâa Ă©tĂ© ouverte sous sa forme actuelle quâen 1960 un mausolĂ©e rend dâailleurs hommage aux 450 ouvriers morts en la construisant. Le parc national compte, lui, des sommets de 3000 m dominant la riviĂšre Liwu qui serpente, nous Ă©voquant le Yang Tse bien que la couleur bleue soit ici moins soutenue. Le parc est aussi renommĂ© pour la faune quâil abrite, 34 espĂšces de mammifĂšres comme le macaque de Formose, lâours noir ou le chat lĂ©opard, 144 espĂšces dâoiseaux comme la fameuse pie bleue de Formose que Justine a vue une fois. Aujourdâhui nous avons la chance de voir un singe le fameux macaque? qui se laisse gentiment prendre en photo avant de sâĂ©loigner âŠEn fin dâaprĂšs-midi, le bus nous emmĂšne en bord de mer admirer au dĂ©part du circuit panoramique de la cĂŽte Est, une cĂŽte merveilleusement dĂ©coupĂ©e , de trĂšs belles falaises tombant dans la mer .Cela fait penser Ă la RĂ©union et Ă la route du littoral, comme lâentrĂ©e dans les gorges de Taroko Ă©voquait aussi le dĂ©part vers Cilaos .Je ne peux quâaller dans le sens de Justine qui trouvait TaĂŻwan et la RĂ©union semblables par de multiples aspects. Puis nous terminons le circuit par un arrĂȘt Ă la grande plage de Chihsingtan qui offre un large panorama sur le Pacifique ; il nây a aucun sable mais de jolies pierres marbrĂ©es et de minuscules gravillons de toutes les couleurs, noirs ou blancs, verts, ocresâŠ.Jâen ramasse de qui remplir un petit flacon . MĂȘme sâil est encore tĂŽt, nous mangeons en ville quand le bus nous y redĂ©pose ; cela ne pose pas de problĂšme car les TaĂŻwanais mangent tĂŽt et les restaurants rĂ© -ouvrent gĂ©nĂ©ralement Ă 17 h ! Je me laisse tenter par une autre fondue, Ă la crĂšme et au fromage, câest surprenant mais assez bon et le systĂšme des menus, oĂč on a dâoffice du thĂ© et un dessert , est une bonne idĂ©e .Puis la soirĂ©e peut ĂȘtre assez longue, pas besoin de mettre le rĂ©veil demain ! Vendredi 17 Juillet vers Taitung Effectivement nous ne nous levons que vers 9 heures et traĂźnons avec nos ordinateurs jusquâau check-out de 11heures. Puis nous partons vers la gare routiĂšre, la route vers lâEst est si belle que le bus longeant la mer nous offrira de plus belles vues que le train, mĂȘme si nous devrons pour cela changer de bus en route. Cette fois-ci nous prenons une petite veste avec nous ! La boite de Justine nous a rĂ©servĂ© un hĂŽtel pour les cinq nuits Ă venir, en Ă©change dâarticles quâelle Ă©crira sur les visites faites Ă Taitung et sur Lanyu, lâĂźle des orchidĂ©es. Nous partons donc en bus vers Taitung, cela nous prend 4 heures au total plus le temps du transfert et de lâattente au milieu, mais le temps passe vite tant le trajet nous offre de merveilleuses vues sur la cĂŽte dĂ©coupĂ©e et la mer turquoise .Avec la vĂ©gĂ©tation de manguiers, frangipaniers, fromagers et autres arbres tropicaux, on se croirait sur une Ăźle tropicale de lâocĂ©an Indien, et pas du PacifiqueâŠ. Je me dis dâailleurs que je vais enfin arriver Ă me baigner dans le Pacifique pour la premiĂšre fois de ma vie En Tasmanie et mĂȘme en Australie en Janvier, lâocĂ©an Ă©tait trĂšs froid et dĂ©chaĂźnĂ©, au PĂ©rou il Ă©tait grisĂątre et Ă©galement dĂ©chaĂźnĂ©, mais ici lâeau turquoise arrivant sur les plages en gentilles vaguelettes est bien plus attirante. NĂ©anmoins je ne vois aucun baigneur pendant tout le trajet. Justine dit quâil nây a pas de requins .Une diffĂ©rence de culture alors ? Il est vrai que les femmes ici semblent obsĂ©dĂ©es par la blancheur de leur peau. Hier ma voisine dans le bus avait tirĂ© tous les rideaux latĂ©raux, occultant ainsi toute vue sur les gorges, et lorsque je lui ai fait comprendre que je souhaitais voir le paysage elle sâest emmitouflĂ©e dans un grand gilet qui couvrait ses bras, a mis un chapeau et un masque chirurgical âŠNous avons fini par changer de place et elle ne mâa plus adressĂ© un mot, jâen suis restĂ©e toute Ă©bahie ! A Taitung, nous sommes dans un hĂŽtel trĂšs agrĂ©able et Justine doit donc rendre compte de quatre activitĂ©s .Lâune des quatre est Tiehua Music Village, un endroit qui nâest pas signalĂ© dans le guide et sur lequel nous nâavons aucune information. Câ est donc sans enthousiasme et avec lâidĂ©e de nous avancer » que nous dĂ©cidons d ây aller ce soir, les filles sâĂ©tant dâabord un peu ragaillardies au Mac Do pour 10 euros Ă trois! . En fait câest une trĂšs agrĂ©able surprise un parc est entiĂšrement Ă©clairĂ© de milliers, oui de milliers, de lanternes -montgolfiĂšres, toutes diffĂ©rentes, et faites visiblement par les enfants des Ă©coles câest un spectacle absolument ravissant et câest avec un grand plaisir que nous nous promenons et prenons des photos. Il y a aussi quelques petits Ă©tals de souvenirs, et une partie du parc , payante, est rĂ©servĂ©e Ă des spectacles de groupes aborigĂšnes. Justine y rentre seule pour prendre quelques photos, mais nous lâattendons car cette musique ethnique, trĂšs agrĂ©able dâailleurs, est diffusĂ©e dans tout le parc .Puis aprĂšs un dernier tour parmi les lanternes, nous rentrons car demain il nous faut nous lever trĂšs tĂŽt .Il y a en effet Ă une heure de Taitung un festival de vraies montgolfiĂšres, avec un spectacle tĂŽt le matin, et pour y ĂȘtre Ă temps il nous faudra quitter lâhĂŽtel Ă trois heures âŠ. Samedi 18 Juillet Luye Gaotai Câest dur de se lever mais nous sommes prĂȘtes quand le taxi vient nous chercher et nous partons Ă 4 heures dans un bus Ă nouveau glacial ! TrĂšs vite nous quittons la cĂŽte et nous voici attaquant la montagne par des rampes » et sur de toutes petites routes. La vĂ©gĂ©tation nâa pour nous rien dâexotique des palmiers, des papayers, de grands champs dâananas tous ensachĂ©s et mĂȘme des flamboyants fleuris ! AprĂšs 1h 30 et alors que le jour sâest levĂ©, nous arrivons au grand plateau dâoĂč sâenvolent les montgolfiĂšres, juste Ă temps pour voir leur gonflage .Elles sont Ă©talĂ©es Ă plat sur de grandes piĂšces de tissu, leur partie technique reliĂ©e Ă un petit camion benne pourvu dâun genre de compresseur qui les gonfle trĂšs rapidement. Il y a Ă©galement de belles flammĂšches de feu âŠPuis les montgolfiĂšres sâenvolent, certaines vont survoler la vallĂ©e, dâautres bien quâen hauteur restent amarrĂ©es Ă leurs cordes. Câest un spectacle magnifique de voir ces ballons de formes et tailles diffĂ©rentes dans le ciel, et nous nous asseyons un moment sur la pelouse en pente. Nous comptons 13 montgolfiĂšres dont un magnifique soleil portant les couleurs de la France ⊠Il y a beaucoup de monde mais lâaire dâoĂč les spectateurs peuvent les admirer est trĂšs vaste on ne se gĂȘne pas . Et puis le festival dure trois mois en tout, avec une prestation tĂŽt le matin et une Ă 17 h, donc lâaffluence journaliĂšre reste raisonnable. Cerise sur le gĂąteau, tout est gratuit, sauf bien sur si on veut faire un tour dans les nacelles et admirer dâen haut les montagnes verdoyantes et nimbĂ©es de brume ⊠Câest enchantĂ©es et aprĂšs avoir pris de belles photos et joui du spectacle que nous reprenons un bus vers Taitung. Mais le programme de la journĂ©e nâest pas fini car Justine sâest engagĂ©e Ă commenter deux autres activitĂ©s. A partir de lĂ , tout part un peu en sucette, rien de grave mais il y a des jours comme ça ! ArrivĂ©es Ă Taitung, on voit que personne nâa emportĂ© le programme mais plutĂŽt que de reprendre un taxi et repasser Ă lâhĂŽtel on dĂ©cide de se dĂ©brouiller directement .Il y avait un parc Ă visiter en louant les vĂ©los mais on ne nous emmĂšne pas au bon âŠTant pis, on se rappelle quâil y a le musĂ©e du riz Ă voir Ă ChĂ©chang , donc retour vers la gare routiĂšre . AprĂšs nos 3 h de bus du matin, on tort un peu le nez en voyant que le village est Ă nouveau Ă 1h45 de bus , le prochain bus Ă©tant Ă midi .On va donc se sustenter un peu et on repart en bus âŠ.Las, avant que le bus nâoblique on roule toute la premiĂšre heure sur la mĂȘme route ! Câest directement depuis Luye que nous aurions dĂ» partir vers le musĂ©e âŠ.Lâautre ville est dans la vallĂ©e et le paysage sâenrichit de nombreuses riziĂšres . Nous arrivons Ă ChĂ©chang , une petite ville morte, sous des trombes dâeau et tournons beaucoup car les personnes interrogĂ©es nous donnent des renseignements contradictoires sur le Rice Museum .Finalement on nous oriente vers un bĂątiment il est bien Ă©crit Rice Museum dessus qui ne rouvrira quâĂ 13h30, et nous allons attendre une heure au Seven-Eleven du coin . Ces petites supĂ©rettes sont bien pratiques Ă TaĂŻwan car on peut y retirer de lâargent, aller aux toilettes et boire un coup, en plus dây faire des achats. Mais quelle dĂ©ception et quelle incomprĂ©hension quand le musĂ©e ouvre, il ne sâagit que dâune seule piĂšce, quelques explications et deux -trois anciennes machines agricoles pour une exposition trĂšs familiale âŠA ce stade on se doute bien que quelque chose ne va pas- mais on ne voit pas trop que faire dâautre ! Heureusement le retour sera quand mĂȘme plus court que lâaller car voyant que le train passe dans la ville, cela me donne lâenvie dâessayer de rentrer en train et au final ce sera 40 minutes et moins cher que le bus ! Le prix sâexplique peut-ĂȘtre par le fait quâil nây ait pas de siĂšge mais on trouve deux places quand mĂȘme. Il ne nous reste plus quâĂ rentrer Ă lâhĂŽtel , Ă 15h30 seulement mais Ă©puisĂ©es , et Ă nous effondrer sur nos lits avec une clim dĂ©licieuse ! Le soir nous ne ressortons quâĂ pied pour aller manger et trouvons un petit bouiboui oĂč nous nous rĂ©galons, les filles de riz frit avec du bĆuf et de spaghetti- crĂšme -/lardons, pour moi de spaghetti-crĂšme-fruits de mer .Câest notre meilleur repas depuis que nous sommes lĂ et le tout, thĂ© inclus, pour moins de 3 euros par personne⊠Et bien sĂ»r Justine dĂ©couvrira plus tard quâ il y avait un autre musĂ©e lui aussi consacrĂ© au rizâŠeh bien câest ratĂ©! Dimanche 19 Juillet vers Lanyu Encore un dĂ©part aux aurores, Ă nouveau sous la pluie, et nous voici Ă 7 heures au port en train de prendre nos billets vers Lanyu, lâĂźle des orchidĂ©es. Câest une Ăźle volcanique de 44 km2 situĂ©e Ă une soixantaine de kilomĂštres des cĂŽtes taĂŻwanaises et que lâon vient visiter pour deux raisons principales ses paysages de reliefs coralliens et la culture yami. Les Yamis sont en effet un groupe aborigĂšne trĂšs enracinĂ© dans sa culture, Ă cause de lâinsularitĂ© bien sĂ»r jusquâen 1950, les habitants vivaient totalement Ă lâĂ©cart de lâĂźle principale et aussi parce que durant lâoccupation japonaise, les autoritĂ©s coloniales ont encore accentuĂ© ce phĂ©nomĂšne en interdisant tout contact entre TaĂŻwan et Lanyu. MĂȘme si les choses ont changĂ©, parfois trop vite et douloureusement, les autochtones restent trĂšs attachĂ©s au maintien de leurs traditions culturelles. Nous rejoignons lâĂźle en deux heures et demie dâune traversĂ©e trĂšs mouvementĂ©e car le ferry bouge et tape pas mal et autour de nous ça vomit Ă qui mieux mieux .Nous avons la chance de ne pas souffrir du mal de mer mais sommes nĂ©anmoins soulagĂ©es dâarriver. LâarrivĂ©e est surprenante nous longeons pendant un moment ce qui nous apparaĂźt comme une montagne recouverte de vĂ©gĂ©tation, sans une seule maison, et plongeant directement dans la mer , on dirait vraiment lâarrivĂ©e sur lâĂźle de Jurassik Park ! Puis nous dĂ©barquons dans un petit port oĂč nous sommes attendues et amenĂ©es Ă notre hĂŽtel, il sâagit en fait de petits bungalows tout simples ouvrant directement sur la mer et ses falaises dĂ©chiquetĂ©es, avec de grosses vagues et dâĂ©normes bourrasques de ventâŠUn Pacifique moins attirant que celui entrevu lâautre jour ! Nous nous installons puis allons manger au village le plus proche, au restaurant du patron des bungalows, oĂč nous mangeons du poisson volant, spĂ©cialitĂ© de lâĂźle .Câest bon mais cher pour TaĂŻwan, 9 euros le plat ! Nous espĂ©rons ensuite louer des scooters comme tout le monde ici, mais alors que je me suis dĂ©cidĂ©e Ă dĂ©buter en scooter, notre permis français nâest pas acceptĂ© et nous nous retrouvons assez ennuyĂ©esâŠ.Nous nous promenons un peu dans le village et prenons quelques photos. Lâair est chaud et poisseux .Les habitants sont un peu plus foncĂ©s quâailleurs et souvent de type mĂ©lanĂ©sien. On voit que lâĂźle , bien que peu touristique se heurte dĂ©jĂ au problĂšme des dĂ©chets non recyclables et des carcasses de voitures et scooters traĂźnent un peu partout âŠEn passant devant un petit bar, des jeunes femmes commencent Ă nous sourire et nous en profitons pour engager la conversation et parler de notre souci de dĂ©placement .Le patron va se renseigner et trouver pour nous une voiture pour demain, sa fille fera le chauffeur si cela nous convient. Soyons clair, câest trĂšs cher , 100 euros la journĂ©e plus lâessence mais nous nâavons guĂšre le choix ! Nous convenons de nous retrouver demain matin, en espĂ©rant que le temps sâamĂ©liorera, et nous revenons dans notre bungalow, qui ressemble plutĂŽt dâailleurs Ă un container amĂ©nagĂ©, pas inconfortable Ă lâintĂ©rieur mais un peu abĂźmĂ© par la rouille de lâair salin. FatiguĂ©es, nous nous endormons toutes les trois, bercĂ©es par les bourrasques du vent et le bruit des vagues âŠLe soir nous sortons Ă pied trouver un petit restaurant oĂč nous mangeons simplement des nouilles et un bouillon de poisson. Lundi 20 Juillet Lanyu Coup de chance en nous levant ce matin, le ciel est bleu et le soleil est au rendez-vous. AprĂšs le petit-dĂ©jeuner, nous partons retrouver Emily qui sâoccupe de nous faire amener la voiture. Elle vient avec nous mais câest finalement son frĂšre qui va conduire , et nous partons pour faire le tour de lâĂźle . On longe dâabord le tout petit aĂ©roport avec sa piste dâatterrissage-digue avant dâaller visiter le non moins tout petit musĂ©e de lâĂźle. Tout est Ă petite Ă©chelle ! Avec 2000 habitants, lâĂźle nâa pas dâhĂŽpital, mais quand mĂȘme trois Ă©coles Ă©lĂ©mentaires et un collĂšge-lycĂ©e. Le petit musĂ©e est intĂ©ressant avec quelques photographies anciennes , des sculptures et objets ethniques dont les fameux canoĂ«s peints que les Yami utilisent ou utilisaient ? pour la pĂȘche . Mais ce qui fait surtout lâintĂ©rĂȘt de la petite route bĂ©tonnĂ©e ceinturant lâĂźle, ce sont les rĂ©cifs coralliens aux formes Ă©tranges qui la parsĂšment tout du long. Ils ont leurs noms Crocodile Rock, Beauty Rock, Tank roadâŠ.., et on rencontre aussi une belle arche, quelques grandes grottes. La premiĂšre moitiĂ© de lâĂźle est le cĂŽtĂ© le plus urbanisĂ© », avec quelques petits villages ; cela me fait un peu penser Ă Mayotte dâil y a vingt ans, en beaucoup moins habitĂ© .Partout les cabris paissent tranquillement et les points de vue sont magnifiques sur les eaux turquoises et la forĂȘt dâun vert soutenu. Mais dĂšs quâon sâapproche de lâocĂ©an, il faut ĂȘtre prudent .Non seulement les vagues sont fortes mais Ă part deux ou trois minuscules criques de sable noir on se heurte Ă des grattons coupants qui rendent la marche extrĂȘmement difficile. Nous nâavions pas emportĂ© nos maillots , mais aprĂšs le repas nous nâen pouvons plus de chaleur, et demandons Ă Emily de nous trouver un endroit discret pour nous baigner .Elle nous amĂšne dans une anfractuositĂ© des rochers oĂč nous nous baignons en sous-vĂȘtements avec un plaisir extrĂȘme que mĂȘme la rencontre dans lâeau dâun long serpent rayĂ© de noir et bleu nâarrive pas Ă ternir . Le premier bain dans le Pacifique pour Charlotte et moi ! La deuxiĂšme moitiĂ© de la balade se fait dans un paysage encore plus sauvage , les voitures sont trĂšs rares, seuls des scooters dâautochtones ou de touristes asiatiques on nâa pas vu un seul occidental sur lâĂźle empruntent la route bordĂ©e de temps en temps de cultures de taro le songe de la RĂ©union . Nous nous promenons autour de quelques maisons traditionnelles en bois , qui sont semi -enterrĂ©es Ă flanc de colline afin dâoffrir moins de prise au vent .Recouvertes dâun tissu bitumĂ©, certaines sont encore habitĂ©es mais Emily nous dit dâemblĂ©e de ne pas prendre de photos .Alors que lâaprĂšs-midi tire Ă sa fin et que nous avons fait tout le tour de lâĂźle, la voiture prend une route transversale et par une trĂšs forte montĂ©e accĂšde tout en haut de la montagne au site d une station de contrĂŽle sismique. Nous avons de lĂ une vue incroyable sur les deux cĂŽtĂ©s de LanyuâŠVoilĂ pour qui aime la nature une Ăźle oĂč il doit faire bon rester quelque temps Ă se reposer, pĂȘcher, plonger, voire randonner sâil y a des sentiers Ă lâintĂ©rieur âŠLe soir Justine et moi ressortons Ă la nuit pour essayer avec un guide aborigĂšne de voir des chouettes, cet animal Ă©tant avec les bateaux rouge et blanc lâemblĂšme de Lanyu. Nous y allons avec la voiture alors tout le monde est en file Ă scooter, câest amusant. Un jeune stagiaire de notre petit hĂŽtel nous traduit le plus gros des explications qui sont en chinois bien sĂ»r, et câest intĂ©ressant. Le guide nous prĂ©sente plusieurs types dâarbres et de plantes dont, ne venant pas dâEurope, nous connaissons la plupart, mais il nous fait aussi dĂ©couvrir lâespĂšce de gomme rouge que les TaĂŻwanais mĂąchent, le bĂ©tel . Nous voyons des petits escargots blancs qui sont protĂ©gĂ©s maintenant mais que, dâaprĂšs le guide, les anciens mangeaient au temps de disettes et lors de la colonisation japonaise .Notre guide imite parfaitement le cri de la chouette , et plusieurs spĂ©cimens lui rĂ©pondent dans la forĂȘt mais au final nous nâen voyons que deux petites, de loin, blotties sur leurs branches .CâĂ©tait bien nĂ©anmoins et câĂ©tait surtout dĂ©licieux dâĂȘtre dehors Ă la fraĂźche avec une petite brise âŠDemain nous allons faire la grasse matinĂ©e, puisque si nous pensions rĂ©duire notre sĂ©jour Ă deux nuits au lieu de trois nous avons appris que cela ne sera pas possible âŠles conditions mĂ©tĂ©o Ă©taient si mauvaises hier quâil nây a eu ni avion ni ferry et les personnes bloquĂ©es ont rĂ©servĂ© tous les billets pour demain ! Mardi 21 Juillet Lanyu Repos ! Grasse matinĂ©e⊠Ecrire les comptes -rendus, lire, trier des photos, faire de lâadministratif pour moi âŠ.Ăa fait du bien ! Il y a aussi un peu de linge Ă laver âŠEn journĂ©e je goĂ»te le bubble tea, le thĂ© dans lequel il y a de grosses perles de tapioca, câest un peu bizarre comme consistance mais pas dĂ©sagrĂ©able .Jâaurais envie dâaller me baigner mais les filles ne sont pas partantes et jâavoue que je renonce car lâidĂ©e de remarcher jusquâau village le plus proche seul accĂšs Ă la mer un peu facile et protĂ©gĂ© des vagues sous cette chaleur caniculaire, et dâĂȘtre la seule en maillot sur cette plage dĂ©serte au milieu du village me fait reconsidĂ©rer la question ! Le soir nous retournons manger dans le mĂȘme petit restaurant pour le troisiĂšme soir, et nous rĂ©galons de viande de cabri ou dâagneau comment savoir câest le mĂȘme signe en chinois coupĂ©e façon kebab avec des pousses vertes et croquantes, un dĂ©lice ! Au moment de faire les comptes, la trĂšs antipathique patronne de lâhĂŽtel essaie de nous arnaquer en nous demandant 3000 dollars taĂŻwanais de plus, mais nous refusons et comme par magie le problĂšme disparaĂźt la boite de Justine a bien payĂ© les trois nuits pour nous , mais nous ne lui recommanderons pas cet Algeco plutĂŽt sale et Ă la fenĂȘtre opaque alors que la situation en front de mer est fantastique ⊠Mercredi 22 Juillet Lanyu-Kenting Aujourdâhui nous prenons le ferry vers Kanting Ă dix heures, câest un plus petit bateau que celui qui nous avait amenĂ©es depuis Taitung et on nâa pas besoin dâacheter les tickets dans un bureau, câest le capitaine qui vient nous les vendre sur le quai ! Le ferry est peu rempli et la traversĂ©e dure 2h 30 pour 100 euros Ă nous trois. ArrivĂ©es au port, nous ne perdons pas de temps puisquâun conducteur sâimprovise taxi pour nous dĂ©poser avec sa voiture Ă notre hĂŽtel. Hier au moment de choisir nous avions hĂ©sitĂ© entre un hĂŽtel trois Ă©toiles avec joli chambre et petit-dĂ©jeuner chinois! inclus, plus dans la ville, et une auberge de jeunesse en dortoir de 4 et sans petit-dĂ©jeuner pour plus cher 4000 dollars au lieu de 3800 ! mais quasiment sur la plage . Câest la situation de lâauberge de jeunesse qui lâa emportĂ© pour ces deux nuits. Certes le confort est drastique, la piĂšce minuscule et sans fenĂȘtre, la clim ne fonctionne que de 17 heures Ă 9 heures, et Ă 60 euros la nuit je trouve TaĂŻwan bien plus chĂšre que je ne lâaurais pensĂ©, et Ă©videmment bien plus que la Chine, mais ici en lâoccurrence la situation en vaut la peine. Nous sommes Ă quelques dizaines de mĂštres du littoral, et dans une artĂšre commerçante avec plein de petites guinguettes fermĂ©es que nous devinons destinĂ©es Ă un marchĂ© de nuit. La chaleur Ă©tant toujours aussi accablante, nous dĂ©cidons dâaller nous baigner mais la premiĂšre plage, Ta- Wan , arbore des drapeaux rouges dus Ă de grosses vagues .Personne ne se hasarde Ă braver lâinterdiction, sauf un touriste occidental nous en verrons quelques-uns aujourdâhui pour la premiĂšre fois depuis des jours qui se fait vertement rappeler Ă lâordre par le sifflet dâun maĂźtre-nageur . Sur les indications de ce maĂźtre-nageur, nous accĂ©dons un peu plus loin Ă une autre plage mieux protĂ©gĂ©e des vagues et oĂč nous pouvons enfin nous baigner .Quel bonheur ! La tempĂ©rature de lâeau est absolument parfaite, mĂȘme pour moi âŠNous paressons un moment bien que ce soit une plage de galets âŠ.Puis nous rentrons nous doucher et ressortons le marchĂ© de nuit bat son plein, les gargotes occupant la rue voisinent avec des bars chics, des dizaines de petits stands vendent des bijoux ou des babioles beaucoup en provenance dâIndonĂ©sie comme partout dans le monde ! et lâambiance est trĂšs animĂ©e avec des milliers de touristes taĂŻwanais et asiatiques dĂ©ambulant dans la rue principale, de la musique âŠLes fruits de mer sont proposĂ©s partout et Charlotte et moi testons dâĂ©normes huĂźtres chaudes qui sont dĂ©licieuses avant de nous laisser tenter toutes les trois par des galettes Ă lâoignon vert, des brochettes de mouton, des jus de fruits frais que nous mangeons en nous promenant âŠ.Nous faisons aussi quelques emplettes , deux aimants et des petits flacons Ă remplir de sable pour moi , de petites figurines des dieux locaux pour Justine âŠmais restons raisonnables et dâun les prix sont Ă©levĂ©s, comparables Ă la France , et puis il faut garder quelques achats pour le reste du voyage !! Jeudi 23 Juillet Kenting Câest lâarrĂȘt de la clim qui nous rĂ©veille Ă 9h30 et vers 11 h nous allons grignoter juste Ă cĂŽtĂ© de notre auberge, dans un bar-restau chic, avec le mĂȘme type de belle dĂ©coration vintage quâau restaurant de Taipei . Depuis hier nous rĂ©flĂ©chissons Ă la maniĂšre de visiter le parc national de Kenting , Ă la fois parc marin et terrestre sur plus de 33 000 hectares, avec des sommets de grĂšs , des plages de sable blanc, des estuaires, des grottes de calcaire⊠et dans cet environnement somptueux des sites prĂ©historiques vieux de 4000 ans ⊠Malheureusement mais cela semble trĂšs difficile sans moyen de locomotion nous pourrions probablement louer des scooters Ă©lectriques pour lesquels on ne nous demanderait pas de permis international, mais alors que jâaurais Ă©tĂ© partante pour essayer dans une Lanyu sauvage , autant faire mes premiers pas dans la circulation effrĂ©nĂ©e de Kenting mâinspire peu . Louer un taxi pour la journĂ©e renchĂ©rirait trop le budget qui explose dĂ©jĂ âŠLa chaleur aidant, les filles rechignent Ă louer des vĂ©los et puis on ne peut tout faire, bref nous dĂ©cidons dâun commun accord de passer la journĂ©e Ă nous reposer et Ă la plage avant de ressortir dans le marchĂ© de nuit ! Câest donc ce que nous faisons, avec un bain absolument dĂ©licieux plage animĂ©e juste ce quâil faut, vaguelettes agrĂ©ables, tempĂ©rature parfaiteâŠJâen veux encore ! Vendredi 24 Juillet Kenting-Kaohsiung Nous nous levons sans hĂąte, allons petit- dĂ©jeuner au mĂȘme endroit pain Ă lâail et bruschetta pesto-lardons-olivesâŠmhmmm avant dâaller Ă deux pas de lâhĂŽtel attendre le bus vers Kaohsiung, la deuxiĂšme ville du pays . Le guide indiquait que la plupart des taxis rentrant Ă vide vers Kaohsiung , on est frĂ©quemment sollicitĂ© pour remplir les taxis au prix du bus . Câest ce qui nous arrive et nous faisons donc la route bien plus rapidement et dans un vĂ©hicule normalement climatisĂ© pour le mĂȘme prix, 1200 dollars pour nous plus il nous dĂ©pose Ă notre hĂŽtel bon plan ! LâhĂŽtel , un trois Ă©toiles local trouvĂ© sur est trĂšs agrĂ©able, mais pour la premiĂšre fois de ma vie, on nous fait attendre jusquâĂ lâheure officielle du check-in, 15 heures . Nous dĂ©cidons donc de partir directement dans Kaohsiung , câest facile, nous sommes au centre et tout prĂšs du mĂ©tro. Nous partons au Pier 2 Art District, et ne le regrettons pas . Dans le port, plusieurs entrepĂŽts ont Ă©tĂ© rĂ©habilitĂ©s et convertis en salles dâexposition, ateliers dâartistes âŠles extĂ©rieurs sont un musĂ©e Ă ciel ouvert, et le coup dâĆil est vraiment agrĂ©able .Puis comme le musĂ©e dâhistoire est dans le coin, nous allons aussi y faire un tour . Il est surtout composĂ© de panneaux explicatifs quâil faudrait avoir la patience de lireâŠNous ne nous attardons pas et en reprenant le mĂ©tro nous nous arrĂȘtons Ă la station Formosa Boulevard, qui a Ă©tĂ© Ă©lue par des internautes plus belle station de mĂ©tro au monde . Un artiste italien a créé un magnifique globe de lumiĂšre en verre, supportĂ© par deux gigantesque colonnes rouge et bleue , câest Ă voir ! Les filles reviennent ensuite Ă lâhĂŽtel alors que je me rends chez une avons trouvĂ© 3 salons sur notre chemin, et celui-ci est proche , ne semble pas snobinard, il me plaĂźt bien ! Justine a donc expliquĂ© que je vais faire ma couleur et ensuite je me retrouve au milieu de toutes ces dames qui ne parlent que chinois. Elles sont toutes adorables et aux petits soins pour moi, mâapportant thĂ© et biscuits, me faisant un massage des Ă©paules et du dos ..une fois que la couleur est posĂ©e, on mâenveloppe de cellophane et on me met Ă chauffer sous le casque .Le shampooing est curieux, lâeau est chaude mais le shampooing a un effet glaçon et jâai lâimpression que toute ma tĂȘte est devenue un Ă©norme bonbon mentholĂ©âŠPuis on me pose une serviette brĂ»lante sur les Ă©paules, on me refait un massage des Ă©paules .Que câest agrĂ©able ! La couleur est parfaite et je mâabandonne aux mains de la coiffeuse qui a dĂ©cidĂ© de me coiffer Ă sa façon et qui a une technique bien particuliĂšre,.Elle utilise ses brosses rondes en sanglier comme des bigoudis gĂ©ants et Ă un moment je me retrouve avec quatre brosses enroulĂ©es sur le crane ! Au final le rĂ©sultat est vraiment joli et je suis bluffĂ©eâŠJâai payĂ© 45 euros, il nây a rien Ă dire ! Je rejoins les filles et nous avons prĂ©vu de manger une soupe dans un troquet local âŠCe sera pour demain ! LĂ nous nous laissons tenter par un hot-pot de bĆuf et mouton trĂšs copieux et dĂ©licieux dans un joli petit restaurant ..Il faut prendre des forces- .Demain le petit-dĂ©jeuner compris sera chinois et nous allons continuer Ă visiter les points dâintĂ©rĂȘt de cette grande ville aĂ©rĂ©e et dynamique que semble ĂȘtre Kaohsiung ! Samedi 25 Juillet Kaohsiung Le petit-dĂ©jeuner composĂ© de riz, viande et lĂ©gumes ne nous tente pas trop mais il y a nĂ©anmoins des toasts . Puis nous reprenons la mĂȘme ligne de mĂ©tro que la veille car les points dâintĂ©rĂȘt majeurs sont situĂ©s dans le quartier du port. Notre premiĂšre visite est pour lâancienne demeure du consul de Grande- Bretagne, un Ă©lĂ©gant bĂątiment de briques rouges situĂ© sur une colline et dâoĂč lâon dĂ©couvre un beau panorama . Puis nous allons prendre un ferry qui en cinq minutes mais aprĂšs une attente dâune heure! nous emmĂšne sur lâĂźle de Chichin , une Ă©troite bande de terre formant une jetĂ©e dans le port de Kaohsiung .LâĂźle est trĂšs touristique et la rue centrale est remplie de boutiques dâartisanat et de petits troquets . Lâayant traversĂ©e de part en part, nous tombons sur une plage de grossier sable noir, sable qui a Ă©tĂ© utilisĂ© pour de magnifiques sculptures de sable .Je nâen avais jamais vu auparavant sinon dans des reportages, et lĂ certaines font plusieurs mĂštres de haut ! Lâambiance de lâĂźle est bon enfant, beaucoup de familles se promĂšnent et nous voyons mĂȘme des couples qui promĂšnent de petits chiens pomponnĂ©s dans des poussettes spĂ©ciales ! Nous achetons quelques bricoles, buvons jus de mangue fraĂźche et eau de coco prĂ©parĂ©s sur des Ă©tals ambulants, et je dĂ©couvre quant Ă moi un mĂ©lange de jus et de glace de canne Ă sucre, enrichi dâune salade de fruits de la passion, qui est une merveille ! Avant de partir, avec encore une longue attente, nous nous arrĂȘtons au joli temple de la dĂ©esse Matsu, qui date de 1670, câest le plus ancien temple de Kaohsiung. Nous reprenons le mĂ©tro pour revenir au centre, croisant sur notre chemin un grand terrain oĂč des familles sâexercent et jouent avec leurs cerfs-volants, et nous arrĂȘtant au passage pour manger un plat de mouton et lĂ©gumes dans un tout petit restaurant. AprĂšs une journĂ©e si dense et tant de marche, nous savons que ce soir encore personne ne sera partant pour ressortir au marchĂ© de nuit ! Dimanche 26 Juillet Kaohsiung Jâai du mal Ă lever les troupes ce matin ! Aujourdâhui nous avons dĂ©cidĂ© dâaller en bus Ă Meinong, un village dont le guide dĂ©crit les vestiges architecturaux dâune beautĂ© envoĂ»tante » et les riziĂšres, les champs de fleurs et les paysages luxuriants » âŠ. Il nous faut 90 minutes pour nous y rendre, et nous louons des vĂ©los pour trois fois rien 100 dollars chacune afin de visiter les alentours. Meinong Ă©tant un village dont la quasi-totalitĂ© de la population est de culture hakka, nous partons Ă quelques kilomĂštres visiter un musĂ©e qui lui est consacrĂ©. Câest assez intĂ©ressant, avec des objets de la vie quotidienne rurale, quelques habits de cĂ©rĂ©monie et des panneaux explicatifs sur ce sous-groupe des Chinois Han qui sâest installĂ© il y a deux cents ans Ă Taiwan. Surtout, il y fait frais, alors que le soleil est de plomb, la chaleur accablante, et que pĂ©daler est une gageure ! A la fin de la visite, on nous propose du DIY avec la peinture de petites ombrelles, la crĂ©ation dâombrelles de papier et bambou est en effet un artisanat local importĂ© au dĂ©but du XXĂšme siĂšcle de la province chinoise de Guangdong. Les filles se laissent tenter et nous passons un agrĂ©able moment dans une salle dĂ©diĂ©e, avec peintures et pinceaux. Puis nous partons voir une espĂšce de village » touristique mais sans grand intĂ©rĂȘt avec ses chinoiseries de mauvais goĂ»t. Sur le chemin du retour, nous nous arrĂȘtons voir un temple assez joli et lançons les morceaux de bois utilisĂ©s dans lâart divinatoire et par lesquels les dieux sont censĂ©s rĂ©pondre Ă nos questions .Ils ont la forme de bananes et symbolisent le sourire des dieuxâŠA ce moment-lĂ , le ciel sâest bien assombri et alors que nous regagnons le centre-ville, il se met Ă pleuvoir, ce qui est dĂ©licieusement rafraĂźchissant âŠMunies du plan touristique, une photocopie peu lisible, nous tournons nĂ©anmoins en ville car si nous avons bien vu quelques riziĂšres un peu sales Ă lâextĂ©rieur , nous voudrions bien voir dans la ville mĂȘme les vestiges architecturaux envoĂ»tants ! Bon, on a du rater quelque chose car mĂȘme la vieille rue est banale. Entre la pluie et nos recherches infructueuses, cela nous fait penser Ă Chichung oĂč nous avons cherchĂ© le musĂ©e du riz, et nous prenons cela Ă la rigolade ! Ici nous avons quand mĂȘme passĂ© quelques bons moments et câĂ©tait vraiment agrĂ©able de se promener Ă vĂ©lo. Nous sautons dans le bus de 17H20, et en arrivant Ă Kaohsiung nous retournons manger dans le petit restaurant de la veille. Demain matin, dĂ©part vers les Ăźles Pescadores ! Lundi 27 Juillet Kaohsiung- Penghu Câest un chapelet de 64 Ăźles dans le dĂ©troit de Taiwan, nommĂ©es ainsi par les Portugais. Pas aussi proches de la Chine que les autres archipels Mazu et Kinmen, qui sont restĂ©s jusquâen 1992 des bases militaires soumises Ă la loi martiale, lâarchipel Penghu , tampon entre la Chine et Taiwan, a nĂ©anmoins une histoire tumultueuse puisquâil a Ă©tĂ© successivement conquis par les pirates, les Hakkas, les Hollandais, les troupes de Koxinga, les Mandchoues, les Français et les Japonais ! Nous allons passer trois jours Ă Penghu, une Ăźle qui vit principalement de la pĂȘche et du tourisme, et nous prenons Ă 8 h 30 un Ă©norme ferry, semblable Ă ceux qui traversent la Manche pour 4h30 de navigation. Ce sera 5 h dâailleurs mais le trajet se passe bien, la mer est calme et nous pouvons nous occuper pour passer le temps. A lâarrivĂ©e nous rejoignons directement et Ă pied lâhĂŽtel que la boite de Justine nous a rĂ©servĂ© pour ces trois nuits, câest un grand hĂŽtel trĂšs confortable oĂč les rĂ©ceptionnistes parlent un peu anglais, ça fait du bien ! Nous avons faim et allons manger dans un restaurant qui fait partie dâune chaĂźne de burgers locale, je sens dâemblĂ©e que leur burger ne passe pas bien et effectivement je suis malade dans la foulĂ©e. On part Ă pied Ă une plage mais je ne me baigne pas , pas en forme .Heureusement ça passe vite. La capitale de Penghu , Makung, , semble ĂȘtre une ville moyenne, aĂ©rĂ©e et touristique tout en Ă©tant tranquille . Nous dĂ©couvrirons mieux Penghu demain avec le tour en bateau qui nous est aussi offert. Mardi 28 Juillet Penghu Ce matin Ă 8 h un taxi vient donc nous prendre Ă lâhĂŽtel pour nous amener au port. La compagnie de Justine prend vraiment soin de nous, mais le gag est quâayant tout rĂ©servĂ© par internet sans jamais ĂȘtre venu ici, ils ne savaient pas que le port est Ă 500 m au plus de lâhĂŽtel quâils nous ont rĂ©servĂ© ! Le chauffeur de taxi doit nous percevoir comme VIP ou invalides, au choix ! Nous partons donc pour un tour chinois je simplifie rempli de Chinois et avec des commentaires chinois , que nous allons dĂ©couvrir au fur et Ă mesure. AprĂšs 45 mn de navigation, nous dĂ©barquons sur lâĂźle de Cimen oĂč un bus attend le groupe, sauf ceux qui ont prĂ©fĂ©rĂ© avoir un scooter. On nous promĂšne pendant une heure, de rochers qui ont la forme de ⊠» en points de vue. Cela nâa pas grand intĂ©rĂȘt mais câest sympathique. LâĂźle est plate, toute verte mais sans vĂ©gĂ©tation haute, le guide parle de climat plus rude et de beaucoup de vent. Tout est propre, neuf, la route est goudronnĂ©e, longĂ©e par des poteaux Ă©lectriques, et les panoramas sur lâocĂ©an turquoise sont de toute beautĂ©. Nous reprenons ensuite le bateau pour au bout de 45 minutes nous arrĂȘter dans lâĂźle de Wangan , plus au Sud. Elle nâest guĂšre diffĂ©rente mais plus petite, 3OO personnes seulement y vivent, me dit un vieux TaĂŻwanais qui parle français et mâexplique quâil a vĂ©cu plusieurs annĂ©es en Cote d Ivoire, Centrafrique et SĂ©nĂ©gal .Affaires ou armĂ©e, je ne le saurai pas. Sur Wangan, nous mangeons un brin puis on nous promĂšne Ă nouveau âŠIl y a lĂ de trĂšs belles plages de sable blanc, et lâĂźle est apparemment un lieu de des tortues vertes .On nous emmĂšne voir deux cĆurs formant une espĂšce de jetĂ©e artificielle, câest un lieu trĂšs romantique pour les Chinois et un panneau indique que 99 couples se sont mariĂ©s Ă cet endroit en 2005 ! Aujourdâhui en tout cas un jeune homme vient de faire sa demande Ă sa fiancĂ©e, et tout le groupe applaudit depuis le promontoire dominant la scĂšne. Je dis bien depuis le promontoire car aucun autochtone câest Ă dire tous les cars sauf nous trois ne fait lâeffort de descendre sur la plage ni de sâĂ©carter un tant soit peu des 50 m goudronnĂ©s sĂ©parant chaque fois le bus de lâ »attraction ». De la mĂȘme façon nous sommes les seules Ă Ă©carter le rideau du bus climatisĂ© pour apercevoir le paysage, tous nos voisins ayant hermĂ©tiquement fermĂ© les leurs pour Ă©chapper au soleil. Nous finissons la journĂ©e par une mini promenade dans un des plus anciens lieux de peuplement des Han, avec quelques maisons noires basalte et coraux et basses en bord de mer, avant de regagner en bateau lâĂźle de Penghu. Un autre taxi nous attend pour nous ramener Ă lâhĂŽtel ! Et la fin de la journĂ©e se passe Ă lâhĂŽtel dâoĂč nous ne sortons plus, et oĂč nous profitons de la clim avec un grand plaisir.. .Mercredi 29 Juillet Penghu- GibeĂŻ Nous nous levons tard, et avons lâheureuse surprise de dĂ©couvrir un petit Ă©tablissement occidentalisĂ© » , qui propose dans un dĂ©cor agrĂ©able des brunchs, et des jus dĂ©licieux ainsi que des plats plus locaux, et ce pour un prix trĂšs bas . Cela me console dâavant-hier soir oĂč dans un troquet nous nous sommes fait arnaquer en beautĂ© avec une soupe de poisson qui nâĂ©tait pas sur la carte mais cela arrive frĂ©quemment ici, vous choisissez ce qui est exposĂ© et on vous fait ce que vous voulez , soupe qui mâa Ă©tĂ© facturĂ©e pour 550 dollars , le prix de trois repas normaux alors quâil sâagissait dâun infĂąme brouet, poisson plein dâarĂȘtes cuit Ă lâeau avec trois lamelles de gingembreâŠPremiĂšre fois que lâon nous vole il nây a pas dâautre mot dans ce pays oĂč les gens sont si aimables, et cela laisse une impression trĂšs dĂ©sagrĂ©able âŠMais aujourdâhui commence bien, et nous avons dĂ©cidĂ© de traverser lâĂźle principale pour rejoindre en bateau une autre petite Ăźle, GibeĂŻ qui a une plage magnifique. Un taxi nous amĂšne donc Ă lâembarcadĂšre en une demi-heure , je remarque encore une fois comme tout est neuf, propre, bien agencĂ©, et disons-le, riche .Penghu est un archipel dont tous les bĂątiments sont rĂ©cents, les routes sont surdimensionnĂ©es et il y a partout beaucoup dâespace comme si un dĂ©veloppement futur avait Ă©tĂ© pensĂ© dâemblĂ©e .Les structures de la gare maritime , que ce soit pour aller Ă GimeĂŻ, Ăźle de 2 ou 3 kilomĂštres, ou en revenir, sont elles aussi neuves et importantes. Nous rejoignons lâĂźle en un petit quart dâheure, câest un plaisir car lâeau est turquoise et nous avons vraiment envie de faire trempette. Sur GimeĂŻ, on peut aussi louer des scooters, et faire des activitĂ©s nautiques jet-ski⊠mais nous avons juste envie de nous rafraĂźchir ! Nous marchons une vingtaine de minutes pour rejoindre la plus belle plage, une grosse langue de sable blond .A part un petit groupe qui effectivement sur un cĂŽtĂ© pratique du jet-ski , la plage est dĂ©serte âŠ.Les Chinois ou TaĂŻwanais ne sont pas encore tournĂ©s vers la mer , peu se baignent et les rares femmes qui le font sont pudiquement en une piĂšce , short , voire tee-shirt âŠQuant Ă nous, nous passons deux ou trois heures dĂ©licieuses, lâeau est dâune couleur et dâune tempĂ©rature idĂ©ales, le dĂ©cor est idyllique âŠNous consacrons un moment Ă essayer de prendre des photos de nous trois en train de sauter, avec lâaide du retardateur, mais aprĂšs beaucoup dâĂ©checs et de fous-rires, il nous faut demander lâaide de jeunes gens pour prendre une photo correcte. Le petit groupe veut ensuite prendre des photos avec nous, câest quelque chose quâon nous demande ici moins frĂ©quemment quâen Chine mais rĂ©guliĂšrement tout de mĂȘme. Nous revenons Ă temps pour le dernier ferry de 17 h et rentrons Ă Makung en bus. Comme je nâai pas de monnaie sous la main pour rĂ©gler le bus, une dame paie spontanĂ©ment pour nous trois, et ne veut pas ĂȘtre remboursĂ©e une fois que jâai rassemblĂ© mes piĂšces ! Nous trouvons vraiment les TaĂŻwanais trĂšs aimables et accueillants, dĂ©sireux de communiquer dĂšs quâils connaissent un peu dâanglais. Le soir Ă Makung je mâarrĂȘte prĂšs dâun petit stand de rue oĂč on mange dâĂ©normes oursins, 10 Ă 12 cm au moins je les ai vus hier et veux tenter lâexpĂ©rience ! En fait, si le goĂ»t est bien le mĂȘme, je trouve la bĂȘte un peu grosse pour moi, et vaguement dĂ©goĂ»tĂ©e je me dĂ©pĂȘche de manger les lamelles de chair ⊠Jeudi 30 Juillet plage de Shanshui Quelle belle journĂ©e encore ! Nous avons fait une vraie grasse matinĂ©e et ne quittons lâhĂŽtel quâĂ lâheure du check-out, 11 heures. AprĂšs avoir mangĂ© au mĂȘme endroit quâhier matin, nous prenons un taxi pour rejoindre une autre plage, celle de Shanshui .Nous serons poisseuses ce soir en prenant le ferry mais tant pis, câest notre dernier bain ici. En effet, nous entamons notre derniĂšre semaine et nous quittons ensuite le littoral pour aller dans la montagne, avant de rejoindre Taipei âŠLa plage de Shanshui est parfaite, absolument parfaite âŠ.Une grande baie de sable blond, quasiment dĂ©serte, une eau cristalline, turquoise, et devenant peu Ă peu dâun profond bleu roi, un fond sablonneux oĂč on a pied sur des dizaines de mĂštres âŠ.Un beau point de vue sâoffre Ă nos yeux un peu plus loin depuis une colline verdoyante. Sanshui est une petite bourgade aĂ©rĂ©e, qui certainement va se dĂ©velopper car de nombreuses constructions sont en cours .Que sera Penghu dans 20 ans ? Je ne le sais, mais lâarchipel a de nombreux atouts et pourrait dĂšs maintenant ĂȘtre une belle alternative aux plages surchargĂ©es de ThaĂŻlande. Notre chauffeuse de taxi revient nous chercher Ă 15 heures et nous amĂšne Ă lâhĂŽtel rĂ©cupĂ©rer nos bagages puis dans la foulĂ©e au ferry. MĂȘme elle qui doit passer ses journĂ©es dans son taxi avec une clim poussĂ©e au maximum est habillĂ©e comme les femmes dâici pantalon long, petit haut avec de longues manches amovibles ne laissant libre que le bout des doigts, casquette couvrant le cou et comportant sur le visage une bavette amovible style tchador , lunettes de soleilâŠLâensemble me laisse une impression mitigĂ©e car si bronzer de longues heures au soleil est extrĂȘme, et tout Ă fait nocif , autant Ă©viter tout rayon en portant un tel accoutrement par 35° me semble inconcevable âŠEt on ne voit strictement rien de leurs visages⊠AprĂšs 5 heures de ferry, nous voici Ă nouveau Ă Kaohsiung pour une Ă©tape. LâhĂŽtel que jâai rĂ©servĂ© sur Agoda nâest pas mal pour le prix et en allant acheter trois bricoles au Seven Eleven, nous dĂ©couvrons que la gare est Ă 100 mĂštres, mĂȘme pas besoin de prendre un taxi demain matin ! Vendredi 31 Juillet Kaohsiung-TaĂŻnan Câest notre derniĂšre semaine qui commence ! Une heure de train le matin nous amĂšne Ă TaĂŻnan, ancienne capitale et quatriĂšme ville du pays. Nous laissons nos bagages dans la chambre et partons illico visiter la ville, dans laquelle Justine a dĂ©jĂ eu lâoccasion de venir. Le temple de Confucius, construit en 1665, est notre premiĂšre visite, il est trĂšs sobre, car le confucianisme nâest pas une religion et câest historiquement la premiĂšre Ă©cole publique de TaĂŻwan .De nos jours encore, les temples dĂ©diĂ©s au sage ont une fonction pĂ©dagogique. Justine y laisse sur le grand panneau habituel un vĆu dĂ©diĂ© Ă la fin de ses Ă©tudes. Puis nous allons voir le fort Provincia , construit en 1653 par les Hollandais pour se prĂ©munir des attaques venant du dĂ©troit ..Sans succĂšs donc puisque Xoninga a perçé leurs dĂ©fenses. Les deux visites sont agrĂ©ables sans plus. Mais câest ensuite le temple de lâImpĂ©ratrice du Ciel, situĂ© Ă quelques pas du fort, qui va ĂȘtre la plus belle surprise. Dâabord ses multiples salles sont trĂšs dĂ©corĂ©es. De grandes statues de Matsu sont flanquĂ©es de ses gardes du corps aux traits menaçants .Une des salles adjacentes doit ĂȘtre consacrĂ©e Ă Laoyue, le dieu de lâamour car tous les vĆux sont Ă©crits sur des papiers en forme de cĆur, et des centaines de photos de couples ornent les murs, câest Ă la fois kitsch et Ă©mouvant âŠNous avons surtout la grande chance dâassister Ă une cĂ©rĂ©monie taoĂŻste alors que nous allions partir , un important groupe, tout de jaune vĂȘtu, arrive, accompagnant un homme portant un costume de dĂ©mon, et deux hommes figurant des gĂ©ants noirs âŠIl y a aussi des musiciens , et les personnages dansent Ă lâentrĂ©e du temple pendant un moment avant dây entrer .A lâentrĂ©e et Ă la sortie, il y a dâun coup un bruit assourdissant censĂ© attirer lâattention des dieux .Lorsque nous allons prendre des photos des costumes que les hommes ont enlevĂ©s, le dĂ©mon » le remet gentiment sur sa tĂȘte et nous invite par gestes Ă prendre des photos avec lui . Ensuite nous nous promenons dans une ancienne rue , faisons un peu de shopping , Justine et moi achetons en particulier une valise , et puis nous repartons en taxi vers un faubourg car je voudrais aller dans un restaurant dĂ©corĂ© en bois flottĂ© par une artiste taĂŻwanaise âŠ.HĂ©las , nous tournons un moment sans trouver, le numĂ©ro ne rĂ©pond pas et nous finissons par revenir au centre et manger des sushis , ce qui nous convient aussi trĂšs bien ! Samedi 1er Aout TaĂŻnan- Chiayi Nous nâavons pas fini notre visite de TaĂŻnan, une ville agrĂ©able et animĂ©e , donc ce matin nous allons visiter un autre fort construit par les Hollandais en 1634, le vieux fort dâAmping .Il a Ă©tĂ© bĂąti Ă lâĂ©poque avec des pierres venues de Java et une mixture faite de riz gluant, de sirop de sucre de canne et de coquillages Ă©crasĂ©s, mais ceci expliquant cela? seul reste un mur dâorigine ! Le bĂątiment central, bien plus rĂ©cent, abrite un petit musĂ©e .LĂ aussi câest intĂ©ressant sans plus. Mais Justine nous amĂšne Ă quelques pas voir une curiositĂ© impressionnante, un gigantesque banian a pris en quelques dĂ©cennies Ă peine possession dâun entrepĂŽt de stockage .Câest impressionnant et lâon a peine Ă croire quâil sâagit lĂ dâun seul arbre ! Le banian Ă©tant un arbre sacrĂ©, il semble que les habitants ne sâapprochaient plus du bĂątiment depuis 70 ans, avant sa mise en valeur et ouverture du site au public. Au retour nous filons directement Ă la gare qui est bondĂ©e, Ă tel point que nous nâavons pas dâautre choix que de prendre un train trĂšs rapide, qui est assez cher .Il est vrai que câest samedi et si nous avions encore un peu dâespoir de pouvoir prendre demain le petit train qui relie Chiayi Ă Alishan dans la montagne, traversant 77 ponts et 53 tunnels en 3h30 pour 72 kilomĂštres, nous devons dâemblĂ©e ĂȘtre plus rĂ©alistes ! Alishan est prise dâassaut presque en permanence, mais nous lâavons rĂ©alisĂ© trop tard et le site entiĂšrement en chinois ne nous a pas aidĂ©es Ă rĂ©server ! Aujourdâhui nous nous contentons donc dâaller en moins dâune heure Ă Chiayi, qui est surtout une porte dâentrĂ©e vers Alishan car le guide la dĂ©crit comme dĂ©nuĂ©e de charme. Le paysage est plat, des riziĂšres alternent avec plusieurs petites villes comportant pas mal dâusines et de bĂątiments industriels. A part la vĂ©gĂ©tation tropicale, nous pourrions ĂȘtre en Europe, si ce nâest quâil y a moins dâefforts dâintĂ©gration de pylĂŽnes ou lignes Ă©lectriques par exemple .Une fois installĂ©es Ă lâhĂŽtel nous profitons de notre moitiĂ© dâaprĂšs-midi pour nous reposer au frais âŠNous ne ressortons que le soir, et cĂ©dons alors un petit peu Ă la fiĂšvre acheteuse dans le marchĂ© de nuit du quartier âŠnous avons le droit, ce sont presque les derniers jours et nous avons Ă©tĂ© trĂšs raisonnables jusque-lĂ ! Dimanche 2 Aout Alishan Je me rĂ©veille alors que le rĂ©veil devait dĂ©jĂ sonner depuis un quart dâheure, et nous sautons dans nos vĂȘtements, il faut dire que câest tĂŽt puisque nous prenons le bus de 6h10 qui part vers Alishan .Nous voilĂ , de justesse, parties pour deux heures et demie de voyage , et aprĂšs un petit trajet en plaine et parmi les riziĂšres , nous montons directement dans la montagne. Le paysage sâĂ©largit et les virages se succĂšdent , on dirait la montĂ©e vers Cilaos .A 8 heures, nous arrivons Ă lâentrĂ©e du parc national , bardĂ© de dizaines de bus, et prenons nos tickets, Le soleil est au rendez-vous et nous avons droit Ă quelques photos de la mer de nuages avant quâil ne se voile . Les vrais courageux qui se sont levĂ©s bien plus tĂŽt afin de voir le lever de soleil sur le mont Chuschan, Ă 2490 mĂštres, ont eu de la chance aujourdâhui .Nous avons Ă©tĂ© trop paresseuses pour cela, mĂȘme si la scĂšne telle que le Petit FutĂ© la dĂ©crit Les touristes par centaines, emmitouflĂ©sâŠ, Ă©coutent les commentaires bruyants de lâanimateur pourvu dâun porte -voixâŠPuis âŠils enfilent sur le bout de leur nez des lunettes Ă infrarouge⊠», Cette scĂšne donc doit avoir une grande saveur et permettre des photos cocasses ! Nous commençons par nous rĂ©chauffer, car il fait froid Ă cette altitude, avec un thĂ© au gingembre pour moi et au chrysanthĂšme pour Justine qui a pris goĂ»t au thĂ© en Chine. Le thĂ© dâAlishan est dâailleurs trĂšs cĂŽtĂ© mais il est donc trĂšs cher, et je ne suis pas assez connaisseuse pour que cela en vaille la peine .Puis munies dâune carte, nous allons nous promener plusieurs heures dans le parc forestier. Nous ne sommes pas seules, loin de lĂ ! Câest dimanche et lĂ aussi des centaines de touristes arpentent, la plupart sous la houlette de guides au petit drapeau , les sentiers bĂ©tonnĂ©s et tout amĂ©nagĂ©s de ce parc de 1400 hectares. Le climat varie du tout au tout dans le parc , puisquâil sâĂ©tage de 800 Ă 3200 mĂštres, et jâimagine que les vĂ©ritables randonnĂ©es, en particulier lâhiver avec les sommets enneigĂ©s, peuvent ĂȘtre magnifiques .Pour la journĂ©e, nous nous contenterons dâaller dâun point dâintĂ©rĂȘt Ă un autre les arbres millĂ©naires sacrĂ©s, un temple taoĂŻste, un temple bouddhiste, des arbres siamois, une piĂšce dâeau⊠dans la partie amĂ©nagĂ©e et en compagnie de nos amis chinois car jâimagine que les TaĂŻwanais visitent quand mĂȘme de façon plus autonome ? . Comme nous sommes dans la partie basse du parc, le paysage nâest pas trĂšs ouvert et nous sommes en permanence dans une forĂȘt que je dirais tropicale ou subtropicale â mais le parc offre aussi un climat tempĂ©rĂ© et alpin selon lâaltitude! -, avec des espĂšces de cyprĂšs gigantesques, dans une vĂ©gĂ©tation trĂšs dense. Beaucoup dâindividus ont 800 ans au moins, certains plus de 1200 ans ! Dâailleurs le chemin de fer a Ă©tĂ© conçu Ă lâorigine pour transporter le bois. Il est vraiment dommage que nous nâayons pu monter avec ces wagons encore tirĂ©s par les vieilles locomotives rouges, et pour qui aime randonner le site mĂ©riterait que lâon quitte ces chemins hyper balisĂ©s en restant plus longtemps , mais cette journĂ©e dans la magnifique forĂȘt âŠet dans la fraĂźcheur est nĂ©anmoins trĂšs agrĂ©able . Au retour, câest dĂ©jĂ le soir et nous allons manger directement avant de revenir Ă la chambre et prĂ©parer les derniers jours. Nous avions prĂ©vu dâaller au Sun Moon Lake, mais y aller depuis Chiayi est un peu difficile et aprĂšs rĂ©flexion nous dĂ©cidons de consacrer plus de temps aux alentours de Taipei, puisque nous en sommes parties directement. Lundi 3 Aout Chiayi-Taipei AprĂšs un lever sans hĂąte ça fait du bien! , nous allons Ă la gare et prenons nos billets de train vers Taipei .Le train normal Ă 461 dollars par personne pour cinq heures de trajet est bien suffisant aujourdâhui puisque nous nâavons rien dâautre de prĂ©vu . En attendant notre train, Charlotte et moi essayons dâaller voir Ă quelques pas une partie de la gare transformĂ©e en exposition artistique , avec des anciennes locomotives peintes , et de plus il y a une cache de Geocaching dans cet endroit, mais câest hĂ©las fermĂ© le lundi .Au final nous nâaurons donc rien visitĂ© des rares points dâintĂ©rĂȘt de Chiayi il y avait aussi dâanciennes maisons japonaises restaurĂ©es mais nous y avons flĂąnĂ©, fait de emplettes et nous ne lâavons pas trouvĂ©e si moche que ça . Nous retrouvons Taipei et son animation avec plaisir , dâautant que la chambre que jâai rĂ©servĂ©e au dernier moment est vraiment bien .Et nous ressortons le soir car je voudrais absolument voir le restaurant de lâartiste taĂŻwanaise Hsieh Li-Shian , celui qui se trouve Ă Taipei, puisque nous nâavons pas pu y aller Ă Tainan il a fermĂ©, en fait . Câest un peu loin et nous en avons pour 40 minutes de mĂ©tro mais nous nâallons pas le regretter. Ce restaurant, Five dime drifwood house , est une merveille dâarchitecture .. et un vĂ©ritable dĂ©lire crĂ©atif .LâextĂ©rieur reprĂ©sente deux immenses femmes dont les plis des robes forment les piliers de lâentrĂ©e, et on accĂšde Ă lâintĂ©rieur par une rampe douce qui serpente dâemblĂ©e dans un dĂ©cor extravagant, sorte de palais du facteur Cheval. LâintĂ©rieur sâapparente sur trois Ă©tages Ă une immense grotte aux formes totalement biscornues, dĂ©corĂ©e de peintures aborigĂšnes, dâimmenses arbres, de bĂ©tons travaillĂ©s et une grande piĂšce dâeau avec des bateaux agrĂ©mente le premier niveau. Tout est tortueux, fantastique, crĂ©atif, on pense aussi Ă Gaudi et le regard subjuguĂ© va dâun dĂ©tail Ă un autre sans se lasser âŠLes prix sont assez Ă©levĂ©s pour Taiwan environ 50 euros au total mais lâendroit en vaut la peine, et nous prenons un menu dĂ©gustation de plusieurs plats qui va se rĂ©vĂ©ler fort bon . Ce qui est amusant câest que comme partout Ă TaĂŻwan, les gens mangent trĂšs tĂŽt et que les codes ne sont pas les mĂȘmes. Nous Ă©tions au milieu du repas quand on est venu nous apporter la note, et Ă 21 h nous Ă©tions la derniĂšres et on nous a averties que le restaurant fermait ses portes ! Mais câĂ©tait une excellente soirĂ©e et jâai adorĂ© cet endroit ! Mercredi 4 Aout MarchĂ© de Wafenpu Pas de rĂ©veil ce matin, mais nous devons nĂ©anmoins reprendre nos sacs pour aller les poser dans ce qui sera notre hĂŽtel pour les deux derniĂšres nuits. Câest un peu moins bien, mais trĂšs bien placĂ© Ă cinq minutes du mĂ©tro Ximen. AprĂšs un petit-dĂ©jeuner trĂšs tardif au Starbucks, nous reprenons le mĂ©tro pour dĂ©couvrir le marchĂ© de Wufenpu, qui est le marchĂ© de vente en gros pour les vĂȘtements. Il ressemble un peu au marchĂ© de Chakucack avec ses centaines de petites boutiques, dont la plupart ici sont remplies de gros ballots et cartons prĂȘts Ă partir pour dâautres boutiques .A part quelques boutiques , la qualitĂ© semble moyenne , mais les prix sont vraiment bas, en particulier sur les portants mis Ă lâextĂ©rieur pour attirer le chaland et qui exposent des articles Ă 100 ou 200 dollars . Câest vraiment trĂšs tentant, mais il faut ĂȘtre avisĂ© car gros inconvĂ©nient, il nâest pas possible dâessayer les articles ! Mais bon, trois filles âŠet avec des prix si bas⊠nous passons un grand moment Ă Wafenpu , entrecoupĂ© de quelques pauses pour nous rafraĂźchir et nous avons bientĂŽt les bras chargĂ©s de paquets ! Il nous faudra dâailleurs y repasser demain car Justine a craquĂ© pour une trĂšs belle robe chinoise brodĂ©e de paillettes figurant un phĆnix. LĂ on nâest plus dans la mĂȘme gamme de prix, elle peut essayer et la robe parfaitement retouchĂ©e sera prĂȘte demain..AprĂšs avoir dĂ©ambulĂ© comme ça, nous sommes tellement Ă©puisĂ©es que nous ne ressortons mĂȘme pas manger et nous contentons de trois bricoles prises au Seven Eleven ! Avec essayages dans la chambre de tous nos articles, apprĂ©ciations et commentaires, fous-rires ! Globalement nous sommes satisfaites ! Jeudi 5 Aout WulaĂŻ MĂȘme si le shopping est bien agrĂ©able, je veux quand mĂȘme profiter de nos derniers jours Ă Taipei pour visiter les environs. Deux villes sont agrĂ©ables et valent la visite dans les alentours proches, mais Justine est allĂ©e dĂ©jĂ 4 fois Ă Chiufen, nous irons donc Ă WulaĂŻ. Câest une ville oĂč il y a des sources chaudes, et comme cela fait vraiment partie du patrimoine de TaĂŻwan, je ne voudrais pas partir sans vivre cette expĂ©rience. Nous prenons donc jusquâau bout la ligne verte du mĂ©tro, puis tout de suite un bus qui en 30 minutes et de multiples arrĂȘts nous amĂšne Ă Wulai. Il est remarquable de se retrouver en si peu de temps dans un monde totalement diffĂ©rent de la capitale. En effet nous quittons tout de suite lâagitation urbaine pour suivre une vallĂ©e, oĂč une riviĂšre de montagne serpente entre des montagnes verdoyantes quasi dĂ©sertes, pour finalement arriver dans une toute petite ville de montagne. La rue principale est piĂ©tonne et assez touristique avec quelques boutiques de souvenirs et de petits restaurants locaux .Nous y faisons quelques achats pour des petits cadeaux Ă rapporter. Puis nous nous renseignons sur les bains chauds publics, car sâil y a partout des publicitĂ©s pour des spas et des hĂŽtels chics, la plupart ayant mĂȘme un bain dâeau chaude naturelle dans chaque chambre, nous prĂ©fĂ©rons vivre une expĂ©rience plus authentique .Et lĂ , on nous envoie Ă la riviĂšre ! Nous y descendons donc, un peu dubitatives, cherchant une structure âŠNous finissons par toucher lâeau de la riviĂšre, et surprise alors que celle-ci est assez large, environ 6 mĂštres, lâeau est chaude, brĂ»lante mĂȘme au bord ! Des espĂšces de vasques ont Ă©tĂ© faites dans les galets du rivage, afin de mĂ©nager des espaces oĂč les quelques visiteurs sâĂ©tendent pour profiter des sources dâeau chaude du bord, la riviĂšre elle-mĂȘme Ă©tant froide dĂšs quâon sâen Ă©loigne. Nous faisons donc comme les quelques personnes prĂ©sentes, nous nous allongeons dans lâeau sous le soleil brĂ»lant et la sensation est vraiment dĂ©licieuse⊠Le paysage alentour est magnifique , forĂȘts et montagnes, torrent Ă nos pieds, et câest un pur bonheur de se prĂ©lasser dans son eau chaude , en bougeant paresseusement vers des courants plus frais lorsque la chaleur devient trop forte âŠNous avons beaucoup de chance, et dâautant plus que sans prĂ©venir alors que nous venons juste de nous rhabiller et remonter dans le village, Ă©clate une intense averse tropicale âŠNous rentrons donc dans un petit troquet pour y manger , et au bout de cinq minutes je remarque quâun caniveau dâeau coule au milieu de la salle et sous les tables, et que les gens mangent en y trempant leurs pieds. LĂ aussi nous faisons pareil et câest bien agrĂ©able .Eh oui le sources dâeau chaude sont exploitĂ©es au maximum dans le village, il nâest quâĂ voir dâailleurs lâenchevĂȘtrement de tuyaux qui partent de la riviĂšre, et jâimagine que chaque maison doit avoir bricolĂ© son petit systĂšme ! Nous avons donc passĂ© un excellent moment et repartons vers Taipei ravies de notre escapade. Mais la journĂ©e nâest pas finie puisque nous devons repasser Ă Wafenpu. La robe de Justine est parfaite et Justine qui doit retrouver un copain nous quitte ensuiteâŠPuisque nous sommes lĂ , , Charlotte et moi en profitons Ă©videmment pour refaire un tour, deux tours, trois toursâŠbref nous nâaurons pas visitĂ© tout le marchĂ© parce quâil est gigantesque mais nous nous sommes laissĂ©es tenter un certain nombre de fois encore ! Il nous faut donc une fois revenues Ă lâhĂŽtel et aprĂšs les nouveaux essayages refaire les valises, trier les affaires des unes et des autres partants vers des destinations diffĂ©rentes, rĂ© agencer les sacs âŠBref nous nous couchons trĂšs trĂšs tard, ou tĂŽt ! [nggallery id=221] Vendredi 6 Aout DĂ©part LĂ câest vraiment le dernier jour mais nous allons faire le maximum de notre aprĂšs-midi .Nous quittons lâhĂŽtel Ă lâheure limite de midi en y laissant nos bagages et nous allons manger au restaurant Ă thĂšme Hello Kitty . Tout dans la dĂ©coration, couleurs, costumes y rappelle la cĂ©lĂšbre petite chatte et mĂȘme tous les plats et gĂąteaux sont en forme de Kitty ! On y vient dâailleurs plus pour lâambiance que pour la cuisine, car celle-ci, chĂšre et quelconque, sera une dĂ©ception, mais le dĂ©cor est amusant et rĂ©gressif Ă souhait. Les filles sâamusent dâun couple qui dĂ©passe les bornes cĂŽtĂ© selfie , et pourtant on sait bien que les Asiatiques en sont les rois . Lâhomme a un compact, deux smartphones, une go pro qui filme en continu, et un instantanĂ©, tandis que la femme nâa que » son smartphone. Ce couple aura passĂ© le repas Ă prendre sĂ©parĂ©ment des photos dâeux-mĂȘmes, des photos de chaque plat, au moins une trentaine, pour ensuite pianoter sur son tĂ©lĂ©phone moi chez Hello Kitty mangeant ma soupe » , moi chez Hello Kitty mangeant mon dessert » ⊠sans se parler âŠ.Triste vraiment ! Notre derniĂšre visite sera pour le marchĂ© informatique de Guongshang oĂč Justine et moi achetons un disque dur et des bricoles. Il serait tentant lĂ aussi dây rester des heures, mais nous sommes raisonnables âŠet le taxi commandĂ© nous attend, il est temps de prendre le chemin de lâaĂ©roport âŠ. photos de Justine Ainsi se termine donc ce voyage de quatre semaines Ă TaĂŻwan, Ăźle extrĂȘmement riche et pleine de contrastes, offrant tant de belles dĂ©couvertes sur un si petit territoire. La ville trĂ©pidante et en mĂȘme temps facile Ă vivre et Ă taille humaine de Taipei nous a plu les montagnes que nous nâavons pas assez vues , les gorges et riviĂšres, les Ăźles sauvages, les plages paradisiaques , la culture taoĂŻste ou aborigĂšne, la gentillesse des habitants , tout cet ensemble me fait dire quâil doit ĂȘtre trĂšs agrĂ©able de vivre quelque temps Ă Taipei âŠ. CâĂ©tait encore un beau voyage ! Alire sur millenium : La rubrique hebdomadaire qui sĂ©lectionne les 5 offres VR qui nous semblent les plus intĂ©ressantes : semaine du 28/05/18. - page 3PS5 C'est le moment idĂ©al pour jouer Ă cette exclu PlayStation ! Horizon Forbidden West de Guerrilla Games s'offre une mise Ă jour technique salvatrice embarquant un tout nouveau mode graphique baptisĂ© mode "Ă©quilibrĂ©" proposant du 40hz et une intĂ©gration de la technologie VRR, mais aussi la prise en charge des hautes frĂ©quences d'image. fyng Horizon Call of the Mountain Le titre VR qui nous a bluffĂ© lors du State of Play ! Un trailer de gameplay plus que satisfaisant pour la version PSVR2, Call of the Mountain, de la sĂ©rie Horizon. Voici toutes les informations disponibles sur le jeu de Guerrilla Games. playstation God of War, Horizon... Du lourd Ă l'horizon chez Sony cĂŽtĂ© sĂ©ries L'univers de Kratos, ou encore celui de Aloy seront bientĂŽt adaptĂ©s en sĂ©rie ! C'est une grande nouvelle que Sony a rĂ©cemment annoncĂ©e, dĂ©voilant que trois de ses licences seraient prochainement disponibles sous la forme de sĂ©ries sur des plateformes de streaming comme Netflix ou Amazon Prime. Nintendo Switch Sports toujours au top mais bientĂŽt rattrapĂ© par un jeu de karting ! Le top des ventes physiques est de retour pour la semaine 18. Au programme, un Nintendo Switch Sports au top pour prĂ©parer l'Ă©tĂ©, mais il pourrait bien se faire dĂ©passer par un Mario Kart 8 Deluxe qui carbure. DĂ©couvrez tous les dĂ©tails du classement fournis par le SELL. nintendo Nintendo Switch Sports au sommet des ventes mais Horizon Forbidden West rĂ©siste Le top des ventes physiques est de retour pour la semaine 17. Au programme, Elden Ring sur Xbox Series, Horizon Forbidden West sur PS5 et Nintendo Switch Sports qui arrive en fanfare dans ce classement dĂ©voilĂ© par le SELL. playstation PS5 Une exclu Sony remonte Ă la tĂȘte des charts ? Alors que le mois d'avril s'est terminĂ©, le SELL a dĂ©voilĂ© les charts des meilleures ventes de jeux vidĂ©o en France pour la fin du mois. Grande surprise, une exclusivitĂ© PlayStation que tous croyaient disparue a refait surface et prend la tĂȘte du classement ! playstation Horizon Forbidden West Un troisiĂšme opus Ă venir ? Alors que Horizon Forbidden West, le dernier opus de la licence de Sony et Guerrilla Games, est sorti le 18 fĂ©vrier dernier, il se pourrait bien que les deux entreprises travaillent dĂ©jĂ sur un troisiĂšme jeu. Revenons sur cette dĂ©couverte surprenante ! Elden Ring, Horizon Forbidden West Le Yin et le Yang des open-world Disponibles Ă une petite semaine d'Ă©cart, Horizon 2 et Elden Ring sont 2 open-world s'adressant Ă 2 audiences distinctes. DiamĂ©tralement opposĂ©s, que ce soit dans leur structure ou leur direction, ils font d'excellents points de comparaison entre les OW "grand public" et les plus exigeants. Elden Ring, PokĂ©mon Arceus et Horizon Forbidden West en bataille dans le top des ventes Le SELL vient de dĂ©voiler le top 5 des ventes physiques pour la semaine du 21 au 28 fĂ©vrier dernier. Un top qui accueille le titre de FromSoftware Elden Ring pour tenir compagnie aux monstres d'Arceus et Ă Aloy d'Horizon Forbidden West. Panorama Horizon Forbidden West, Les Hauteurs NimbĂ©es de Brume OĂč le trouver ? Nouvelle soluce de panorama et cette fois au bout de la carte de Horizon 2, avec une image dont l'emplacement est assez facile Ă trouver, mais pour laquelle l'angle Ă trouver pour afficher l'image est un peu plus coton. playstation Horizon Forbidden West au top des ventes de la semaine mais Arceus rĂ©siste ! Le SELL vient de dĂ©voiler le top 5 des ventes physiques pour la semaine du 14 au 20 fĂ©vrier dernier. Un top qui se retrouve presque monopolisĂ© par le titre de PlayStation sorti le 18 fĂ©vrier dans lequel vous retrouvez Aloy. Un seul jeu sur Switch rĂ©siste comme les irrĂ©sistibles Gaulois. Horizon Forbidden West dans la rĂ©alitĂ©, ça donne quoi ? L'Ouest ProhibĂ© est la rĂ©gion dans laquelle le joueur Ă©volue dans Horizon 2. Mais saviez-vous que Guerrilla Games s'est fortement inspirĂ© de la vie rĂ©elle pour crĂ©er certains panoramas du jeu ? Horizon Forbidden West s'offre une expo dans le mĂ©tro parisien Les artistes du monde entier sont d'or et dĂ©jĂ inspirĂ©s par l'univers si singulier du dernier jeu de Guerrilla Games. Partons Ă la dĂ©couverte de la nouvelle exposition Horizon 2 Ă la gare St-Lazare de Paris. Emerveillement garanti ! Mise Ă jour Horizon Forbidden West Liste complĂšte des correctifs AprĂšs la sortie rĂ©cente du jeu, Guerrilla Games vient d'annoncer le dĂ©ploiement d'un patch pour Horizon 2 visant Ă corriger quelques dĂ©tails et bugs remarquĂ©s par les joueurs. Faisons ensemble le tour du patch ! TrophĂ©es Horizon Forbidden West Liste complĂšte, comment les dĂ©bloquer Voici la liste complĂšte des trophĂ©es de Horizon 2 si vous comptez avoir le platine, vous risquez de passer un bon moment dans son open world. Toutefois, mĂȘme s'ils sont nombreux, la plupart des achievments sont assez simples Ă accomplir Horizon Forbidden West Guide complet MGG, lancement du portail L'ouest prohibĂ© vous appelle dans Horizon Forbidden West et on compte bien faire un petit bout de chemin avec vous. DĂ©couvrez notre portail dĂ©diĂ© Ă la derniĂšre exclusivitĂ© Playstation, avec une soluce complĂšte et de nombreux guides thĂ©matiques. On sait pourquoi Horizon Forbidden West a Ă©tĂ© repoussĂ© de plusieurs mois ! Horizon Forbidden West est sorti depuis le 18 fĂ©vrier. GrĂące Ă une interview du PDG de Guerrilla Games, nous avons appris la raison pour laquelle la sortie du jeu, initialement prĂ©vue pour fin 2021, a Ă©tĂ© repoussĂ©e ! Horizon Forbidden West se dote de son patch day one Vous l'attendiez. Horizon Forbidden West est enfin disponible ! Et avec le jeu, le nouveau patch corrigeant quelques derniers dĂ©tails afin de rendre son gameplay le plus optimal possible. playstation Sortie Horizon Forbidden West Avis, gameplay, contenu... Toutes les infos On revient sur tout ce que vous devez savoir sur Horizon Forbidden West, avant son lancement officiel le 18 fĂ©vrier prochain sur consoles Playstation notre avis, ce Ă quoi il faut s'attendre niveau gameplay et contenu... Y a pas mal de choses Ă dire. Horizon Forbidden West La ForĂȘt d'Aloy pour faire un geste pour la nature A l'approche de la sortie de Horizon Forbidden West, PlayStation a lancĂ© une initiative qui vous permettra de planter des arbres tout en restant tranquillement dans votre canapĂ©. 1738 PS5 C'est le moment idĂ©al pour jouer Ă cette exclu PlayStation ! 1012 Horizon Call of the Mountain Le titre VR qui nous a bluffĂ© lors du State of Play ! 1655 God of War, Horizon... Du lourd Ă l'horizon chez Sony cĂŽtĂ© sĂ©ries 1844 Nintendo Switch Sports toujours au top mais bientĂŽt rattrapĂ© par un jeu de karting ! 1051 Nintendo Switch Sports au sommet des ventes mais Horizon Forbidden West rĂ©siste 2000 PS5 Une exclu Sony remonte Ă la tĂȘte des charts ? 1800 Horizon Forbidden West Un troisiĂšme opus Ă venir ? 1339 Zone de chasse Horizon Forbidden West Comment ça marche, rĂ©compenses 1308 Elden Ring, Horizon Forbidden West Le Yin et le Yang des open-world 1925 Elden Ring, PokĂ©mon Arceus et Horizon Forbidden West en bataille dans le top des ventes Meilleure arme pour dĂ©buter Horizon Forbidden West OĂč la trouver ? 19 fĂ©v 2022 Carte Horizon Forbidden West QuĂȘtes, chemins bloquĂ©s, voyage rapide 18 fĂ©v 2022 Chemins bloquĂ©s Horizon Forbidden West Comment les ouvrir, rĂ©compenses 18 fĂ©v 2022 Creusets Horizon Forbidden West Position, walkthrough et piratage 20 fĂ©v 2022 Monture volante Horizon Forbidden West Comment la dĂ©bloquer et l'utiliser ? 19 fĂ©v 2022 Carte Horizon Forbidden West QuĂȘtes, chemins bloquĂ©s, voyage rapide 18 fĂ©v 2022
Source SuperSoluce â Soluce Horizon Forbidden West â Panorama: Les hauteurs nimbĂ©es de brume. Share it! Twitter Facebook Google + Pinterest Linkedin. Vista Point - Dunehollow Vista Point - Scalding Spear . driehuur. Search. Search for: Last games. Xenoblade Chronicles 3 Guide & August 2, 2022. Stray Guide & Walkthrough. July 19, 2022. Live A Live 299 452 000 banque de photos, images 360° panoramiques, vecteurs et vidĂ©osEntrepriseSĂ©lectionsPanierRechercher des imagesRechercher des banques dâimages, vecteurs et vidĂ©osLes lĂ©gendes sont fournies par nos de l'imageContributeur42pix / Alamy Banque D'ImagesTaille du fichier50,2 MB 1,9 MB TĂ©lĂ©chargement compressĂ©Dimensions5120 x 3427 px 43,3 x 29 cm 17,1 x 11,4 inches 300dpiDate de la prise de vue7 avril 2007LieuLake wakatipu, queenstown, otago, south island, new zealandRecherche dans la banque de photos par tagsPardelĂ les hauteurs, Lâhiver sâĂ©tire en longueur, Sur les plateaux Ă©levĂ©s du Ladakh, les campements dĂ©sertĂ©s Laissent des stigmates dâenclos pleins Ă craquer en Ă©tĂ©, Des campements enneigĂ©s, de leurs troupeaux vidĂ©s, RetournĂ©s dans les vallĂ©es, JusquâĂ
Resumo Ăndice Mapa Texto Bibliografia Nota de fim Citação Autor Resumo Suite Ă un travail de terrain entre 1995 et 2015, dans un village de riziculteurs du Sud-Ouest de la Chine, en tant quâartiste-chercheuse, jâexamine dans ce texte les profondes mutations qui traversent les territoires frontaliers ruraux habitĂ©s par les minoritĂ©s nationales non-Han et en particulier ceux des Hani de la vallĂ©e du fleuve Rouge au Yunnan. Quel devenir pour leur modĂšle ancestral de riziculture irriguĂ©e en terrasse et quels sont les enjeux auxquels ils font face ? Mon travail croise une approche sensible par la photographie, le paysage peint, jusquâaux Ćuvres des artistes chinois de lâart contemporain, et examine les politiques patrimoniales dâamĂ©nagement du paysage. Les enjeux de la prĂ©servation ne sont pas seulement environnementaux - biodiversitĂ©, dĂ©veloppement durable, ils sont identitaires - cultures vernaculaires et minoritaires. Jâen pointerai les limites et esquisserai le da pĂĄgina Entradas no Ăndice Topo da pĂĄgina Texto integral PrĂ©ambule 1 L'appropriation culturelle se manifeste lorsquâun groupe dominant emprunte ou consomme des Ă©lĂ©ments ... 2 Enwezor dĂ©finit lâexposition Documenta 11 comme âa constellation of disciplinary models that seek t ... 3 Dans le cadre de cet article, il s'agit d'ethnies minoritaires d'une Province appartenant Ă la RĂ©pu ... 1Le concept de paysage culturel » appliquĂ© Ă des terres cultivĂ©es soulĂšve des questions â objectivation, patrimonialisation, marchandisation des territoires, du mĂȘme ordre que celles qui agitent le milieu de lâart en rapport avec lâaltĂ©ritĂ© et Ă certains de ses corolaires exotisation et appropriation culturelle1. Dans le contexte chinois, des paysages sont fabriquĂ©s ou maintenus », des corps sont formatĂ©s Yu, 2018 des fictions sont construites, et constituent de nouveaux imaginaires AugĂ©, 1997. Lâart contemporain en particulier, depuis lâĂ©vĂ©nement artistique Documenta 11 dont le commissariat Ă©tait assurĂ© en 2002 par Okwui Enwezor, est traversĂ© par des questions inhĂ©rentes aux frictions global/local, et questionne les reprĂ©sentations qui en sont faites, dans une perspective postcoloniale2. Lâartiste ne met pas seulement le monde en images, il questionne, bouscule les imaginaires, et son travail est source de rĂ©flexion. VoilĂ pourquoi il mâa paru nĂ©cessaire, aprĂšs avoir dĂ©crit lâenvironnement culturel dont il est question â un village hani, de me pencher sur la consommation - au sens dâune anthropophagie scopique - de paysage et dâethnicitĂ©, en Chine, et sur lâinterprĂ©tation que fait lâart contemporain de ces phĂ©nomĂšnes3. 4 Sur lâemploi du je, Fabiana Ex-Souza 2020 5 Le titre Riken no ken, une expression du théùtre japonais, signifie le regard Ă©loignĂ© » mâa Ă©tĂ© i ... 6 âMinoritĂ© visibleâ signifie que, bien que française de naissance, jâai Ă©tĂ© assignĂ©e Ă une identitĂ© ... 7 Dans ethno-graphies, une conversation avec Martine Bouchier, publiĂ©e dans Afrikadaa, je cite George ... 2Toute crĂ©ation artistique porte sa subjectivitĂ© qui devient en quelque sorte le manifeste de lâartiste4. Le mien serait mon triptyque Riken no ken, portrait de trois femmes â je suis lâune dâentre elles, vĂȘtues du costume hani5. Il synthĂ©tise les questions qui sous-tendent mon travail dâartiste, dâarchitecte et de chercheuse, mon point de vue rendant compte Ă©galement de mon expĂ©rience de femme en position de minoritĂ© visible6 » en France, partageant un statut pĂ©riphĂ©rique, comparable, toutes proportions gardĂ©es, avec celui des Hani en Chine, Comme lâethnologue Georges Condominas qui questionnait son dĂ©sir de sâintĂ©grer Ă la culture des montagnards du Centre-Vietnam Ă la lumiĂšre de ses propres origines française et portugo-sinovietnamienne, je cultive lâempathie7. 8 Je rends compte en dĂ©tail de ce processus et de la fonction du dessin, mĂ©dia qui permet une interac ... 3Comment apprĂ©hender les espaces cultivĂ©s des Hani, avec quels outils dâanalyse ? Si, en 2020, le dĂ©centrement est de rigueur, en 1995 quand ma recherche a commencĂ© ce nâĂ©tait pas dâactualitĂ©. Depuis, Philippe Descola a rĂ©flĂ©chi Par-delĂ Nature et Culture Descola, 2005. Augustin Berque est revenu sur sa notion de sociĂ©tĂ© proto-paysagĂšre qui induisait une hiĂ©rarchie entre les civilisations Ă©voluĂ©es » qui produisent des reprĂ©sentations du paysage, et dâautres qui nâen ont pas Berque, 1998 ; 1994. Cependant, lorsque je partais en Chine pour une rĂ©sidence dâartiste Villa Medicis Hors les Murs » de six mois, en 1995, les principaux thĂ©oriciens français dĂ©crĂ©taient lâapparition du paysage Ă la Renaissance, sur le fondement quâil nây a pas de paysage sans reprĂ©sentation, picturale, ou littĂ©raire », et ce, en Ă©tudiant essentiellement deux sociĂ©tĂ©s la sociĂ©tĂ© occidentale et celle de la Chine ancienne Berque, 1994. Ces grilles de lecture nâĂ©taient pas opĂ©rantes chez les Hani du fleuve Rouge, sociĂ©tĂ© sans Ă©criture qui transmet une culture orale, de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. Ceci mâa conduite Ă mâĂ©carter du cadre universitaire et de lâautoritĂ© scientifique pour adopter la subjectivitĂ© de la vision artistique, abandonnant ma thĂšse sur La culture du paysage, riziĂšres des Hani », pour mener ces recherches en suivant dâautres itinĂ©raires. Dans mon approche mĂ©thodologique, il nây a pas dâentretiens dans le sens ethnographique du terme ; je suis hĂ©bergĂ©e comme le serait une lointaine parente chez la famille hani avec laquelle jâai tissĂ© des liens affectifs. Lâimitation, lâapplication dâune mĂ©thode sont lâantithĂšse de la dĂ©marche artistique. Cependant, si lâartiste ou lâarchitecte inventent une rĂ©ponse pour chaque contexte donnĂ©, produisent archives et matĂ©riaux visuels in situ dessin, photographie, relevĂ©, vidĂ©o, il serait rĂ©ducteur de rapprocher la vision de lâartiste de celle du bricoleur. Car si je procĂšde bien par assemblage, collage et analogie, je peux tout autant rĂ©pertorier des objets, esquisser une typologie de la maison hani, faire un inventaire des ouvrages de dĂ©rivation dans les riziĂšres, ou encore, retracer le catalogue des broderies du vĂȘtement fĂ©minin8. En rĂ©alisant ces motifs, les femmes hani ont attirĂ© mon attention lors de mes derniers sĂ©jours en 2005 et 2015, et cette rencontre avec leurs corps, leurs mains, leur mode dâexpression visuelle a donnĂ© une autre orientation Ă ma recherche, selon ce que RanciĂšre nomme play and encounter 2004. Hal Foster a qualifiĂ© de tournant ethnographique », dans un article paru en 1996, cette nouvelle fonction de lâart. A lâissue du premier sĂ©jour de 1995-1996, je prĂ©sentais la sĂ©rie de photographies en noir et blanc ĂlĂ©vation qui renverse le point de vue plongeant sur les riziĂšres en terrasses qui restent littĂ©ralement Ă la surface » de ces Ă©tendues inondĂ©es. Je changeais alors de focale, proposant dâautres perspectives. Document n° 1 Document n° 1 Myriam Dao, Gravir I, sĂ©rie ElĂ©vation, 2003. Tirage numĂ©rique sur toile. Myriam Dao / ADAGP. Document n° 2 La rĂ©gion du Yunnan en Chine, 2019 RĂ©alisation de lâauteur. I. Le modĂšle Hani, Ă©cosystĂšme et paysage symbolique A. LâĂ©cosystĂšme des Hani du fleuve Rouge 4La province chinoise du Yunnan est traversĂ©e par trois grands fleuves qui se dĂ©versent ensuite via le continent asiatique, le MĂ©kong Lancang, le fleuve Bleu Yangzi Jiang, et le fleuve Rouge Hong He Document n° 2. Les riziculteurs hani de la vallĂ©e du fleuve Rouge pratiquent la riziculture sur terrasses irriguĂ©es, construites Ă flanc de montagne, entre 800 m et 1800 m dâaltitude dans la PrĂ©fecture Autonome Hani et Yi du Honghe, ceci sur prĂšs de hectares. Les Hani bĂątissent leurs villages Ă proximitĂ© immĂ©diate de sources situĂ©es en amont, dans la forĂȘt. De ces sources, lieux sacralisĂ©s, partent des canaux, qui, en se ramifiant, irriguent lâensemble des riziĂšres en terrasses bĂąties en aval du village. Document n° 3. Document n° 3 Myriam Dao, Le canal principal en amont du village, Yunnan, Chine, 1995, photographie argentique, Myriam Dao / ADAGP. 5Le rĂ©seau dâirrigation parcourt dâabord le village, se remplit au passage des dĂ©jections humaines et animales, et dĂ©pose cet engrais organique dans les canaux avant que ceux-ci acheminent lâeau dans les parcelles cultivĂ©es. Des systĂšmes de dĂ©rivations composĂ©s de pierres placĂ©es dans le canal secondaire dâirrigation, permettent de rĂ©partir lâeau dans toutes les ramifications du rĂ©seau. ParallĂšlement Ă ce systĂšme dâapprovisionnement en eau, des orifices de vidange permettent de rĂ©guler le volume dâeau dans chaque parcelle, ainsi que de les assĂ©cher temporairement Document n° 4. Document n° 4 RiziĂšres, 1995. Photographie argentique de lâauteur. Document n° 5 Coupe sur le village hani, Yunnan, Chine, 2015. Dessin Ă lâencre de lâauteur. 6Lâenvironnement des Hani ne repose pas uniquement sur la riziculture. La culture du riz partage lâespace avec dâautres productions agricoles qui apportent un complĂ©ment pour lâalimentation et contribuent Ă©galement Ă un Ă©quilibre agraire Bouchery, 1999. Les parcelles cultivĂ©es Ă la sortie basse du village fonctionnent comme des pĂ©piniĂšres, rĂ©coltent les dĂ©chets organiques vĂ©gĂ©taux, animaux et humains transformĂ©s en compost â fixateur dâazote â qui fertilisent les plants avant quâils ne soient repiquĂ©s en aval. Câest le principe de la permaculture. Les parcelles mises en eau sont le refuge des canards qui sây alimentent tout en dĂ©barrassant la terre des insectes et autres animaux nuisibles. Dans les parcelles en aval, les Hani pratiquent la pisciculture et pĂȘchent Document n° 5. Cette forme de permaculture rassemble ainsi des espĂšces variĂ©es et se dĂ©veloppe en relation avec tout organisme vivant. Lâhomme, la nature, les animaux Ă©changent dans le mĂȘme monde Jiao Y., 2011 et 2014. B. Paysage symbolique du monde Hani 7Dans la mythologie hani, lâeau est Ă lâorigine de toutes choses, et dâaprĂšs Li Zi Xian, elle mentionne une vaste Ă©tendue dâeau rĂ©pandue sur terre. » De lĂ vient lâorigine du monde. Les animaux aquatiques qui peuplaient cet ocĂ©an créÚrent toutes les espĂšces humaines ». Câest probablement entre le VIIe et le Xe siĂšcle, sous la dynastie Tang que ce mythe a commencĂ© Ă prendre forme dans lâimaginaire hani Bouchery, 1995. Un gigantesque poisson rouge femelle a créé les cieux, la terre, toute chose, dieux, hommes, graines. » Document n° 6. Document n° 6 Myriam Dao, Bararama, bijou cĂ©rĂ©moniel hani, Yunnan, Chine, 1995, photographie argentique Myriam Dao / ADAGP. 8Lâeau est un bien partagĂ©. A travers une gestion de lâeau collective de la responsabilitĂ© de chacun, câest une organisation sociale et, pour ainsi dire, vertueuse, qui sâexprime ici. Une terrasse irriguĂ©e en amont possĂšde un trop plein qui dĂ©bouche sur la riziĂšre situĂ©e en contrebas, et ainsi de suite. Chaque parcelle est une propriĂ©tĂ© individuelle appartenant Ă une famille, mais lâeau qui y circule est partagĂ©e entre tous. Les parcelles ne sont pas seulement mitoyennes, elles partagent la mĂȘme eau suivant un rapport du haut vers le bas, de lâamont Ă lâaval, de ce fait, hiĂ©rarchisĂ© dans lâespace. Lâexpression dâune relation communautaire forte est donc inscrite dans chaque parcelle suivant une imbrication complexe Bouchery, 2012. On peut affirmer que chez les Hani, la montagne cultivĂ©e est le lieu dâune sociabilitĂ© â il sây dĂ©roule des fĂȘtes â et mĂȘme dâune socialitĂ©. 9Les Hani, une sociĂ©tĂ© idĂ©ale, ont-ils une cosmogonie des montagnes et eaux » ? 9 Traduction de Pascal Bouchery. 10 Bouchery, 2012, au sujet de la cosmogonie hani sa structure narrative prĂ©sente des affinitĂ©s av ... 11 Pour le lien entre la cosmogonie de la Chine antique et celle des Hani, cf. Bouchery 2010 et 2012. 10Le concept de beau paysage » ou paysage idĂ©al est dĂ©crit de la sorte par les Hani Xaota-xaotae xu-sa, uphu tsaodzae xu-sa », littĂ©ralement un environnement de montagnes oĂč lâeau sâĂ©coule rapidement » Bouchery, 19959. La montagne et le cours dâeau, voilĂ ce qui constitue pour les Hani un paysage idĂ©al. Lâimportance de ces deux Ă©lĂ©ments, la montagne et lâeau â prĂ©sents dans la pensĂ©e de la Chine taoĂŻste â ne doit pas minimiser celle dâun autre facteur lâĂ©coulement rapide de lâeau, autrement dit, le mouvement. Sâils possĂšdent une culture propre Ă leur territoire spĂ©cifique, les Hani du fleuve Rouge appartiennent cependant, gĂ©ographiquement, au monde chinois10. La vallĂ©e du Fleuve Rouge est une partie de la province du Yunnan. De ce fait, il me parait pertinent dâesquisser un parallĂšle entre le monde hani et le paysage taoĂŻste11. Document n° 7 Shi Tao, Cascade Mingxianquan et Mont Hutouyan, Qing Dynasty, 17e siĂšcle, encre et couleurs sur papier, Sen-oku Hakuko Kan Sumitomo Collection, Kyoto. C. Paysage taoĂŻste 12 Citation du peintre Zong Bing, IVe siĂšcle, Hurvitz L. 1970, "Tsung Ping's Comments on Landscape Pai ... 13 Citation de Mircea Eliade dans Le sacrĂ© et le profane, 1965. 11Les monts et les eaux sont les deux principaux motifs du paysage chinois, au point que ce qui les dĂ©signe en chinois shan shui, est devenu synonyme du genre pictural chinois paysage ». Lâobjet que se donne la peinture chinoise est de crĂ©er un microcosme, plus vrai que la Nature elle-mĂȘme »12. Si lâhomme nâest pas figurativement reprĂ©sentĂ©, il nâest pas pour autant absent ; sa prĂ©sence au monde sous les traits de la nature, laquelle, vĂ©cue ou rĂȘvĂ©e par lui, nâest autre que la projection de sa propre nature profonde tout habitĂ©e dâune vision intĂ©rieure. Ainsi, peindre la Montagne et lâEau, câest faire le portrait de lâhomme, et plus prĂ©cisĂ©ment, de la dynamique mĂȘme du corps humain Cheng, 1979. Ainsi les peintres taoĂŻstes Ă©tablissent une correspondance entre microcosme et macrocosme par le biais de la conception taoĂŻste du monde et des processus vitaux qui lâaniment â les mĂ©ridiens. LâHomme est en symbiose avec le paysage, et câest prĂ©cisĂ©ment cette harmonie qui doit ĂȘtre montrĂ©e par le peintre. Document n° 7 La Chine taoĂŻste ne connait pas la sĂ©paration entre monde physique et monde phĂ©nomĂ©nal, contrairement Ă ce qui est apparu avec la ModernitĂ© en Occident. Toutefois, le mot shan shui dĂ©signe plutĂŽt la reprĂ©sentation, et non le rĂ©el. Il sâagit dâun paysage apprĂ©hendĂ© visuellement donc, voire un paysage mental, celui qui est parcouru par les poĂštes qui visitent en esprit ». LâĆuvre dâart nous entraĂźne dans un pĂ©riple visuel. Quâen est-il aujourdâhui ? Loin, trĂšs loin de la conception taoĂŻste du paysage, lâamĂ©nagement du territoire en Chine rĂ©pond plus Ă un mouvement de théùtralisation du paysage â dans lâesprit de la sociĂ©tĂ© du spectacle », quâĂ un souci de placer lâhomme en harmonie avec le cosmos. Mircea Eliade notait dĂ©jĂ en 1965 ...Le Cosmos est devenu opaque, inerte, muet il ne transmet aucun message, nâest porteur dâaucun chiffre »13. II. Une famille de riziculteurs Hani / 1995-2015 14 Le nom de famille a Ă©tĂ© changĂ©. Mes hĂŽtes ne sont pas mes "informateurs" au sens de l'enquĂȘte ethno ... 12En 1995, câest M. Ma14 nĂ© vers 1930, aujourdâhui arriĂšre-grand-pĂšre, qui mâa accueillie dans le village hani, oĂč je suis restĂ©e deux fois trois mois. Bien que je ne restitue aucun tĂ©moignage de villageois sur le sujet de lâamĂ©nagement touristique, jâai choisi de ne pas citer le nom du village. M. Ma habitait la maison de briques cuites, rebĂątie avec lâaide des voisins, pour remplacer celle de ses parents en terre crue. BĂątie sur pilotis, lâespace au niveau au sol est dĂ©volu au buffle, seul lâĂ©tage est habitĂ© assorti dâun minuscule grenier au second niveau. Sans eau courante, elle est partiellement couverte de chaume, lâautre partie en terrasse est dĂ©diĂ©e au sĂ©chage des rĂ©coltes. 13En 1995, le fils de M. Ma, nĂ© vers 1950, la 2e gĂ©nĂ©ration - aujourdâhui le grand-pĂšre », travaille en ville Ă lâusine. Parmi ses 4 enfants â la 3e gĂ©nĂ©ration nĂ©e dans les annĂ©es 1980, aujourdâhui les parents », les deux ainĂ©s sont scolarisĂ©s dans la capitale de la prĂ©fecture du Hong He fleuve Rouge, et les deux derniers, inscrits Ă lâĂ©cole du village, vivent avec leurs grands-parents quâils aident pour de menus travaux agricoles. Lors de ce premier sĂ©jour, mon travail se focalise sur les riziĂšres en terrasses, leur systĂšme dâirrigation, le lien Ă©troit entre le village bĂąti et son milieu. 14Lorsque je reviens en 2005 durant deux semaines pour me focaliser sur les motifs des vĂȘtements fĂ©minins, le fils de M. Ma a repris la maison familiale avec son Ă©pouse et exploite Ă son tour les riziĂšres. M. Ma, retraitĂ©, sâest installĂ© dans la capitale de la prĂ©fecture, entourĂ©s de ses deux petites filles 3e gĂ©nĂ©ration que jâavais connues Ă©coliĂšres, Ă leur tour mĂšres chacune dâun garçon appartenant Ă la 4e gĂ©nĂ©ration les arriĂšre-petits-enfants. Câest au cours de ce second sĂ©jour que je peux Ă©tablir un lien entre les broderies du vĂȘtement fĂ©minin et les tracĂ©s des riziĂšres. Des volutes, courbes et contrecourbes brodĂ©es sur les vĂȘtements ancestraux, sont aujourdâhui encore portĂ©s par les jeunes filles et les femmes hani, mais dans une version manufacturĂ©e. A noter que les voyagistes ont compris lâargument commercial et proposent des formules de sĂ©jour dans les vallĂ©es du fleuve Rouge, illustrĂ©es dans les brochures pour moitiĂ© par des portraits de femmes en costume ethnique colorĂ©, et pour lâautre moitiĂ© par les riziĂšres en terrasses cf. infra, IndigĂ©nisation du paysage. Ils dĂ©crivent les nationalitĂ©s minoritaires ć°æ°æ°æ, shÇoshĂč mĂnzĂș comme une mosaĂŻque humaine », et les riziĂšres comme un patchwork miroitant ». La mĂ©taphore paysagĂšre et textile est Ă son apogĂ©e dans la vallĂ©e du fleuve Rouge ! 15En 2015 je retourne au village pour une durĂ©e de trois semaines. Les deux sĆurs de la 3e gĂ©nĂ©ration travaillent en ville dans le commerce. Les migrations rural-urbain en Chine se sont gĂ©nĂ©ralisĂ©es dans les derniĂšres dĂ©cennies, dues aux disparitĂ©s Ă©conomiques ville/campagne, et leurs effets sociologiques ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s Kleinwechter, 2012. Câest le cas prĂ©cis de leurs deux frĂšres qui ont dĂ» migrer dans un pĂ©rimĂštre plus lointain, Ă Kunming, dans la capitale de la province du Yunnan, Ă une journĂ©e de route, pour travailler dans lâindustrie, laissant leurs enfants au soin de leurs grands-parents. Ces derniers exploitent toujours les riziĂšres, bien quâils me disent avoir atteint lâĂąge lĂ©gal de la retraite 60 ans pour un homme, 50 ans pour lâĂ©pouse dâun agriculteur, toujours selon eux. GrĂące Ă lâargent gagnĂ© en ville par leurs enfants, les grands-parents ont pu reconstruire entiĂšrement leur maison. Document n° 8 Toitures et panneaux solaires du village hani, Yunnan, Chine, 2015. Photographie numĂ©rique de lâauteur. 15 Ces savoirs, en particulier la trĂšs riche pharmacopĂ©e relevĂ©e par Bouchery 1999, subissent une fo ... 16La nouvelle structure poteau-poutre en bĂ©ton avec des murs de briques, permet dâaugmenter largement la surface bĂątie sur la parcelle, et de doubler la hauteur totale. Lâeau courante, chauffĂ©e par un panneau photovoltaĂŻque en toiture, est installĂ©e comme dans la plupart des nouvelles maisons hani. Le changement de mode de vie est manifeste. Ce qui me frappe lors de ce sĂ©jour de 2015, câest la transformation du village. Toutes les maisons agrandies rĂ©cemment ont empiĂ©tĂ© sur lâespace public, rĂ©duit Ă sa plus simple expression. Le progrĂšs est arrivĂ©, mais le systĂšme hani est inchangĂ©. De ce fait, les eaux usĂ©es de vaisselle, et des lave-linges, qui circulent toujours dâamont en aval, alimentent en eau polluĂ©e de dĂ©tergent, les riziĂšres en aval. Le mĂ©decin vient au village, Ă domicile, administrer une injection intraveineuse dâantibiotique Ă la grand-mĂšre pour soigner un rhume. Cette mĂȘme personne mâavait prodiguĂ© des soins vingt ans plus tĂŽt, frottant des herbes et le dos dâune cuillĂšre sur mon cou et ma nuque pour me guĂ©rir dâune fiĂšvre15. 17Je me demande si les arriĂšre-petits-enfants reprendront la riziculture. Je crains quâĂ mon prochain voyage, en 2025, la riziculture du village hani ne soit plus quâun beau tapis de couleurs changeantes au rythme des saisons, entretenues par les habitants les plus dĂ©munis pour le plaisir des touristes. Ceux qui auront su prendre le tournant, et les arriĂšre-petits-enfants de M. Ma seront sans doute de ceux-lĂ , auront ouvert des chambres dâhĂŽtes dans leur maison agrandie, et le rooftop qui servait jusquâĂ prĂ©sent au sĂ©chage des rĂ©coltes accueillera des bagpackers attablĂ©s devant leurs sodas. Document n° 9 Myriam Dao, Village hani dans un monde global, Yunnan, Chine, 2015, photographie numĂ©rique. Myriam Dao / ADAGP. III. Mutations A. Nouveaux flux Ă travers le territoire 18Les territoires de la vallĂ©e du fleuve Rouge Ă©taient restĂ©s, jusquâĂ la fin des annĂ©es 1990, difficiles dâaccĂšs, pĂ©riphĂ©riques et non peuplĂ©s par lâethnie majoritaire Han. Auparavant situĂ©es aux confins, ces rĂ©gions appartiennent aujourdâhui Ă un espace gĂ©opolitique de premiĂšre importance au contact de quatre pays â la Birmanie, le Laos, le Vietnam, et la ThaĂŻlande, dont les trois premiers directement depuis lâouverture des frontiĂšres communes. La Chine a normalisĂ© progressivement ses relations avec lâASEAN et depuis 2010 sâinstaure entre eux la plus vaste zone de libre-Ă©change du monde. Ce phĂ©nomĂšne se dĂ©veloppera dans les prochaines annĂ©es avec la construction des nouvelles routes de la Soie du 21e siĂšcle ». La province du Yunnan y sera Ă la convergence du corridor Chine-Birmanie-Bangladesh et du corridor Chine-PĂ©ninsule indochinoise-Malaisie-IndonĂ©sie. 16 La politique de Beijing dont les deux premiĂšres phases â la construction dâun cadre institutionnel ... 19LâamĂ©lioration des rĂ©seaux de transports dans la vallĂ©e dans le cadre de la politique centrale16 â depuis 2005 le village hani est accessible depuis une autoroute, a prĂ©cipitĂ© une rupture symbolique en coupant le village de son entitĂ© complĂ©mentaire montagne-forĂȘt-source ». Cette autoroute facilite le commerce â les paysans vont vendre leurs denrĂ©es et acheter des marchandises industrialisĂ©es, mais le cercle vertueux » de lâĂ©cosystĂšme hani est rompu dĂšs lors que les habitants modifient leurs habitudes de consommation, modes de vie et standards. ImmĂ©diatement perceptible dans les changements architecturaux, vestimentaires et alimentaires, lâimpact est tout aussi important au niveau de lâĂ©cologie Document n° 9. Cette ouverture vers un monde globalisĂ© se rĂ©percute sur le paysage, et aussi sur les structures de la culture immatĂ©rielle qui le sous-tendent Xin, 2000 du fait dâune forte sinisation » les langues minoritaires se perdent, jusquâaux noms hani qui ne sont plus transmis, dans la famille Ma comme dans dâautres familles du village. LâĂ©popĂ©e hani Ă©tait pourtant basĂ©e sur un rĂ©cit gĂ©nĂ©alogique. B. Le Théùtre de gĂ©ographie 17 Les seules reprĂ©sentations de riziĂšres sont issues du TraitĂ© de 1637 Tiangong Kaiwu 怩淄éç©, LâExp ... 18 20ConsĂ©quence directe de la nouvelle voie de circulation, les riziĂšres en terrasses intĂšgrent les circuits touristiques massivement. Des photographes viennent dans un premier temps de toute la Chine, puis, du monde entier. Ils sâattachent Ă donner une image trĂšs picturale » ou pittoresque » du paysage des Hani du fleuve Rouge, vision aussitĂŽt vĂ©hiculĂ©e par les opĂ©rateurs touristiques. Les photographes chinois ont artialisĂ© les riziĂšres en terrasses â pour emprunter cette expression Ă Alain Roger 1997 â câest-Ă -dire quâils ont fait de ces champs cultivĂ©s en terrasses un objet digne de la reprĂ©sentation artistique â car il faut noter lâabsence de ce motif dans la peinture classique chinoise17. Empruntant les codes de ce genre pictural, les photographes ont mis lâaccent sur une esthĂ©tique nimbĂ©es de nuages18. PostĂ©s des heures durant au sommet des vallĂ©es, ils attendent le moment oĂč la brume enveloppe les parcelles inondĂ©es. Un nouveau motif pictural est fabriquĂ© celui qui met en scĂšne des riziĂšres inondĂ©es, Ă©tincelantes sous la lumiĂšre, avec des variations colorĂ©es suivant la position du soleil, des saisons, mais avec une constante une reprĂ©sentation en vue plongeante. Les riziĂšres deviennent iconiques. Seules les parcelles inondĂ©es ont la faveur des photographes. Mais ce nâest pas le concept de flux nourricier ou cosmique qui les attire. La prĂ©sence de lâeau ne vaut, pour leurs images, que parce quâelle permet un jeu de miroir avec le ciel. 19 Op. citĂ© 20 La famille Ma sâest sĂ©parĂ©e de ce bijou de cĂ©rĂ©monie, et jâen ai retrouvĂ© une photographie dans un ... 21Pourtant, la peinture chinoise des montagnes et des eaux, selon Philippe Descola19 nâest aucunement une mise en art ou une artificialisation dâun environnement naturel, mais la mise en image dâune correspondance entre lâhomme et le cosmos qui donne Ă voir ce qui, dans le monde, entre en consonance avec les dispositions humaines. âŠ, il sâagit toujours dâun âmonde en petitâ, pour reprendre lâexpression de Rolf Stein, ⊠qui reproduit le grand monde au sein duquel lâhomme peut Ă la fois tisser des affinitĂ©s et trouver un refuge ». Cette citation fait Ă©cho Ă la miniaturisation cosmogonique hani, existant au travers du bararama20, bijou de cĂ©rĂ©monie qui synthĂ©tise les correspondances Ă©tablies par les Hani cf. supra Document n° 6, Bararama, bijou cĂ©rĂ©moniel hani. 22Les photographes font abstraction du milieu, de lâĂ©coumĂšne, tout comme le regard moderne sâest distanciĂ© du monde. 23Le tourisme de masse nĂ©cessite des amĂ©nagements panoramiques sur le paysage, et des observation deck, sont amĂ©nagĂ©s. Comme François Jullien je pose la question Est-ce seulement par la vue que lâon peut accĂ©der au paysage ? » Pour lui en effet, le paysage est non seulement affaire de vue, mais aussi de vivre » Jullien, 2014. En rĂ©ponse au besoin de contemplation, le paysage hani est mis en scĂšne. Des paysages dignes de scĂšne de théùtre » ou dĂ©cor. John Brinckerhoff Jackson, dans son article Landscape as Theater », notait le rapprochement entre scĂšne de théùtre et paysage, qui opĂ©rait dĂšs le 16e siĂšcle Brinckerhoff, 1979. Lâanglais rend mieux la comparaison avec le mot scenery. Ainsi au Yunnan, on visite les terraced fields scenery et non seulement les riziĂšres, mais les habitants eux-mĂȘmes ! C. IndigĂ©nisation du paysage 21 ć°æ°æ°æ, shÇoshĂč mĂnzĂș, nationalitĂ©s minoritaires, le nombre 56 fut contestĂ© en 1953 avant dâĂȘtre offi ... 24Les rĂ©gions situĂ©es aux marges sud et ouest de la Chine, sont celles qui abritent la plus forte population nâappartenant pas Ă la nationalitĂ© majoritaire Han. Ainsi, la province du Yunnan, concentre Ă elle-seule 25 ethnies â sur les 56 minoritĂ©s nationales ou ethnies minoritaires officiellement rĂ©pertoriĂ©es par la RĂ©publique populaire de Chine, dont les populations Hani, Tai, Miao, Yi, qui vivent imbriquĂ©es les unes avec les autres21. Ces ethnies qui vivent au-delĂ des frontiĂšres chinoises en Birmanie, au Laos, au Vietnam, et en ThaĂŻlande, dĂ©finissent elles-mĂȘmes leur appartenance avec un certain flou, tant par rapport Ă un territoire physique, quâĂ une identitĂ© nationale. 22 Yu L., âPackaging Craftwork, Sharing Heritage Collaborative Brand Promotion in Multiethnic Southwe ... 25Source dâinspiration dans les toutes les sphĂšres de la sociĂ©tĂ© chinoise, le retour Ă la tradition est happĂ© par le marketing qui en fait un argument de poids, jusquâĂ la caricature Liu, 2019. Le tourisme culturel et patrimonial chinois joue donc sur plusieurs facteurs la mise en scĂšne du paysage, et celle des cultures ethniques Milan, 2012, et propose donc un pĂ©riple dans les villages de la vallĂ©e du fleuve Rouge, packaging » combinant ethnies minoritaires aux tenues colorĂ©es et riziĂšres en terrasses22. Document n° 10 Myriam Dao, Maison Mogu » du village hani, Yunnan, Chine, 1995. Photographie argentique. Myriam Dao / ADAGP. 26A la propagande historique sur les ethnies minoritaires hĂ©ritĂ©e des Ă©coles de sciences sociales marxistes chinoises Wu, 2015 et Guo, 2019, vient sâajouter lâappĂ©tence de lâindustrie touristique pour le storytelling. Câest ainsi que la lĂ©gende entourant les maisons champignons » hani a Ă©tĂ© idĂ©alisĂ©e le mont Re Luo est rouge et vert, les champignons poussent partout. Le petit champignon ne craint ni le vent ni la pluie, dâune belle apparence inoubliable. » Rongxing, 2018 Document n° 10. Le mythe dâune maison bioclimatique hani chaude en hiver et fraiche durant lâĂ©tĂ©, ventilĂ©e et sĂšche » Gao, 2013, conforte ainsi le choix des promoteurs immobiliers qui nâhĂ©sitent pas Ă faire du style maison champignon » un argument de ventes des maisons sur pilotis de leurs villages de vacances Document n° 11. Document n° 11 Village de vacances de style hani, Yunnan, Chine, 2015. Photographie numĂ©rique de lâauteur. 23 InvitĂ© au Symposium qui sâest tenu le 12 mars 2016 en marge de lâexposition Bentu, par Philip Tinar ... 27A travers cette stratĂ©gie marketing de lâindustrie touristique, on frĂŽle ce que dĂ©nonçait lâartiste chinois Qiu Zhijie, invitĂ© Ă sâexprimer Ă la fondation Louis Vuitton en 2016, Ă savoir, lâexploitation superficielle des stĂ©rĂ©otypes de la tradition »23. Il explique un usage qui exploite lâapparence de la tradition sans chercher, ni Ă la comprendre ou Ă lâapprofondir, ni Ă la dĂ©construire ou la faire Ă©voluer. D. Patrimonialisation du paysage culturel » 24 Paysage culturel des riziĂšres en terrasse des Hani de Honghe 28LâannĂ©e 2013 marque plus encore le tournant patrimonial pour la vallĂ©e du fleuve Rouge le paysage des Hani devient un objet » inscrit sur les listes du Patrimoine Mondial de lâUnesco24, au titre de paysage culturel, câest-Ă -dire que lâensemble de son Ă©coumĂšne est reconnu comme devant ĂȘtre prĂ©servĂ©, avec toute lâorganisation sociale, religieuse et Ă©cologique dont il dĂ©coule. DâaprĂšs lâUnesco, les paysages culturels sont des Ćuvres mĂȘlant la nature et lâempreinte quây a laissĂ©e lâĂȘtre humain, les paysages culturels expriment la longue et intime relation des peuples avec leur environnement ». Le gouvernement chinois est tenu de mettre en Ćuvre des mesures de protection et de mises en valeur. A premiĂšre vue, ces mesures devraient bĂ©nĂ©ficier aux villages et Ă leurs populations, Ă moins que le vernaculaire ne soit instrumentalisĂ©, Ă©tant entendu quâen Chine, il ne peut ĂȘtre question dâenjeu identitaire. LâindigĂ©nĂ©itĂ©, si elle est reconnue comme culturelle, nâest en aucun cas une indigĂ©nĂ©itĂ© politique, il nây a pas de peuples autochtones » en Chine. IV. Vers de nouveaux paradigmes 25 Site de lâAgence française de dĂ©veloppement ... 29La civilisation Ă©cologique » du gouvernement chinois les enjeux du programme LâĂ©cologie, la lutte contre la pollution et le dĂ©rĂšglement climatique, la prĂ©servation de la biodiversitĂ©, sont aujourdâhui des sujets de prĂ©occupation centraux pour les autoritĂ©s chinoises », selon le Guide mĂ©thodologique de lâagence française de dĂ©veloppement, AFD de PĂ©kin25. CrĂ©er les conditions dâune civilisation Ă©cologique » est un mot dâordre du prĂ©sident Xi Jinping. La Chine est ainsi devenue en 2016 le premier producteur mondial dâĂ©nergie renouvelable selon lâAgence internationale de lâĂ©nergie. Par ailleurs, son gouvernement veut combler les inĂ©galitĂ©s Ville/Campagne en prĂŽnant le dĂ©veloppement Ă©conomique du monde rural. Câest ici que le tourisme, en particulier lâĂ©co-tourisme, joue un rĂŽle de premier plan. 30Ces trois facteurs â transition Ă©cologique, dĂ©veloppement Ă©conomique, inscription patrimoniale du paysage culturel, dans le contexte des paysages de riziĂšres de la vallĂ©e du fleuve Rouge, convergent tout naturellement vers la crĂ©ation dâespaces protĂ©gĂ©s. Afin dâĂ©viter lâarbitraire dâune politique verticale, plusieurs Ă©tapes devront ĂȘtre regardĂ©es avec attention la concordance des caractĂšres locaux avec les critĂšres listĂ©s par les experts et la labellisation qui en dĂ©coule. A. Parcs Naturels paysage sauvage vs paysage cultivĂ© Document n° 12 Myriam Dao, DegrĂ©s I et II, sĂ©rie ElĂ©vation, 2003, tirage numĂ©rique sur toile. Myriam Dao / ADAGP. 26 Wang Q., Parcs naturels, valorisation des paysages, reconversion des territoires », confĂ©rence du ... 31SacrĂ© versus profane ? Mon travail photographique DegrĂ©s I et II » par juxtaposition dâimage, pointait ce dualisme Document n° 12. Aujourdâhui, la Chine se trouve face Ă cette dualitĂ© dans la rĂ©flexion que mĂšnent ses institutions sur la crĂ©ation de parcs naturels »,26 Ă©tudiant avec intĂ©rĂȘt deux modĂšles celui des Parcs Nationaux amĂ©ricains, qui concernent les espaces sauvages », et le modĂšle français, appliquĂ© aux espaces ruraux et peuplĂ©s. 27 Les effets sociopolitiques des migrations forcĂ©es en Chine. liĂ©es aux grands travaux hydrauliques 32- Les Parcs Nationaux amĂ©ricains, pourraient inspirer lâamĂ©nagement dâespaces sauvages inhabitĂ©s » de lâOuest chinois. Le modĂšle amĂ©ricain porte avec lui la menace de relocalisation des quelques populations dissĂ©minĂ©es sur le territoire Ă amĂ©nager, afin de conforter le mythe de lâespace sauvage. La crĂ©ation des Parcs nationaux amĂ©ricains furent lourds de consĂ©quence pour les populations autochtones, en particulier celle de Yellowstone, sur des Ă©tendues prĂ©tendument qualifiĂ©es de uninhabited wilderness », terres sacrĂ©es appartenant aux Cheyennes, entre autres tribus Burnham, 2000. Mais en cela, la Chine nâa nul besoin de modĂšle, ayant dĂ©jĂ montrĂ© que les dĂ©placements de population ne sont pas un obstacle Ă sa politique dâamĂ©nagement du territoire cf. barrage des Trois-Gorges27. 28 Site de lâAgence française de dĂ©veloppement ... 33- Le modĂšle français des PNR Parcs Naturels rĂ©gionaux est dĂ©jĂ mis en Ćuvre, avec lâaide de lâAgence française de dĂ©veloppement28, dans la province du Zhejiang, trĂšs dense, oĂč le Parc National de Xianju PNX est en cours dâachĂšvement, sur le modĂšle du Parc Naturel RĂ©gional des Ballons des Vosges avec lequel il a un partenariat. Créés Ă la fin des annĂ©es soixante, les parcs français ont vocation Ă prĂ©server tant les Ă©cosystĂšmes que des Ă©conomies locales, artisanales ou rurales Wang, 2019. Le projet PNX promet des effets pĂ©rennes Ă travers la mise en place de processus consultatifs et participatifs au niveau du territoire et des actions de renforcement de capacitĂ©s sur les aspects de gouvernance du parc », avec pour ambition de rĂ©pliquer ce modĂšle Ă plus large Ă©chelle. 34MĂȘme stratĂ©gie pour lâagence WHITRAP basĂ©e Ă Shanghai et constituĂ©e dâexperts internationaux et chinois patrimoine, architecture, anthropologie, droit, urbanisme, Ă©cotourisme, agronomie, sociologie, etc., qui se positionne sur les petites localitĂ©s, et affirme sâappuyer sur la connaissance du local. Dans leurs textes, tout semble bien maitrisĂ© et extrĂȘmement vertueux. 35 Aucune stratĂ©gie territoriale ne devrait ĂȘtre Ă©laborĂ©e sans la comprĂ©hension des systĂšmes territoriaux complexes en jeu et sans identification des valeurs culturelles et naturelles, tangibles et intangibles dont ces paysages sont porteurs » Pola, 2019. 36Cependant, la mise en Ćuvre de ces principes atteste une autre rĂ©alitĂ©. V. Les compagnons pervers du dĂ©veloppement local29 A. LâĂ©cotourisme consomme plus dâĂ©lectricitĂ© 37Câest un des paradoxes du dĂ©veloppement durable. Car si le tourisme de masse offre un potentiel de dĂ©veloppement en Chine, il sâaccompagne dâun revers une demande en Ă©nergie exponentielle. Les investissements de lâAgence française de dĂ©veloppement pour le Parc National de Xianju, par exemple, ne seront rentabilisĂ©s que si le tourisme y affiche complet. Or, câest bien ce modĂšle qui pourrait sâappliquer au Yunnan, dans la vallĂ©e du fleuve Rouge. Les sites ne seront prĂ©servĂ©s quâen Ă©change dâune augmentation de la capacitĂ© dâaccueil des touristes. 30 Article du Monde 2005, Les barrages hydroĂ©lectriques, flĂ©au moderne des minoritĂ©s du Yunnan chino ... 38Comme nous lâindiquions en introduction, cette province est situĂ©e presque Ă la source de trois fleuves au dĂ©bit important. De ce fait, de nombreux barrages produisent lâhydroĂ©lectricitĂ© en abondance, Ă tel point que Kunming, la capitale provinciale de cinq millions dâhabitants, roule au tout Ă©lectrique automobiles et deux-roues. Depuis la construction de barrages hydroĂ©lectriques en amont du fleuve Rouge, on note des perturbations dans sa partie aval, comme celles que le Vietnam dĂ©plore dĂ©jĂ . Mais on peut craindre sur tout le cours du fleuve une pĂ©nurie dâeau pour irriguer les terrasses, ainsi quâun risque dâĂ©rosion en augmentation30. 31 Minhua L. Consumption of Packaged Convenience Food among Left-behind Children in Rural China, Inte ... 39Ăcologie Ă deux vitesses Les experts de la National Cultural Heritage Administration rĂ©habilitent les villages faisant partie de la Liste du Patrimoine mondial. Que va-t-il advenir des villages qui ne rĂ©pondent pas Ă tous les critĂšres patrimoniaux et qui, Ă©chappant aux grilles dâanalyse des experts, sont non Ă©ligibles Ă une politique de dĂ©veloppement ? Le village hani dĂ©crit plus haut est un cas typique de ceux-lĂ situĂ© Ă moins de 10 km dâun village identifiĂ©, lui, comme de haute valeur patrimoniale », et prĂ©servĂ© comme tel, panneaux explicatifs en anglais-mandarin devant des reconstitution de lavoir, de moulin Ă riz, dâautel du sacrifice du buffle, gestion des dĂ©chets policĂ©e il Ă©chappe Ă la stratĂ©gie de prĂ©servation culturelle et environnementale. La prĂ©servation ne concerne ni le village ni les riziĂšres qui le nourrissent. InchangĂ©es au premier regard, les riziĂšres sont aujourdâhui polluĂ©es par lâeau qui les alimente, chargĂ©e de produits rĂ©sultant des changements de consommation des habitants. Dans les rues du village, les caniveaux, charrient les emballages de papier bonbons et autres produits packagĂ©s31 remplaçant dĂ©sormais les brochettes de tofu des marchandes locales Document n° 13. Le village est dĂ©naturĂ© par un dĂ©veloppement sauvage des nouvelles constructions, une gestion des dĂ©chets et des eaux usĂ©es dĂ©sastreuse, et tous ces points deviendraient problĂ©matiques si le village accueillait des touristes. Sans parler du dĂ©boisement problĂ©matique de la forĂȘt et lâaltĂ©ration de son Ă©cosystĂšme. Document n° 13 Pollution des canaux du village hani, Yunnan, Chine, 2015. Photographie numĂ©rique de lâauteur. B. Cultiver le paysage pour le tourisme rural 32 Le travail agricole est particuliĂšrement pĂ©nible en raison de la forte dĂ©clivitĂ© du terrain, qui en ... 40La patrimonialisation des riziĂšres en terrasses de la vallĂ©e du fleuve Rouge appelle une question Chan et al., 2016. Les riziculteurs hani seront-ils condamnĂ©s, par le biais du label Patrimoine mondial de lâUnesco » Ă cultiver le paysage, et bientĂŽt subventionnĂ©s pour entretenir un lieu touristique32 ? 41Lâinscription sur la liste du Patrimoine mondial de lâUnesco a Ă©tĂ© immĂ©diatement suivie de mesures. Ainsi, en 2013, dans le cadre de la politique de relance des villages ruraux Chinese Traditional Villages », le gouvernement chinois lance une vaste propagande, sâappuyant sur la tĂ©lĂ©vision. Le patrimoine rural est prĂ©sentĂ© ici comme un levier important de dĂ©veloppement Ă©conomique pour les gouvernements locaux et les industries du tourisme. La sĂ©rie-documentaire tĂ©lĂ©visĂ©e Nostalgia, produite par le DĂ©partement de propagande Centrale de lâadministration dâĂ©tat pour la presse », pour CCTV, la chaine nationale, met en scĂšne le village de Huanglingcun, dans la province du Jiangxi, entourĂ© de forĂȘts et de champs Ă©tagĂ©s en terrasses. Les reconstructions dâhabitations traditionnelles font pendant Ă la mise scĂšne paysagĂšre, et les champs cultivĂ©s en terrasses sont plantĂ©s de diffĂ©rentes semences variant suivant les saisons et lâattente esthĂ©tique des visiteurs qui peuvent les admirer depuis une passerelle surplombante. VI. Des alternatives 33 comme lâatteste le cas de lâanthropologue Yu Xiaogang devenu fervent dĂ©fenseur de lâenvironnement d ... 42La description du village de Huanglingcun nâest pas issue dâune dystopie, mais de lâun des effets pervers du systĂšme trĂšs vertical de dĂ©veloppement rural. Des voix critiques se font entendre Ă©manant de diffĂ©rentes sphĂšres, tant dans le milieu des sciences sociales - les anthropologues sont attentifs aux changements Ă lâĆuvre dans la chine des ethnies minoritaires33, que dans celui des arts contemporains et du cinĂ©ma, tous inspirĂ©s par un retour aux sources. Elles disent lâimportance du point de vue local et pĂ©riphĂ©rique, et de lâactivisme dont font preuve les acteurs locaux McLaren, 2011. A. Ăcologie native » 43A la fin des annĂ©es 1990, un concept Ă©merge dans la littĂ©rature, puis dans le monde universitaire, celui de yuanshengtai ćçæ, qui peut se traduire par Ă©cologie native » ou primitive Yu L., 2018. Cette notion se trouve Ă lâintersection des prĂ©occupations sur lâharmonie entre la nature et lâhomme, la coexistence et la prĂ©servation du patrimoine, des savoirs et des arts autochtones. La notion dâĂ©cologie native » a pu ĂȘtre largement dĂ©voyĂ©e par le marketing, les mĂ©dias, aprĂšs avoir Ă©tĂ© lâapanage des Ă©lites culturelles, le risque Ă©tant une vision figĂ©e du primitif » et de lâauthentique », notamment dans les politiques dâamĂ©nagement du paysage. B. Le retour Ă la terre des artistes contemporains chinois 34 Catalogue de lâexposition, Sous la direction de PagĂ© S., BossĂ© L. et Tinari P., 2016, Bentu des a ... 35 Dao M., 2016 Retour Ă la campagne artistes chinois Ă la Fondation Louis Vuitton» http//vernacu ... 44En 2016, la fondation Louis Vuitton prĂ©sente lâexposition Bentu, des artistes chinois dans la turbulence des mutations »34. Bentu, æŹćbÄn tÇ, littĂ©ralement, ce sont les racines, au sens du retour aux origines, un terme qui a pu ĂȘtre perçu comme profondĂ©ment pĂ©joratif il y a une vingtaine dâannĂ©es, avec mĂȘme une connotation chauviniste, mais qui connaĂźt un renouveau particulier en Chine, notamment dans le champ de lâart contemporain chinois. Ce concept qui peut faire Ă©cho Ă celui de yuanshengtai, est aujourdâhui au centre des rĂ©flexions des artistes, des critiques et des chercheurs. Les artistes revendiquent une hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© culturelle, Ă lâinverse dâune culture imposĂ©e Ă partir dâun centre, et tendent Ă abolir la distance entre centre et pĂ©riphĂ©rie35. 45Lâartiste Liu Xiaodong, originaire dâun village de la province du Liaoning, revient sur les lieux trente ans aprĂšs. Ses portraits Ă lâhuile sur toile sâapparentent au courant de la photographie vernaculaire, dans la forme, comme dans la dĂ©marche, par exemple lorsquâil documente le quotidien de ses amis ouvriers et paysans dans un espace dont il a notĂ© les profondes transformations, sociales, urbaines, Ă©cologiques Document n° 14. Document n° 14 Liu Xiaodong, Bent Rib, 2010, Oil on canvas, 150 x 140 cm Liu Xiaodong ; Courtesy Lisson Gallery. 46Sâinspirant de la peinture classique, Qiu Zhijie propose From Huaxia to China, un panorama composĂ© de paysages de montagnes et de riviĂšres qui traduit les mutations qui ont transformĂ© la Chine ces derniĂšres annĂ©es, sur le plan culturel, Ă©conomique, politique et spirituel cf. supra, le discours critique de Qiu Zhijie au sujet de lâexploitation de la tradition, lors dâune confĂ©rence Ă la Fondation Louis Vuitton Document n° 15. Document n° 15 Qiu Zhijie From Huaxia to China, dĂ©tail, 2015, Courtesy the Artist and GALLERY CONTINUA. 36 âWe should seek for the source of the problem, and then try to find the solutionâ. Translation by H ... 47Les Ćuvres de ces artistes de gĂ©nĂ©rations diffĂ©rentes rĂ©percutent les nouvelles donnes de lâĂ©conomie et de lâĂ©cologie et parmi elles, notable, la transformation des rapports ville/campagne. Lâartiste Hu Xiangqian va encore plus loin dans une critique de la gouvernance centralisĂ©e, en 2013, avec son Ćuvre vidĂ©o Speech at the Edge of the World ». On y voit lâartiste performant un discours devant une assemblĂ©e dâĂ©lĂšves alignĂ©s en rang. Venant dâune ville quâil situe comme Ă©tant un coin de terre perdu au bout du monde, Ă lâextrĂȘme sud de la province du Guangdong, il sâadresse aux Ă©lĂšves comme le ferait un coach pour les motiver, suivant les mĂ©thodes en management du monde des affaires, les exhortant dâun Et alors, nous trouverons les solutions Ă ces problĂšmes36 », Ă©tant entendu que ce nous, câest celui des personnes directement concernĂ©es, un NOUS local, et non pas le NOUS dâune centralitĂ© ou dâun monde global. Conclusion 37 Toutefois il est Ă noter que le statut de rĂ©gion autonome » du Guangxi » offre plus dâautonomie a ... 48Pour Ă la fois satisfaire les intĂ©rĂȘts locaux â rĂ©duction de la pauvretĂ©, maintien de la culture ancestrale et rĂ©pondre aux enjeux Ă lâĂ©chelle dâun monde globalisĂ© â Ă©conomie touristique, lâexpĂ©rience dâautres paysages ruraux amĂ©nagĂ© pour le tourisme en Chine peut ĂȘtre riche dâenseignements. Dans la rĂ©gion autonome du Guangxi, le village de Ping An prĂ©sente une problĂ©matique similaire, avec une communautĂ© de riziculteurs en terrasses irriguĂ©es de la nationalitĂ© zhuang37. En 1993 Ă lâoccasion dâune mission ethnographique avec lâAcadĂ©mie des Sciences Sociales de Nanning, jâai pu noter les tensions existantes entre riziculteurs et acteurs dâune Ă©conomie touristique naissante. Pendant que celle-ci prenait son essor au dĂ©triment de celle de lâagriculture, la question majeure Ă©tait dĂ©jĂ celle du maintien des terrasses cultivĂ©es comme objet touristique, avec le souci de trouver de la main dâĆuvre. Depuis lors, la gouvernance locale a créé des subventions pour les familles qui tirent leur seul moyen de subsistance de la terre. On peut dĂ©jĂ tirer un bilan des premiĂšres Ă©tudes menĂ©es Kimmel, 2015. Je livre ici quelques pistes de rĂ©flexion sur le devenir des paysages et des cultures minoritaires. 49La premiĂšre piste concerne en premier lieu les habitants, premiers concernĂ©s. 50Elles viseraient Ă assurer lâautosuffisance ou au moins la sĂ©curitĂ© alimentaire, Ă les faire bĂ©nĂ©ficier Ă©quitablement et consĂ©quemment des retombĂ©es de lâĂ©conomie touristique et des secteurs connexes comme celui de lâimmobilier de loisir, en Ă©vitant la spĂ©culation sur les terres cultivables Yuen, 2014, Ă assurer la reprĂ©sentativitĂ© des Hani dans les instances locales provinciales, municipales et villageoises, ceci pour contrebalancer lâinfluence idĂ©ologique du gouvernement central, Ă inciter les acteurs du tourisme Ă consommer local et Ă©quitable, ceci en limitant le branding » du territoire et en impliquant fortement les acteurs locaux. 51Le second volet concerne lâenvironnement dans son entiĂšretĂ©, montagne, forĂȘt, source, village, riziĂšres et fleuve. Il anticiperait les risques pour lâĂ©cosystĂšme en reboisant, traitant lâĂ©rosion des sols et les glissements de terrain, maitrisant la pollution de lâeau et des sols. Ensuite, il conviendrait de limiter la consommation eau, Ă©lectricitĂ©, en Ă©duquant et encourageant des pratiques moins dommageables en limitant la circulation motorisĂ©e, et encourager la diversification des cultures, en aidant au maintien des cultures vivriĂšres locales. Mais la question de fond est celle des ressources en eau, qui ne pourra ĂȘtre traitĂ©e quâen mĂȘme temps que celle de lâĂ©nergie barrages, retenues dâeau, qui, elle, est une question dâordre national. Le tourisme peut contribuer Ă la protection des paysages cultivĂ©s comme cela est le cas au Japon, aux Philippines et en IndonĂ©sie. Clifford Geertz 1972, p. 84 a Ă©tudiĂ© le systĂšme dâirrigation ancestral Ă Bali, et selon lui Une sociĂ©tĂ© Ă©tablie est le produit final dâune si longue histoire dâadaptation Ă son environnement quâelle a fait de cet environnement, en quelque sorte, une dimension dâelle-mĂȘme ». 52Ce que je souhaite rappeler par cette citation, câest que, si importantes soient les mutations que les Hani traversent depuis le dĂ©but des annĂ©es 2000, le fondement de leur culture demeurera en partie parce quâelle est dĂ©jĂ inscrite au Patrimoine mondial et quâartistes et chercheurs continuent de la documenter. Bien quâen 2015 les riziculteurs hani se soucient prioritairement de quitter des conditions de vie prĂ©caires, il se pourrait que dans quelques annĂ©es des jeunes gens hani trouvent un intĂ©rĂȘt Ă lâexistence dâun fonds dâarchives visuelles auxquelles, modestement, jâaurais participĂ©. Chacune de mes visites Ă la famille Ma mâa amenĂ©e Ă voir des pans de leur culture disparaitre. Ce constat a motivĂ© mon travail dâartiste consistant majoritairement Ă inventorier, Ă fixer des traces, des empreintes de ce qui a existĂ©, Ă crĂ©er de lâarchive visuelle. Mon objectif premier a Ă©tĂ© de leur donner ces recueils de dessins et photographies. 53Les objets sur lesquels je travaille ne sont pas neutres, politiquement parlant. En les approfondissant, me sont apparues distinctement leurs connections avec le monde global, le partage de ressources, les enjeux dâamĂ©nagement de lâespace, ainsi que le rapport culture minoritaire / culture dominante. Mâinscrivant dans une tradition française dâintellectuels et artistes engagĂ©s, jâai choisi, en tant quâartiste travaillant sur la colonialitĂ©, de me positionner du cĂŽtĂ© de la culture dominĂ©e et effacĂ©e, celle de la culture hani Quiroz, 2019. 54Je souhaitais donc Ă©galement pointer le risque de voir une culture minoritaire disparaitre, remplacĂ©e par les standards de vie de la culture dominante Han, que ce soit dans la langue, lâĂ©ducation, lâarchitecture, lâenvironnement et le paysage. Il reste, selon moi, un autre modĂšle de dĂ©veloppement Ă inventer dans les dĂ©cennies Ă venir. 55Lâartiste est un lanceur dâalerte, rĂŽle dont les artistes chinois que jâai citĂ©s se sont saisi pour pointer les piĂšges du branding, ou folklorisation de la tradition, tant pour la culture matĂ©rielle quâimmatĂ©rielle. Ce papier se veut donc une illustration des questions que les artistes contemporains â dans la mouvance de lâartiste en ethnographe » identifiĂ©e par Hal Foster, peuvent soulever et rendre visibles, et, Ă partir de lĂ , ce papier tente de faire bouger les lignes entre acadĂ©mie et sphĂšre artistique, confĂ©rant un statut autre Ă lâimage, celui dâun manifeste. Topo da pĂĄgina Bibliografia AugĂ©, M. 1997, La Guerre des rĂȘves. Exercices dâethno-fiction, Le Seuil, Paris. BĂĄi, Y. 2013, ćć°Œææé„°æćäžçććČèź°ćż ä»„äșćç绿æ„ćż"çȘæćžç"äžșäŸ, äșćäșșæ°ćșç瀟. Berque, A. 1994, DirigĂ© par, Cinq propositions pour une thĂ©orie du paysage. Pays Paysage, Champ Vallon, Paris. Berque, A. 1995, rĂ©ed. 1998, Les Raisons du paysage. De la Chine antique aux environnements de synthĂšse, Hazan, Paris. Bouchery, P. 1995, Les Hani, introduction Ă lâĂ©tude dâune population tibĂ©to-birmane du Yunnan en relation avec la Chine. ThĂšse de doctorat, UniversitĂ© Paris X, Nanterre. 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Cuthbert, 1998. 2 Enwezor dĂ©finit lâexposition Documenta 11 comme âa constellation of disciplinary models that seek to explain and interrogate ongoing historical processes and radical change, spatial and temporal dynamics, as well as fields of actions and ideas, and systems of interpretation and productionâ Enwezor, 2002, p. 49 Platforms Five Constellations, Domains of Knowledge and Artistic Productions, Circuits of Research. 3 Dans le cadre de cet article, il s'agit d'ethnies minoritaires d'une Province appartenant Ă la RĂ©publique populaire de Chine qui ne reconnait pas de peuples autochtones, mais la prééminence de la doctrine du centre sur celle de la pĂ©riphĂ©rie y est Ă©tablie. 4 Sur lâemploi du je, Fabiana Ex-Souza 2020 5 Le titre Riken no ken, une expression du théùtre japonais, signifie le regard Ă©loignĂ© » mâa Ă©tĂ© inspirĂ© par Claude LĂ©vi Strauss qui questionne la position de l'ethnologue LĂ©vi Strauss, 2011. Il Ă©voque la technique du dĂ©paysement comme un moyen de se placer en dedans et qui permet Ă lâethnologue de sâidentifier au groupe dont il partage lâexistence, en mĂȘme temps quâil prend la distance lui permettant de se voir lui-mĂȘme depuis lâextĂ©rieur. Les femmes hani tenaient Ă ce que je revĂȘte leur costume, le portrait Riken no ken est issu dâune collaboration. Le commissaire dâexposition Okwui Enwezor se rĂ©clamait de cet Ă©loignement tout en dĂ©fendant le concept dâIntense ProximitĂ© » pour la Triennale 2012 au Palais de Tokyo. Enwezor, 2012 6 âMinoritĂ© visibleâ signifie que, bien que française de naissance, jâai Ă©tĂ© assignĂ©e Ă une identitĂ© de part mon apparence supposĂ©e dâorigine ethnique ». 7 Dans ethno-graphies, une conversation avec Martine Bouchier, publiĂ©e dans Afrikadaa, je cite Georges Condominas Comment peut-on ĂȘtre mĂ©tis ? Ă©crit-il, projetant de consacrer une Ă©tude ethnologique aux mĂ©tis, dont chacun est en quelque sorte une petite minoritĂ© ethnique ». Afrikadaa n°9 paru en 2015, pp. 120-127, accessible en ligne en juin 2020 8 Je rends compte en dĂ©tail de ce processus et de la fonction du dessin, mĂ©dia qui permet une interaction, dans une conversation avec Martine Bouchier ibid. 9 Traduction de Pascal Bouchery. 10 Bouchery, 2012, au sujet de la cosmogonie hani sa structure narrative prĂ©sente des affinitĂ©s avec le rĂ©cit de nature cosmogonique contenu dans le cĂ©lĂšbre Almanach de Chu de la pĂ©riode des Royaumes Combattants. » 11 Pour le lien entre la cosmogonie de la Chine antique et celle des Hani, cf. Bouchery 2010 et 2012. 12 Citation du peintre Zong Bing, IVe siĂšcle, Hurvitz L. 1970, "Tsung Ping's Comments on Landscape Painting", Artibus Asiae, Vol. 32, No. 2-3, pp. 146â156. 13 Citation de Mircea Eliade dans Le sacrĂ© et le profane, 1965. 14 Le nom de famille a Ă©tĂ© changĂ©. Mes hĂŽtes ne sont pas mes "informateurs" au sens de l'enquĂȘte ethnologique. Aussi, je ne souhaite exploiter ni leur image, ni les opinions livrĂ©es dans une sphĂšre privĂ©e. Cela aurait Ă©tĂ© fort diffĂ©rent s'ils avaient Ă©mis le souhait de participer et Ă ce moment-lĂ , j'aurais souhaitĂ© qu'ils soient L'abandon de ma thĂšse en gĂ©ographie, ma sortie de l'universitĂ©, et le choix du statut d'artiste ont Ă©tĂ© pour moi des actes de dĂ©construction de la posture universitaire. Je suis tout Ă fait consciente du fait que l'artiste est parfois dans une position surplombante similaire Ă celle de l'anthropologue. Mais selon moi, ce surplomb est Ă©troitement imbriquĂ© au devenir des "matĂ©riaux" recueillis, transformĂ©s ou créés vont-ils ĂȘtre exposĂ©s, vendus, autrement dit, la culture de "l'Autre" est-elle soumise Ă une sorte d'appropriation culturelle ? Je continue Ă mâinterroger sur ces questions complexes. 15 Ces savoirs, en particulier la trĂšs riche pharmacopĂ©e relevĂ©e par Bouchery 1999, subissent une forme dâoppression Ă©pistĂ©mique. 16 La politique de Beijing dont les deux premiĂšres phases â la construction dâun cadre institutionnel et de gouvernance pour revitaliser les zones rurales dâici 2020, la modernisation des zones rurales et de lâagriculture dâici 2030. 17 Les seules reprĂ©sentations de riziĂšres sont issues du TraitĂ© de 1637 Tiangong Kaiwu 怩淄éç©, LâExploitation des Ćuvres de la nature », comportant des illustrations sous lâangle de l'agriculture et de l'artisanat. 18 19 Op. citĂ© 20 La famille Ma sâest sĂ©parĂ©e de ce bijou de cĂ©rĂ©monie, et jâen ai retrouvĂ© une photographie dans un ouvrage Ă©ditĂ© au Yunnan BĂĄi, 2013, p. 91. 21 ć°æ°æ°æ, shÇoshĂč mĂnzĂș, nationalitĂ©s minoritaires, le nombre 56 fut contestĂ© en 1953 avant dâĂȘtre officiellement adoptĂ© en 1954, en particulier dans la Province du Yunnan oĂč 200 diffĂ©rents groupes ethniques avaient clamĂ© leur existence Mullaney, 2011. 22 Yu L., âPackaging Craftwork, Sharing Heritage Collaborative Brand Promotion in Multiethnic Southwest Chinaâ, International Conference of Asian Scolars, ICAS 11, 2019, Leiden. 23 InvitĂ© au Symposium qui sâest tenu le 12 mars 2016 en marge de lâexposition Bentu, par Philip Tinari, co-commissaire et directeur du centre dâart UCCA Ă PĂ©kin. 24 Paysage culturel des riziĂšres en terrasse des Hani de Honghe 25 Site de lâAgence française de dĂ©veloppement 26 Wang Q., Parcs naturels, valorisation des paysages, reconversion des territoires », confĂ©rence du 15 octobre 2019, en ligne sur le site de la CitĂ© de l'architecture et du Patrimoine 27 Les effets sociopolitiques des migrations forcĂ©es en Chine. liĂ©es aux grands travaux hydrauliques L'exemple du barrage des Trois-Gorges 28 Site de lâAgence française de dĂ©veloppement 29 Jâemprunte cette expression Ă Michael Cernea, citĂ© ici 30 Article du Monde 2005, Les barrages hydroĂ©lectriques, flĂ©au moderne des minoritĂ©s du Yunnan chinois » 31 Minhua L. Consumption of Packaged Convenience Food among Left-behind Children in Rural China, International Conference of Asian Scolars, ICAS 11, 2019, Leiden. 32 Le travail agricole est particuliĂšrement pĂ©nible en raison de la forte dĂ©clivitĂ© du terrain, qui engendre des parcelles Ă©troites dont la surface est impropre Ă la mĂ©canisation. 33 comme lâatteste le cas de lâanthropologue Yu Xiaogang devenu fervent dĂ©fenseur de lâenvironnement des ethnies minoritaires au sein de lâONG Green Watershed, 34 Catalogue de lâexposition, Sous la direction de PagĂ© S., BossĂ© L. et Tinari P., 2016, Bentu des artistes chinois dans la turbulence des mutations, Les expositions, Paris, Fondation Louis Vuitton 35 Dao M., 2016 Retour Ă la campagne artistes chinois Ă la Fondation Louis Vuitton»
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